Irlande , 60 ans d'horreur dans l'enseignement catholique

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C'est un rapport explosif qui vient de paraître en Irlande. Après plusieurs années de travail, une commission d'enquête officielle révèle que des abus sexuels et des sévices corporels étaient pratiques courantes dans les écoles et les institutions dirigées par l'Eglise catholique depuis les années 40.
Le rapport dénonce le silence des autorités religieuses, et l'apathie des pouvoirs publics.

Les enfants portaient des numéros, c'est ainsi qu'on les appelait tous les jours, ils étaient traités comme des prisonniers. Le rapport est consternant, surtout pour les écoles de garçons: les abus sexuels et les supplices systématiques. Près de 2500 pages de témoignages, 2500 victimes des années 1940 à 2000, des jeunes qui vivaient dans une terreur chronique, qui subissaient des punitions arbitraires, excessives.

Un rapport intérimaire publié en 2003 avait stigmatisé l'une de ces écoles, située à Baltimore dans le sud-ouest de l'Irlande, et placée sous l'autorité de l'évêque local.

Une vingtaine d'anciens élèves avaient raconté leurs conditions de vie épouvantables lors de leur séjour dans les années 30 et 40, "si dures et si éloignées du confort moderne que c'en est presque incroyable".

Quinze d'entre eux ont dit avoir subi des violences sexuelles si graves qu'ils ont longtemps refusé d'en parler, même à leur conjoint.

De nombreux surveillants ou des élèves plus âgés infligeaient aux plus jeunes des châtiments physiques durs ou des violences sexuelles allant jusqu'au viol.

Les jeunes élèves étaient affamés, passaient le plus clair de l'année pieds nus et vivaient dans des bâtiments froids et sales, avait conclu la commission. La plupart d'entre eux ne recevaient jamais de courrier ni de visites, et ne partaient pas en vacances.

Le document publié mercredi sera suivi le mois prochain d'un autre rapport accablant pour l'Eglise catholique, sur des violences physiques et sexuelles de la part de prêtres oeuvrant dans la région de Dublin. L'archevêque de Dublin, Diarmuid Martin, avait prévenu le mois dernier que les conclusions du rapport allaient "choquer tout le monde".

Christine Buckley témoigne : « On nous battait constamment, on nous traitait de *******. Une de mes amies a été enfermée pendant 48 heures dans la chaudière. On l'entendait hurler. C'était l'enfer. » Le premier témoignage de Christine Buckley dans un documentaire de RTE a été l'un des révélateurs du scandale.

Bertie Ahern, le Premier ministre de l'époque présente ses excuses au nom de l'Etat et ordonne une enquête.

Dix ans plus tard, le résultat ne pouvait être qu'accablant. L'Eglise catholique savait que les jeunes garçons étaient victimes d'abus sexuels. Mais elle a ignoré les plaignants et pris des mesures dérisoires. Dans les rares occasions où les abus étaient portés à l'attention du ministère de l'Education, l'Etat, complice, faisait régner la loi du silence.

Le primat catholique d'Irlande Sean Brady présente ses excuses, au nom de l'Eglise. Mais du côté des associations de victimes, certains exigent que les accusés soient nommés, et présentés devant la justice.

(H. Amoric, notre correspondant à Dublin)


Source: belga
 
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