Il y a 25 ans, Srebrenica : trois ans de calvaire avant le massacre

  • Initiateur de la discussion Initiateur de la discussion belgika
  • Date de début Date de début

belgika

Vis et meurs entre les 2 fais de ton mieux
VIB
Ce samedi marque le 25e anniversaire du massacre de Srebrenica, tombée le 11 juillet 1995 aux mains des forces serbes de Bosnie. Ce symbole de la politique systématique de "nettoyage ethnique" menée par les Serbes de Bosnie pendant la guerre intercommunautaire qui a fait rage en Bosnie entre 1992 et 1995. Jusqu'au massacre, retour sur les principales dates du long calvaire de Srebrenica.



Première chute
Peu après le début du siège de Sarajevo le 6 avril 1992 par les forces serbes, Srebrenica et les villes de la vallée de la Drina (est) à majorité musulmane tombent aux mains des troupes serbes de Bosnie, aidées par des unités paramilitaires venues de Serbie.

Chassés par le "nettoyage ethnique", les musulmans bosniens reprennent l'enclave mais à la fin de l'année, celle-ci est cernée par les Serbes qui coupent les accès routiers.

"Zone de sécurité"
Entre mars et avril 1993, quelque 8.000 personnes sont évacuées de l'enclave qui subit une pression de plus en plus forte. Des bombardements menés par les forces serbes bosniennes font des dizaines de morts.

Le 16 avril, alors que la ville est sous le feu des chars d'assaut et des tirs d'artillerie, le conseil de sécurité de l'ONU décrète Srebrenica "zone de sécurité", protégée par les forces des Nations-Unies et l'Otan. Un accord de cessez-le-feu et de démilitarisation est signé le lendemain à Sarajevo sous les auspices de la Forpronu (Force de protection des Nations unies) mais il ne sera pas respecté.

Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) achemine vivres et matériels divers dans la ville, désormais zone protégée.

En mai, l'ONU crée cinq autres "zones de sécurité": Sarajevo, Tuzla, Zepa, Gorazde et Bihac.

Le 1er mars 1994, une unité d'environ 450 Casques bleus néerlandais est déployée dans l'enclave où la rotation des soldats de la Forpronu avait été bloquée. Les soldats du "Dutchbat" (bataillon néerlandais) relèvent les Casques bleus canadiens.

L'ultime offensive
Début juillet 1995, les forces serbes de Bosnie attaquent les positions des Bosniaques au sud, à l'est et au nord de l'enclave et prennent le contrôle de positions de la Forpronu le 9, après s'être emparé d'une trentaine de Casques bleus néerlandais. Des chars serbes sont alors à moins de 2 km de la ville.

Le 11 juillet, deux F-16 de l'Otan bombardent deux chars serbes aux abords de Srebenica, ce qui n'empêche pas, en fin de journée, quelque 1.500 soldats commandés par le général Ratko Mladic de s'emparer de la zone.

Le gros des Casques bleus néerlandais se replient sur leur base de Potocari, au nord, suivis de plusieurs milliers de réfugiés espérant y trouver protection.

L'enclave de 148 km2 carrés compte alors 42.000 habitants, dont 36.000 personnes déplacées ayant fuit au début du conflit de plusieurs autres villes de Bosnie orientale.

L'effroyable massacre
Dès la prise de la ville de Srebrenica, Ratko Mladic ordonne l'évacuation des civils, femmes, enfants et vieillards, tandis que sont fait prisonniers tous les hommes en âge de combattre.

En l'espace de quelques jours, plus de 8.000 hommes et adolescents vont être exécutés sommairement avant d'être enterrés dans des fosses communes. Les restes de victimes seront retrouvés dans plus de 80 charniers, dont la moitié secondaires.

Dès le 17 juillet, des témoignages affluent émanant de réfugiés qui font état de meurtres, torture, viols commis par les forces serbes dans l'enclave et sur la route de l'exode de la population civile.

Le 24 juillet et le 16 novembre, Radovan Karadzic, leader des Serbes de Bosnie et le commandant des forces serbes bosniennes, le général Ratko Mladic, sont inculpés par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre. Longtemps en fuite après la guerre, les deux ont été condamnés à perpétuité.

Division entérinée
Le 21 novembre 1995, arraché sous la pression internationale, l'accord de paix de Dayton (Etats-Unis) met un terme à la guerre, mais consacre la division de la Bosnie en deux entités, l'une serbe la Republika Srpska (RS) et l'autre croato-bosniaque, chacune avec un haut degré d'autonomie et unies par de faibles institutions centrales.


https://www.rtbf.be/info/monde/detail_srebrenica-trois-ans-de-calvaire?id=10539480
 
Je vous conseille le film "As If I Was Not There", relatant la vie de la jeune et malheureusement jolie Samira pendant la guerre. Un film dérangeant qui prime sur les sensations corporelles et visuelles du trauma. Il faut avoir le coeur bien accroché, surtout les dames.
A voir.
 
Balkans : le poison du déni vingt-cinq ans après le massacre de Srebrenica
Par Rémy Ourdan
Publié le 10 juillet 2020
RÉCIT - Vingt-cinq ans après l’assassinat de 7 000 musulmans dans cette enclave située en Bosnie, le négationnisme serbe bénéficie de puissants soutiens dans la région, politiques mais aussi universitaires et culturels.

C’est un poison à diffusion lente et aux effets dévastateurs. Un poison qui ne tue pas forcément à chaque génération mais qui, habilement utilisé au moment opportun, devient l’instrument des crimes les plus insensés.

Au moment où l’on commémore, samedi 11 juillet à Srebrenica, le 25e anniversaire de la pire tuerie, en une seule opération militaire, des guerres yougoslaves (1991-2001), le poison du déni s’est infiltré partout dans les Balkans, et au-delà. Il est l’outil qui permet de poursuivre dans la paix les objectifs de guerre – la séparation entre les communautés –, et qui prépare le terrain pour de futurs conflits, armés ou non.

Ailleurs dans le monde, ce négationnisme est un terreau fertile pour des nationalistes et des mouvements d’extrême droite ayant actuellement le vent en poupe, avec pour cible principale les communautés musulmanes. La version négationniste serbe de l’histoire de l’ex-Yougoslavie est ainsi très présente dans les manifestes d’Anders Breivik, l’auteur des attentats contre les jeunes militants travaillistes à Oslo et Utoya, en Norvège (2011), ou de Brenton Tarrant, responsable des attaques contre des fidèles musulmans dans deux mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande (2019).

Le phénomène du déni n’a rien de nouveau : il commence même le plus souvent au moment où le crime est commis, voire en amont. Dans le cas de Srebrenica, où l’armée serbe du général Ratko Mladic a assassiné plus de sept mille Bosniaques musulmans, prisonniers ou en fuite dans les forêts, après la prise de l’enclave le 11 juillet 1995, le déni a commencé avec la volonté de masquer le crime : des centaines de cadavres ont été déterrées pendant des mois des fosses communes originelles pour être enterrés ou éparpillés ailleurs.
 
@Korozif la guerre en Yougoslavie garde encore plusieurs points d'ombre.

Voici un article écrit par un serbe et dans lequel il parle de 2300 personnes (de sexe masculin) de Srebrenica âgées de 16 à 66 ans, et potentiellement des tueurs, ont été « abattues » : ça c’est un gros mensonge.

D’après les militaires hollandais, qui sont à moitié responsables de ce crime pour ne pas avoir porté assistance aux victimes; des milliers d’habitants civils qui voulaient quitter Srebrenica, ont été emmenés plus au nord et exécutés.

Ce génocide ne doit être minimisé, tout comme les bombardements criminels perpétrés par L’OTAN

 
Retour
Haut