iPhone 4, un ver dans la pomme
Hugo Dumas
La Presse
L'image chic et lisse d'Apple a craqué de partout lundi avec la publication d'un rapport dévastateur du magazine Consumer Reports à propos de son dernier bidule à la mode, le tant attendu iPhone 4 avec armature en inox.
En résumé, l'équivalent américain de notre bible conso Protégez-Vous déconseille fortement d'adopter la nouvelle version du téléphone intelligent du fabricant californien en raison d'un gros pépin de réception. Si vous agrippez le iPhone 4 près de sa base du côté gauche, vos doigts cachent l'antenne intégrée, ce qui rabougrit énormément la force du signal. Résultat: plusieurs appels coupent inopinément ou s'évanouissent dans la nature, comme ça, clic. Pas idéal comme scénario, mettons, surtout pour un gadget techno si joli, si parfait et si convoité.
Et comment Apple a géré le fiasco de ses antennes déficientes? Très mal. Le géant de l'électronique a d'abord suggéré de glisser l'appareil défectueux dans un étui - qu'il faut bien sûr acheter en supplément - ou de le tenir différemment avec ses mains. Pas génial comme stratégie de relations publiques. Pas fort du tout.
You-hou, Steve Jobs, PDG et grand manitou de cette marque prestigieuse, ça ne vous tenterait pas de réparer le bogue à la place, plutôt que d'encore refiler la facture ou la responsabilité à vos clients?
De leur côté, les ingénieurs de Consumer Reports ont déniché un truc simple pour corriger le problème: il suffit d'appliquer un morceau de gros ruban adhésif (du bon vieux duct tape) sur la tranche gauche du téléphone. Avec ça, oui, vous gardez le contact avec votre interlocuteur, mais vous ruinez du même coup l'image lustrée de votre iPhone, comme un geek maladroit qui colle ses montures de lunettes avec un bout de collant.
Pour Apple, l'image est capitale. Tout comme la loyauté et la dévotion de ses adeptes. L'action du fabricant a d'ailleurs chuté de 4 % après l'annonce de Consumer Reports. Et les analystes ont tonné: la crédibilité d'Apple a été entachée, la compagnie doit rappeler tous les appareils design déjà écoulés question de redorer son image, Apple se tire dans le pied en s'emmurant dans le silence et en s'aliénant des fanatiques prêts à faire la file à la pluie battante pour repartir avec un iPad à 600 $ sous le bras. Selon Bloomberg, les consommateurs paient leurs produits Apple très cher et s'attendent à des performances et du service sans faille. Ce qui est loin d'être le cas présentement.
Le iPhone 4 a inondé le marché américain le 24 juin dernier. Trois jours plus tard, 1,7 million d'utilisateurs pianotaient et textaient sur cette soi-disant merveille. Chez nous, l'objet de désir devait apparaître chez les détaillants «en juillet». Nous sommes présentement à la mi-juillet et toujours pas de trace d'une sortie du iPhone 4.
Hier, personne chez Apple Canada à Toronto ou Montréal n'a pu transmettre à La Presse la date officielle du lancement de son nouveau téléphone. En fait, aucun porte-parole ne nous a parlé de vive voix, comme s'ils avaient tous oublié d'appliquer un gros morceau de ruban adhésif sur leurs propres appareils.
Se pourrait-il qu'Apple retarde la commercialisation du iPhone 4 au Canada afin de nous offrir une version libre de tout bogue mécanique? Mystère.
Le plus triste dans cette histoire, c'est que, malgré ce fiasco de communication, nous serons sans doute des milliers à nous ruer dans les boutiques le jour où le iPhone 4 débarquera. Parce qu'il est beau et mince, parce que sa batterie dure plus longtemps, parce qu'il permet le multitâches, parce qu'il contient deux caméras, parce que nous ne jurons que par Mac et parce que si saint Steve Jobs dit que nous tenons mal notre appareil et que nous bloquons le signal, c'est sûrement lui qui a raison. Oui, c'est ça. Steve a raison.
Maudit que nous sommes moutons des fois, non?
Hugo Dumas
La Presse
L'image chic et lisse d'Apple a craqué de partout lundi avec la publication d'un rapport dévastateur du magazine Consumer Reports à propos de son dernier bidule à la mode, le tant attendu iPhone 4 avec armature en inox.
En résumé, l'équivalent américain de notre bible conso Protégez-Vous déconseille fortement d'adopter la nouvelle version du téléphone intelligent du fabricant californien en raison d'un gros pépin de réception. Si vous agrippez le iPhone 4 près de sa base du côté gauche, vos doigts cachent l'antenne intégrée, ce qui rabougrit énormément la force du signal. Résultat: plusieurs appels coupent inopinément ou s'évanouissent dans la nature, comme ça, clic. Pas idéal comme scénario, mettons, surtout pour un gadget techno si joli, si parfait et si convoité.
Et comment Apple a géré le fiasco de ses antennes déficientes? Très mal. Le géant de l'électronique a d'abord suggéré de glisser l'appareil défectueux dans un étui - qu'il faut bien sûr acheter en supplément - ou de le tenir différemment avec ses mains. Pas génial comme stratégie de relations publiques. Pas fort du tout.
You-hou, Steve Jobs, PDG et grand manitou de cette marque prestigieuse, ça ne vous tenterait pas de réparer le bogue à la place, plutôt que d'encore refiler la facture ou la responsabilité à vos clients?
De leur côté, les ingénieurs de Consumer Reports ont déniché un truc simple pour corriger le problème: il suffit d'appliquer un morceau de gros ruban adhésif (du bon vieux duct tape) sur la tranche gauche du téléphone. Avec ça, oui, vous gardez le contact avec votre interlocuteur, mais vous ruinez du même coup l'image lustrée de votre iPhone, comme un geek maladroit qui colle ses montures de lunettes avec un bout de collant.
Pour Apple, l'image est capitale. Tout comme la loyauté et la dévotion de ses adeptes. L'action du fabricant a d'ailleurs chuté de 4 % après l'annonce de Consumer Reports. Et les analystes ont tonné: la crédibilité d'Apple a été entachée, la compagnie doit rappeler tous les appareils design déjà écoulés question de redorer son image, Apple se tire dans le pied en s'emmurant dans le silence et en s'aliénant des fanatiques prêts à faire la file à la pluie battante pour repartir avec un iPad à 600 $ sous le bras. Selon Bloomberg, les consommateurs paient leurs produits Apple très cher et s'attendent à des performances et du service sans faille. Ce qui est loin d'être le cas présentement.
Le iPhone 4 a inondé le marché américain le 24 juin dernier. Trois jours plus tard, 1,7 million d'utilisateurs pianotaient et textaient sur cette soi-disant merveille. Chez nous, l'objet de désir devait apparaître chez les détaillants «en juillet». Nous sommes présentement à la mi-juillet et toujours pas de trace d'une sortie du iPhone 4.
Hier, personne chez Apple Canada à Toronto ou Montréal n'a pu transmettre à La Presse la date officielle du lancement de son nouveau téléphone. En fait, aucun porte-parole ne nous a parlé de vive voix, comme s'ils avaient tous oublié d'appliquer un gros morceau de ruban adhésif sur leurs propres appareils.
Se pourrait-il qu'Apple retarde la commercialisation du iPhone 4 au Canada afin de nous offrir une version libre de tout bogue mécanique? Mystère.
Le plus triste dans cette histoire, c'est que, malgré ce fiasco de communication, nous serons sans doute des milliers à nous ruer dans les boutiques le jour où le iPhone 4 débarquera. Parce qu'il est beau et mince, parce que sa batterie dure plus longtemps, parce qu'il permet le multitâches, parce qu'il contient deux caméras, parce que nous ne jurons que par Mac et parce que si saint Steve Jobs dit que nous tenons mal notre appareil et que nous bloquons le signal, c'est sûrement lui qui a raison. Oui, c'est ça. Steve a raison.
Maudit que nous sommes moutons des fois, non?