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Tayri nem tuder g-ul inu
Jacques, un ressortissant ivoirien, est retenu dans la zone internationale de l’aéroport Mohammed V de Casablanca depuis le mois de février. Pourtant la Justice marocaine lui a donné raison…
Viktor Navorski (Tom Hanks) débarque à New York au moment même ou un coup d’Etat bouleverse son pays d’origine. Apatride à l’instant même où il franchit le poste-frontière américain, le malchanceux ne peut pas rentrer chez lui car les frontières de ce petit pays (imaginaire) d’Europe de l’Est sont fermées. L’histoire de Jacques, un ivoirien bloqué au terminal Mohammed V de Casablanca, n’est bien entendu pas du même acabit que le film "The Terminal", mais le drame de l’interminable attente à l’aéroport est le même.
Jacques pensait avoir trouvé au Maroc une terre d’accueil après avoir fui la guerre dans son pays en 2012. Immatriculé au niveau du Haut-commissariat des nations unies pour les réfugiés depuis février 2012, il gagne son pain quotidien en travaillant dans des centres d’appel et en dispensant des cours d’anglais .
Les ennuis commencent pour lui le 11 février 2014. De retour de Mauritanie où il s’est rendu après avoir au préalable demandé une autorisation de sortie à la préfecture de police, Jacques est retenu à l’aéroport international de Casablanca où on lui notifie qu’il est interdit d’entrée. L’homme fait même l’objet d’une procédure d’expulsion, en dépit de son statut de réfugié. L’argument avancé par les autorités est alors que Jacques n’a pas d’adresse fixe au Maroc, et qu’il ne dispose pas de sources de revenus pour subvenir à ses besoins.
Entêtement de l’administration?
«Absolument faux», nous déclare Jacques. Il nous explique ainsi que lors du jugement rendu par le tribunal administratif de Rabat, le 4mars, son avocate a présenté tous les documents prouvant que sa présence sur le territoire marocain est légitime. «Je suis demandeur d’asile. En plus, avec mon passeport ivoirien, je n’ai pas besoin de visa d’entrée. Je suis en règle au niveau du HCR. Tous les documents administratifs ont été présentés à la justice, et la partie adverse n’a rien eu à dire», explique Jacques.
C’est donc sur cette base que le tribunal a rendu son verdict en faveur du ressortissant ivoirien, qui aurait donc dû être libéré depuis 3 semaines déjà. Et pourtant…
«Désormais, ils ne me proposent même plus le rapatriement, mais ils refusent toujours d’appliquer la décision de justice», déplore Jacques, qui nous confie aussi qu’à chaque fois on lui promet que sa libération sera ordonnée incessamment.
Pour Sylvie, sa compagne, il ne fait aucun doute que l’entêtement de la police n’est rien de moins que de la mauvaise foi. «Ils réagissent ainsi parce qu’on a attaqué l’administration et on a gagné contre eux. Ils sont plus forts qu’un jugement», déplore-t-elle.
Mutisme des associations des droits de l’homme
Alors que la situation de Jacques peine à se décanter sur le plan administratif, c’est désormais sa santé qui inquiète sa compagne. «Il est coincé dans une salle, et il n’a pas eu de repas chaud depuis des semaines», déplore-t-elle.
Mais ce qui surprend ou plutôt ce qui choque Sylvie dans cette affaire, c’est le mutisme des associations de défense des droits de l’homme sur le cas de son mari, alors même qu’une campagne nationale est en cours pour les droits des immigrés. «Personne ne dit rien, personne ne fait de manifestation. Ils ont trop peur de la police.» La sortie de Jacques serait conditionnée par un coup de fil du chef des renseignements à Rabat, un coup de fil attendu depuis de longues semaines déjà.
Source : h24info.ma
Viktor Navorski (Tom Hanks) débarque à New York au moment même ou un coup d’Etat bouleverse son pays d’origine. Apatride à l’instant même où il franchit le poste-frontière américain, le malchanceux ne peut pas rentrer chez lui car les frontières de ce petit pays (imaginaire) d’Europe de l’Est sont fermées. L’histoire de Jacques, un ivoirien bloqué au terminal Mohammed V de Casablanca, n’est bien entendu pas du même acabit que le film "The Terminal", mais le drame de l’interminable attente à l’aéroport est le même.
Jacques pensait avoir trouvé au Maroc une terre d’accueil après avoir fui la guerre dans son pays en 2012. Immatriculé au niveau du Haut-commissariat des nations unies pour les réfugiés depuis février 2012, il gagne son pain quotidien en travaillant dans des centres d’appel et en dispensant des cours d’anglais .
Les ennuis commencent pour lui le 11 février 2014. De retour de Mauritanie où il s’est rendu après avoir au préalable demandé une autorisation de sortie à la préfecture de police, Jacques est retenu à l’aéroport international de Casablanca où on lui notifie qu’il est interdit d’entrée. L’homme fait même l’objet d’une procédure d’expulsion, en dépit de son statut de réfugié. L’argument avancé par les autorités est alors que Jacques n’a pas d’adresse fixe au Maroc, et qu’il ne dispose pas de sources de revenus pour subvenir à ses besoins.
Entêtement de l’administration?
«Absolument faux», nous déclare Jacques. Il nous explique ainsi que lors du jugement rendu par le tribunal administratif de Rabat, le 4mars, son avocate a présenté tous les documents prouvant que sa présence sur le territoire marocain est légitime. «Je suis demandeur d’asile. En plus, avec mon passeport ivoirien, je n’ai pas besoin de visa d’entrée. Je suis en règle au niveau du HCR. Tous les documents administratifs ont été présentés à la justice, et la partie adverse n’a rien eu à dire», explique Jacques.
C’est donc sur cette base que le tribunal a rendu son verdict en faveur du ressortissant ivoirien, qui aurait donc dû être libéré depuis 3 semaines déjà. Et pourtant…
«Désormais, ils ne me proposent même plus le rapatriement, mais ils refusent toujours d’appliquer la décision de justice», déplore Jacques, qui nous confie aussi qu’à chaque fois on lui promet que sa libération sera ordonnée incessamment.
Pour Sylvie, sa compagne, il ne fait aucun doute que l’entêtement de la police n’est rien de moins que de la mauvaise foi. «Ils réagissent ainsi parce qu’on a attaqué l’administration et on a gagné contre eux. Ils sont plus forts qu’un jugement», déplore-t-elle.
Mutisme des associations des droits de l’homme
Alors que la situation de Jacques peine à se décanter sur le plan administratif, c’est désormais sa santé qui inquiète sa compagne. «Il est coincé dans une salle, et il n’a pas eu de repas chaud depuis des semaines», déplore-t-elle.
Mais ce qui surprend ou plutôt ce qui choque Sylvie dans cette affaire, c’est le mutisme des associations de défense des droits de l’homme sur le cas de son mari, alors même qu’une campagne nationale est en cours pour les droits des immigrés. «Personne ne dit rien, personne ne fait de manifestation. Ils ont trop peur de la police.» La sortie de Jacques serait conditionnée par un coup de fil du chef des renseignements à Rabat, un coup de fil attendu depuis de longues semaines déjà.
Source : h24info.ma