Immigration : cartes de séjour temporaires pour les "métiers en tension", demandes d'asile, passeurs… Ce que contient le projet de loi du gouvernement

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Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, le décrit dans Le Figaro (article pour les abonnés) comme un "texte court, équilibré et ambitieux". Le gouvernement a dévoilé mardi 20 décembre son "projet de loi pour contrôler l'immigration, améliorer l'intégration". Il a été transmis au Conseil d'Etat avant sa présentation officielle en Conseil des ministres, en janvier, puis les débats au Sénat et à l'Assemblée nationale.

Franceinfo vous décrypte les principales mesures détaillées dans le document de 25 pages que nous avons pu consulter. Ce texte majeur du début du second quinquennat d'Emmanuel Macron pourrait être voté avec le soutien de la droite au Parlement. "Tout ce que les Les Républicains ont toujours demandé sur l'immigration, nous le proposons", assure Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, au Figaro.

Une carte de séjour temporaire pour les "métiers en tension"​

L'un des principaux éléments du texte se trouve dans l'article 3. Le gouvernement veut créer une carte de séjour pour les "métiers en tension", d'une validité d'un an. Si le projet de loi est adopté, le dispositif entrera en vigueur "à titre expérimental" jusqu'au 31 décembre 2026. Un bilan de cette mesure sera ensuite transmis au Parlement.

>> Projet de loi immigration : quels sont les métiers en tension selon Pôle emploi ?

Le titre concernera ainsi tout étranger en situation irrégulière "qui a exercé une activité professionnelle salariée figurant dans la liste des métiers" en tension "depuis au moins huit mois sur les vingt-quatre derniers mois" et qui vit en France depuis au moins trois ans.

Une carte de séjour pour les professionnels de santé​

En parallèle de ces titres de séjour pour les "métiers en tension", l'exécutif entend créer une carte de séjour "talent-professions médicales et de la pharmacie", d'une durée maximale de 13 mois. Elle concerne notamment les médecins, et ce, "quelle que soit leur spécialité".

Selon l'article 7, ce dispositif s'adresse aux professionnels de santé et à leurs familles "dès lors qu'ils sont recrutés par un établissement de santé public ou privé à but non lucratif". "Ce titre vise à répondre au besoin de recrutement de personnels qualifiés de santé", notamment car ces praticiens étrangers ne peuvent pas toujours être embauchés à l'heure actuelle, "faute de titre de séjour répondant pleinement à la spécificité de ces situations", justifie l'exécutif auprès de l'AFP. "Il serait lié à un système d'évaluation des connaissances", assure Olivier Dussopt au Figaro.
 

Une maîtrise minimale du français demandée​

En matière d'intégration, le gouvernement veut rehausser les prérequis demandés aux personnes qui souhaitent s'installer sur le territoire. Ainsi, comme le dispose l'article 1, la délivrance d'une carte de séjour pluriannuelle serait désormais conditionnée à la maîtrise d'un niveau minimal du français, et non plus seulement à l'assiduité aux cours pour apprendre la langue.

Des expulsions facilitées pour les étrangers "ne respectant pas les valeurs de la République"​

Evoquant les grandes lignes du projet de loi devant l'Assemblée nationale, Elisabeth Borne a mis en avant le 6 décembre un "texte équilibré" alliant "humanité" et "fermeté". Le second pilier se retrouve en particulier dans l'article 9. Celui-ci permettrait de "faciliter les expulsions des étrangers ne respectant les valeurs de la République et commettant des infractions sur le territoire national", tandis que l'article 10 a pour ambition de "réduire le champ des protections contre les décisions portant obligation de quitter le territoire français (OQTF) lorsque l'étranger a commis des faits constituant une menace grave pour l'ordre public, la sécurité publique ou la sûreté de l'Etat".

Par ailleurs, l'article 13 du texte souhaite "imposer à l'étranger qui demande un titre de séjour de s'engager à respecter les principes de la République et de rendre possible le refus, le retrait, ou le non-renouvellement de certains titres de séjour pour des nouveaux motifs liés à son comportement". Parmi les "principes" figurent l'égalité femmes-hommes, la liberté d'orientation sexuelle ou encore des symboles de la République. Cette mesure, qui figurait initialement dans la loi séparatisme, a été censurée par le Conseil constitutionnel en 2021, en raison de son "imprécision".

Une lutte renforcée contre les passeurs​

Le gouvernement veut renforcer la lutte contre les passeurs qui organisent l'arrivée de clandestins en France. A l'article 14, les ministres entendent "criminaliser la facilitation en bande organisée, de l'entrée et du séjour d'étrangers en situation irrégulière". Les coupables seraient désormais passibles de 20 ans de prison et de 1,5 million d'euros d'amende.

L'exécutif veut également autoriser le "recours à la coercition pour le relevé des empreintes digitales et la prise de photographie des étrangers en séjour irrégulier" contrôlés aux frontières.
 

Des changements pour les demandes d'asile​

Le projet de loi concerne également les demandeurs d'asile. L'article 19 vise à instaurer la création de pôles territoriaux "France asile", chargés d'accueillir les étrangers, d'enregistrer leur démarche et de la transmettre à l'Office français de l'immigration et de l'intégration. "Nous voulons réduire l'ensemble des procédures d'asile à neuf mois maximum", explique au Figaro Gérald Darmanin. Des "chambres régionales" seraient aussi créées pour rendre plus performante la Cour nationale du droit d'asile.

Enfin, après la polémique autour de l'accueil des migrants de l'Ocean Viking, le gouvernement veut "porter à 48 heures [contre 24 actuellement] le délai de jugement du juge des libertés et de la détention (JLD) en zone d'attente, en cas de placement simultané d'un nombre important d'étrangers".
 
Le titre concernera ainsi tout étranger en situation irrégulière "qui a exercé une activité professionnelle salariée figurant dans la liste des métiers" en tension "depuis au moins huit mois sur les vingt-quatre derniers mois" et qui vit en France depuis au moins trois ans.
ils veulent faciliter la regulation des sans papier, comme en espagne , suffit de rester en france 3 ans , et avoir exercé une activité professionnelle salariée pour se voir regulariser.

et au passage encourager le travail en noir.
 
Sinon augmenter les salaires non

Ah non faire venir des esclaves éternellement pour satisfaire le patronat c'est la seule solution, ce meme patronat qui refuse de vivre avec les sans papiers

Raclures
 

En dix ans, des immigrés de plus en plus intégrés, mais plus pauvres​

Publié le 15 juin 2023
Selon un rapport de l’OCDE publié jeudi, la part de l’accès au travail s’est un peu améliorée, et le niveau de diplôme beaucoup. Des données qui ne correspondent pas à l’opinion des Français et des progrès qui ne se traduisent pas par une élévation sociale.

 
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