Intolérance

  • Initiateur de la discussion Initiateur de la discussion jdal
  • Date de début Date de début
Ceci a peut-être échappé, paru inintéressant aux Bladinautes ou de peu dans le genre. Cette semaine, la Cour européenne des Droits de l'Homme a condamné l'Etat italien. Pour l'impudence de son président du Conseil ? Non. Pour présence de crucifix dans les salles de classe. Une parente d'élèves s'en était plainte. La Cour a jugé cette présence contraire à la liberté d'éduquer ses enfants selon ses convictions et à la liberté des enfants de croire ou de ne pas croire. L'arrêt n'étant pas encore disponible, c'est ce que dit le résumé publié sur le site de la Cour. Quelle importance ? En lisant ça, ma pensée a bondi et rebondi. Qu'on ne se trompe pas, ce n'est pas la présence ou l'absence de ces bouts de bois qui importe, mais qu'ils sont les enjeux d'une entreprise idéologique. J'ai été au lycée en Bavière, il y avait des crucifix dans les salles de cours, je ne les ai pas ressentis comme contraires à mon incroyance. J'étais déjà très vieux jeu. Voyons cela d'un peu plus près.

La condamnation de l'Etat italien est théorique, mais le minimum théorique n'est-il pas le non-contradictoire ? Où les juges avaient-ils la tête pour ne pas saisir que la liberté (des parents) d'éduquer leurs enfants selon leurs convictions (de parents) est contraire à la liberté de ces même enfants de croire ou de ne pas croire ? Et qu'est-ce que cette liberté des enfants de croire ou de ne pas croire ? Y croyez-vous ? Serait-ce le Riesling (la Cour siège à Strasbourg) qui a dopé l'imagination des juges ? Selon le résumé, il est du devoir d'un Etat laïc de supprimer les signes qui pourrait induire en erreur sur sa nature, autrement dit, un crucifix dans une classe peut faire croire à un élève (et à ses parents) que le catholicisme est religion d'Etat. Quand la justice se fonde sur la crédulité, ne prend-t-elle pas les gens pour des imbéciles ? Quand un plaignant excipe de sa crédulité, réelle ou feinte, ne prend-t-il pas les juges pour des imbéciles ?

Mais encore, les juges ont-ils mesuré la porté de leur arrêt ? Certes, il y a loin de ces bouts de bois à des signes plus imposants, mais si l'on sait où ça commence, sait-on jamais jusqu'où ça va ? Selon cette jurisprudence, n'est-il pas du devoir des Etats laïc européens de supprimer tous ces clochers qui heurtent visiblement les convictions de certains parents et aliènent la liberté de tous les enfants de croire ou de ne pas croire. N'est-il pas encore du devoir de ces Etats de supprimer des dictionnaire les mot «*Dieu*» et tout le lexique religieux ? D'interdire la mezouza sur la porte des maisons juives, dont la vue peut heurter quelques convictions ? Et cette jurisprudence n'est-elle pas pain béni pour la Ligue du Sud qui fait feu de tout bois judiciaire pour empêcher la construction de la Grande Mosquée de Marseille ? Et pour l'UDC de Blocher que la vue d'un minaret en Suisse enrage ? Eh oui, nul n'est jamais assuré de toutes les conséquences de ses actes, serait-il magistrat.

Qu'on ne se trompe pas encore, je ne fais pas plus cas des racines chrétiennes de l'Europe que de ses autres racines. Mettre celles-là en exergue à l'exclusion de celles-ci est à mon sens du révisionnisme culturel, donc de l'anti-culture. Mais supprimer de pauvres traces du passé européen, qu'est-ce d'autre que du négationnisme ? Ce n'est peut-être pas le plus important. Le dernier rebond de ma pensée, c'est cette question : Jusqu'où peut aller l'intolérance au nom des «*libertés*» ?
 
Bonjour à tout le monde,

Bravo pour le sujet philosophique. Ce n'est pas la première fois que la présence de crucufix dans les classes d'écoles en Italie fait débat. Il en va de même de ces crucifix accrochés dans des salles de tribunaux.

Le débat à propos de ses statuts en bois a une connotation politique avant tout. Il avait pris naissance suite à l'interdiction française du port du voile à l'école, iinterdiction applaudie par la Ligue du nord (d'essence fasciste). A la suite de ça, la gauche italienne avait soulevé la présence desdits crucifix dans des établissements étatiques italiens.

Quant aux minarets en Suisse, ils font suite à une initiative de la populiste Union démocratique du centre (UDC) qui date à l'époque de l'arrivée massive de Bosniaques en Suisse résultée du conflit de l'ex-Yougoslavie (la communauté musulmane de 150 000 âmes a passé à 310 000). Il faut savoir qu'une initiative a pour but d'inscrire un article dans la Constitution suisse et doit être votée par le peuple ainsi que obtenir l'aval du peuple et des cantons (départements). Si l'une des deux conditions est avalisé par le peuple mais pas l'autre, l'initiative est refusée.

Cela étant, cette initiative est anti-constitutionnelle mais que le parlement suisse n'a pas eu le courage de rejeté et la démettre en votation. En cas d'acceptation par le peuple, l'interdiction d'hériger des minarets sera tranchée par la Cour des droits de l'homme de Strasbourg qui, ne pourra que trancher en faveur du droit à l'érédiction de minarets et c'est là, par cautèle, le but de l'UDC.
 
C'est sûr, cette histoire de crucifix ne passionne pas les Bladinautes. Cela constaté, rien n'assure que le 29 novembre les Suisses vont donner raison à l'UDC.
 
C'est sûr, cette histoire de crucifix ne passionne pas les Bladinautes. Cela constaté, rien n'assure que le 29 novembre les Suisses vont donner raison à l'UDC.


Très difficile à dire. On a déjà vu l'UDC gagner une votation contre toutes les formations politiques et même l'avis du Conseil fédéral. Notamment lors du scrutin pour la détention à vie envers les pédophiles.
 
Je n'ai pas tout lu, mais en gros celui qui a posté ne comprend pas en quoi le fait qu'il y ait des crucifix est contraire à la liberté de religion (qui iimplique croire comme ne pas croire) ?

Si c'est bien de ça qu'il s'agit je dirai que le fait pour des enfants non catho de devoir suivre des cours avc le christ représenté au dessus de leur tête empêche ou en tout les cas restreind leur liberté à choisir une autre religion car dans ce cas une autre leur est 'imposée'...

Je ne sais pas si c'est clair en tout cas c'est ce que j'ai pensé :langue:
 
Je n'ai pas tout lu, mais en gros celui qui a posté ne comprend pas en quoi le fait qu'il y ait des crucifix est contraire à la liberté de religion (qui iimplique croire comme ne pas croire) ?

Si c'est bien de ça qu'il s'agit je dirai que le fait pour des enfants non catho de devoir suivre des cours avc le christ représenté au dessus de leur tête empêche ou en tout les cas restreind leur liberté à choisir une autre religion car dans ce cas une autre leur est 'imposée'...

Je ne sais pas si c'est clair en tout cas c'est ce que j'ai pensé :langue:

Bravo, tu as pensé comme les juges de la CEDH. Comme je l'ai écrit, les crucifix dans les salles de classes du Gymnasium de Berchtesgaden ne m'ont pas fait croire. Maintenant, si tu penses que des enfants peuvent faire le choix entre croire et ne pas croire, entre le bouddhisme, le catholicisme, l'hindouisme, l'islam, le judaïsme, le shintoïsme ou que sais-je encore, je ne peux que te laisser à cette illusion.
 
Bravo, tu as pensé comme les juges de la CEDH. Comme je l'ai écrit, les crucifix dans les salles de classes du Gymnasium de Berchtesgaden ne m'ont pas fait croire. Maintenant, si tu penses que des enfants peuvent faire le choix entre croire et ne pas croire, entre le bouddhisme, le catholicisme, l'hindouisme, l'islam, le judaïsme, le shintoïsme ou que sais-je encore, je ne peux que te laisser à cette illusion.

cava cava, pas la peine de s'ennerver...:rolleyes:

ben je voulais être juge à Strasbourg, ça tombe bien :langue:
 
Si je me suis énervé là, qu'est-ce que ça être quand je vais m'énerver à de bon. Franchement, la liberté de croire ou de ne pas croire des enfants, tu y crois ? Pense-tu que Ghazali plaisantait quand il affirmait que le premier devoir des parents est d'apprendre l'islam à leurs enfants ? Cette liberté est pire qu'une illusion, c'est une sottise. Là, je me suis énervé.
 
Bravo pour vos commentaires.
Si j'ai tout suivi, il faut éradiquer tous les monuments anciens de toutes les villes du monde ?

Non, je crois que le MOT le plus IMPORTANT c'est ECOLE.
En effet, l'école est et doit être LAIQUE.
Pas de religion à l'école. Les enfants y sont pour s'y construire.
Moins d'intox plus de savoirs
Même la police n'a pas le droit (en théorie) d'ENTRER DANS UNE ECOLE !!!!
Voilà ce que je pense
 
Si je me suis énervé là, qu'est-ce que ça être quand je vais m'énerver à de bon. Franchement, la liberté de croire ou de ne pas croire des enfants, tu y crois ? Pense-tu que Ghazali plaisantait quand il affirmait que le premier devoir des parents est d'apprendre l'islam à leurs enfants ? Cette liberté est pire qu'une illusion, c'est une sottise. Là, je me suis énervé.

Salam

L'apprentissage d'une religion se fait avant tout dans le milieu familial et social, on peut considérer que ce n'est pas le rôle d'une école non-confessionnelle que d'enseigner telle ou telle religion en particulier. Il existe pour cela des écoles catholiques, juives ou musulmanes.

Si le propos est de retirer les signes religieux des écoles dites laïques afin de mieux s'aligner avec l'esprit de cette laïcité, attendu que l'école est un lieu public et culturellement mixte, on peut la comprendre. Une école laïque est confessionnellement neutre. Elle n'a donc pas à afficher d'appartenance ou de favoritisme religieux particulier. C'est pour la même raison qu'on retire aussi, en Belgique où je vis, les croix des cours de tribunaux, eux aussi relevant de l'espace public neutre non-confessionnel.
 
La France inégriste laïcarde a contaminé le reste de l'Europe et les juges de strasbourg.

C'est mignon... les meilleurs établissement scolaire français sont des écoles catholiques privés.

Je n'ose imaginer le déchainement si on osait revendiquer la même chose, laïcité, pour le système scolaire marocain...
 
je suis pas sur que le crucifix dans une salle de classe soit un élément primordial de la culture européenne et de son héritage chrétien
il faut quand meme se rappeler que dans beaucoup de pays la société civile a du lutter contre l'emprise de l'église qui était vécu comme une oppression , et a juste titre !
 
les ""écoles catholiques privées" sont subventionnées par l'Etat français, elles accueillent toutes les religions et toutes les couleurs de peau. Ce sont des professeurs laïques qui donnent les cours et l'apprentissage de la religion catholique est "en option".
Donc, toutes les écoles de Fance sont des écoles de la 1ère République, donc LAIQUES.
Le symbole de cette laïcité sont les grilles qui les caractérisent.
 
Retour
Haut