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PLD (Peace, Love and Diversity)
https://www.rtbf.be/info/dossier/ch...adil-il-avait-19-ans-safia-kessas?id=10481609
Il s'appelait Adil, il avait 19 ans
https://www.rtbf.be/info/dossier/ch...dil-il-avait-19-ans-safia-kessas?id=10481609#
La plus triste des morts est celle de la jeunesse, dit-on souvent. Un jeune de 19 ans a perdu la vie. Ce devait une journée comme les autres. Les journées se ressemblent toutes en période de confinement.
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Et le temps devient long, pour tout le monde. Un peu plus quand on vit dans les cités ouvrières, dans les quartiers ghettos, au pied des tours défraîchies. Tout le monde n’a pas un jardin anglais et une chambre à soi pour écrire son journal du confinement.
Un jeune a pris son scooter sans doute pour se faire plaisir, et acheter des victuailles, pour mater un film comme disent ses amis. Ce jeune est mort, percuté à pleine vitesse par un véhicule de police qui venait en contresens.
Un fan de moto
Un jeune est mort, des parents, des sœurs, des frères endeuillés vont devoir vivre avec ça. Ce jeune s'appelait Adil.
Ses amis disent de lui qu’il était toujours souriant et prêt à rendre service dans le quartier. Avait-il des casseroles ? Des soucis ? Était-il un jeune à problème ? Faut-il même poser la question ?
Ses amis rient, pas de bon cœur, un peu nerveusement. Il faut absolument prouver que ce n’était pas un mauvais garçon, comme si son procès est déjà fait.
Sur les réseaux sociaux, des propos racistes et indécents circulent à foison.
Rien ne peut justifier la mort d'un jeune de 19 ans. Oui. Il avait des défauts comme tout le monde, comme tout le monde. Il avait un seul péché mignon : la passion de la moto. Sa marque préférée : les MBK.
Il ne ratait aucune vidéo de sa chaîne préférée sur youtube, Weediful. Il suffisait de lui parler de booster, un mot magique et Adil t’aurait suivi au bout du monde. C’est comme çà quand on a 19 ans.
Ses amis se souviennent des rendez-vous au square Albert où il jouait au foot. Non, vraiment rien, à charge, désolés me disent-ils.
Diabétique, il ne buvait pas, ne fumait pas et n’avait jamais été condamné par la justice, un gars clean, aux rêves modestes, découvrir le pays de ses parents, avoir une vie tranquille, bosser dans un garage sans doute pour vivre de sa passion : les motos.
Le profilage ethnique
Mais pourquoi a-t-il fui alors s’il n’avait rien à se reprocher ?
Peut-être la peur d’un PV, un réflexe, une mauvaise décision.
Une étude d’Amnesty International nous rappelle cruellement que la moitié des policiers ayant participé à une enquête, a admis un problème de profilage ethnique et la même proportion a décrit des pratiques douteuses.
Si les agents savent que tout contrôle doit reposer sur un motif légitime, ils se fient surtout à leur intuition. Mais ces intuitions sont souvent liées à des stéréotypes, que les agents contribuent consciemment ou non à perpétuer, regrettent les auteurs de l’étude.
Adil comme beaucoup de jeunes des quartiers avait sans doute intériorisé cette réalité depuis longtemps. Que dit un autre policier qui s’est soumis à l’enquête ? "Si on passe dans une rue commerciale et qu’on voit une vieille dame de 80 ans faire du lèche-vitrines, on ne va pas y prêter attention. Si c’est un Marocain de 17 ans qui porte une casquette et qui a l’air nerveux, on va le contrôler. Peut-être qu’il a rendez-vous avec sa copine et que ça le stresse, ou alors il se prépare à braquer le magasin".
Faut-il s’étonner si beaucoup de jeunes se sentent stigmatisées et finissent par se méfier de la police, d’où un cercle vicieux ?
Il s'appelait Adil, il avait 19 ans
https://www.rtbf.be/info/dossier/ch...dil-il-avait-19-ans-safia-kessas?id=10481609#
La plus triste des morts est celle de la jeunesse, dit-on souvent. Un jeune de 19 ans a perdu la vie. Ce devait une journée comme les autres. Les journées se ressemblent toutes en période de confinement.
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Et le temps devient long, pour tout le monde. Un peu plus quand on vit dans les cités ouvrières, dans les quartiers ghettos, au pied des tours défraîchies. Tout le monde n’a pas un jardin anglais et une chambre à soi pour écrire son journal du confinement.
Un jeune a pris son scooter sans doute pour se faire plaisir, et acheter des victuailles, pour mater un film comme disent ses amis. Ce jeune est mort, percuté à pleine vitesse par un véhicule de police qui venait en contresens.
Un fan de moto
Un jeune est mort, des parents, des sœurs, des frères endeuillés vont devoir vivre avec ça. Ce jeune s'appelait Adil.
Ses amis disent de lui qu’il était toujours souriant et prêt à rendre service dans le quartier. Avait-il des casseroles ? Des soucis ? Était-il un jeune à problème ? Faut-il même poser la question ?
Ses amis rient, pas de bon cœur, un peu nerveusement. Il faut absolument prouver que ce n’était pas un mauvais garçon, comme si son procès est déjà fait.
Sur les réseaux sociaux, des propos racistes et indécents circulent à foison.
Rien ne peut justifier la mort d'un jeune de 19 ans. Oui. Il avait des défauts comme tout le monde, comme tout le monde. Il avait un seul péché mignon : la passion de la moto. Sa marque préférée : les MBK.
Il ne ratait aucune vidéo de sa chaîne préférée sur youtube, Weediful. Il suffisait de lui parler de booster, un mot magique et Adil t’aurait suivi au bout du monde. C’est comme çà quand on a 19 ans.
Ses amis se souviennent des rendez-vous au square Albert où il jouait au foot. Non, vraiment rien, à charge, désolés me disent-ils.
Diabétique, il ne buvait pas, ne fumait pas et n’avait jamais été condamné par la justice, un gars clean, aux rêves modestes, découvrir le pays de ses parents, avoir une vie tranquille, bosser dans un garage sans doute pour vivre de sa passion : les motos.
Le profilage ethnique
Mais pourquoi a-t-il fui alors s’il n’avait rien à se reprocher ?
Peut-être la peur d’un PV, un réflexe, une mauvaise décision.
Une étude d’Amnesty International nous rappelle cruellement que la moitié des policiers ayant participé à une enquête, a admis un problème de profilage ethnique et la même proportion a décrit des pratiques douteuses.
Si les agents savent que tout contrôle doit reposer sur un motif légitime, ils se fient surtout à leur intuition. Mais ces intuitions sont souvent liées à des stéréotypes, que les agents contribuent consciemment ou non à perpétuer, regrettent les auteurs de l’étude.
Adil comme beaucoup de jeunes des quartiers avait sans doute intériorisé cette réalité depuis longtemps. Que dit un autre policier qui s’est soumis à l’enquête ? "Si on passe dans une rue commerciale et qu’on voit une vieille dame de 80 ans faire du lèche-vitrines, on ne va pas y prêter attention. Si c’est un Marocain de 17 ans qui porte une casquette et qui a l’air nerveux, on va le contrôler. Peut-être qu’il a rendez-vous avec sa copine et que ça le stresse, ou alors il se prépare à braquer le magasin".
Faut-il s’étonner si beaucoup de jeunes se sentent stigmatisées et finissent par se méfier de la police, d’où un cercle vicieux ?