Par ailleurs, le Prophète - paix et bénédictions sur lui - acceptait les présents offerts par des non-musulmans. Il faisait appel à eux par temps de paix comme par temps de guerre lorsquil était sûr de leur loyauté et quil ne craignait de leur part aucun mal ni complot. Un jour, un convoi funèbre passa devant lui - paix et bénédictions sur lui - alors il se leva par respect. On lui dit : "Ce sont les funérailles dun juif !" Il répondit - paix et bénédictions sur lui : "Nest-ce pas une âme humaine ?"
Cette tolérance se manifeste également dans le comportement des compagnons et des successeurs envers les non-musulmans. Ainsi `Umar ordonna-t-il quune allocation permanente puisée dans le Trésor Public des musulmans soit versée à un juif et à ses enfants. Il ajouta : "Le Très-Haut dit : " Les aumônes ne sont destinées quaux pauvres, aux indigents, [...]" et ceux-là sont des pauvres parmi les Gens du Livre." Puis, sur son chemin vers le Shâm, il vit des chrétiens lépreux et ordonna quune aide sociale leur soit versée du Trésor Public des musulmans. Enfin, bien quil ait été poignardé fatalement par un dhimmi - Abû Luluah Al-Majûsî -, cela ne la pas empêché sur son lit de mort de faire des recommandations au Calife qui lui succèderait : "Je recommande au Calife qui me succèdera dêtre bon envers les gens de la dhimmah, dhonorer leur pacte, de les protéger de leurs agresseurs et de ne pas leur assigner de charge supérieure à leur capacité."
De même, `Abdullâh Ibn `Amr ordonnait souvent à son serviteur de donner une part de leur viande sacrifiée à son voisin juif. Il y veillait tellement, et répétait lordre à chaque fois, que le serviteur sen étonna et lui demanda la raison dautant de sollicitude envers un voisin juif. Ibn `Amr expliqua : "Le Prophète - paix et bénédictions sur lui - dit : Jibrîl navait de cesse de me recommander la bonté envers le voisin que je finis par croire quil allait lui accorder une part dhéritage."
Lorsque la mère dAl-Hârith Ibn Abî Rabî`ah - qui était chrétienne - décéda, les compagnons du Messager dAllâh - paix et bénédictions sur lui - accompagnèrent son cortège funèbre. De même, certains nobles successeurs donnaient une partie de zakât al-fitr à des moines chrétiens et ny voyaient aucun inconvénient. Certains dentre eux, comme `Ikrimah, Ibn Sîrîn et Az-Zuhrî - étaient même davis que lon pouvait leur verser une partie de la zakât à proprement parler. Ibn Abî Shaybah rapporta que Jâbir Ibn Zayd fut interrogé au sujet de laumône : Qui est habile à la recevoir ? Il répondit : "Vos coreligionnaires musulmans et les gens de leur dhimmah."
Le Grand Juge `Iyâd dit dans Tartîb Al-Madârik : "Ad-Dâraqutnî rapporta que le Juge Ismâ`îl Ibn Ishâq reçut la visite du Vizir `Abdûn Ibn Sâ`id, le Vizir chrétien du Calife abbasside Al-Mu`tadid Billâh. Il se leva alors et laccueillit avec égards. Voyant que cela avait choqué lassistance, il attendit que le Vizir soit parti et dit : Je constate que vous avez désavoué mon geste, mais Allâh le Très-Haut dit : Allah ne vous défend pas dêtre bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. et cet homme veille aux affaires des musulmans et est notre ambassadeur auprès dAl-Mu`tadid... Lui réserver un bon accueil fait partie de la bienfaisance."
Enfin, cette tolérance se manifeste dans les prises de position de bon nombre dImâms et de Juristes, qui défendaient les dhimmis et considéraient leur honneur et leurs choses sacrées au même titre que les choses sacrées des musulmans. En guise dillustration, nous avons précédemment cité lexemple de lImâm Al-Awzâ`î et de lImâm Ibn Taymiyah.
Nous nous contenterons donc des paroles lumineuses du juriste des fondements, Shihâb Ad-Dîn Al-Qarâfî, expliquant ce quest la bienfaisance que Dieu ordonne aux musulmans à légard des dhimmis. Il cita entre autres choses : laménité envers leurs faibles, lassistance envers leurs pauvres, nourrir les affamés, vêtir les dénudés, la bonne parole - par urbanité et miséricorde, et non par peur ni obséquiosité -, supporter les torts du voisinage le cas échéant, même si lon a la capacité de supprimer lobjet du grief par soi-même et ce, par mansuétude et non par peur ni convoitise, prier afin quils soient guidés, et quils fassent partis des bienheureux, leur prodiguer le bon conseil dans toutes leurs affaires, au plan de la religion et au plan de la vie ici-bas, ne pas les médire même sils font du tort à autrui, préserver leurs biens, leurs enfants, leur honneur, ainsi que tous leurs droits et leurs intérêts, les aider à repousser linjustice et à obtenir tous leurs droits etc.
le prophete sws voulait donner lexemple à sa communauté.
Le grand Sheikh Yûsuf Al-Qaradâwî