Israël, 1948. Le massacre de Tantoura a bien eu lieu

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Révélé en 2000, le meurtre de plus de deux cents civils palestiniens par les forces israéliennes dans le village de Tantoura a longtemps été contesté et l’auteur des révélations calomnié, ostracisé, marginalisé par l’université. Vingt ans plus tard, un film confirme ses travaux : le massacre de Tantoura a bien eu lieu.

On était en 2000 et Israël connaissait une affaire comme il en ressortait épisodiquement : « l’affaire Katz » pour certains, « l’affaire Tantura » pour d’autres. Elle n’intéressait que quelques spécialistes et ne faisait pas la une des journaux. Mais elle allait bientôt susciter des polémiques publiques. Un étudiant de l’université de Haïfa, Théodore (Teddy) Katz, déjà plus tout jeune, avait écrit son mémoire de master sur ce qui était advenu à Tantura, un village de pêcheurs palestiniens à 20 kilomètres de Haïfa, le 23 mai 1948, huit jours exactement après la création de l’État d’Israël, alors que la première guerre israélo-arabe venait à peine de commencer.

« Je n’ai pas pu le supporter »​

Deux années de recherches l’avaient amené à conclure qu’après la fin d’un court combat remporté par les forces israéliennes, un massacre avait été commis dans ce village par le 33e bataillon de la brigade Alexandroni du Palmach, la milice armée d’élite du mouvement travailliste, à l’époque dominant dans le camp sioniste (l’armée israélienne ne sera formellement créée qu’une semaine plus tard). Devenus réfugiés, les rescapés palestiniens que Katz a rencontrés évoquent tous un massacre hors de tout combat. La plupart citent un frère, un père, un fils ou un mari « emmené et qui n’est jamais revenu ». Sous-officier à l’époque (il deviendra général), Shlomo Ambar, arrivé sur les lieux après le massacre, dira à Katz : « Quand j’ai vu ce qu’avaient fait les soldats, je n’ai pas pu le supporter, je suis parti. » Mais il refusera plus tard de témoigner en sa faveur.

Katz est alors membre d’un kibboutz de la frange la plus à gauche en Israël. Il milite aussi au Meretz, le parti de la gauche sioniste. Le doctorant interroge 135 personnes, dont 65 anciens habitants du village (beaucoup sont réfugiés en Cisjordanie) et 20 membres de la brigade israélienne, plus des officiers supérieurs et des gens des environs de Tantura, Palestiniens comme Juifs israéliens. Le village sur le sort duquel il travaille regroupait alors 1 500 âmes. Pour accélérer leur expulsion, selon Katz, les soldats israéliens séparent d’abord femmes, enfants et vieillards des hommes de 14 à 50 ans. Après recoupements divers, il conclut que 90 d’entre eux seront assassinés sur la plage, et beaucoup d’autres dans les rues ou même à l’intérieur de leurs foyers.

En mars 1998, l’étudiant présente sa thèse. Elle obtient du jury universitaire la note élevée de 97 sur 100.

Une brigade légendaire de la « guerre d’indépendance »....................​


 

Au sujet de la comparaison entre Shoah et Nakba​

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Ancien collègue d'Ilan Pappé, Yoav Gelber est un de ses plus virulents critiques.

En ce qui concerne les liens qu'Ilan Pappé établit entre le « négationnisme de la Shoah » et le « négationnisme de la Nakba », Yoav Gelber voit en lui « le plus extrémiste de ceux qui établissent un lien entre le destin des Palestiniens et la Shoah. » Il justifie son point de vue notamment par le fait qu'Ilan Pappé fait abstraction du conflit judéo-arabe précédant 1948, de l'opposition arabe au sionisme par la violence, des massacres perpétrés sur les juifs non sionistes d'Hébron et de Safed en 1929 et du fait que ce sont les Arabes palestiniens et la Ligue arabe qui ont déclenché la guerre de 1948. Il lui reproche également sa thèse sur le fait qu'« une épuration ethnique » aurait été planifiée par les Juifs, et que l'affirmation selon laquelle tant les Palestiniens que les Juifs sont des victimes de la Shoah d'Europe est fondée sur une comparaison déséquilibrée entre les crimes nazis et les « quelques atrocités perpétrées par les deux côtés au cours de combats réciproques ». Il conclut en affirmant que « [ce] faisant [Pappé] est très proche du négationnisme de la Shoah. »
 

«Tantura»: un documentaire israélien sur le martyre oublié d'un village palestinien en 1948​

Dans les années 1940, Tantura fut un port de pêche arabe en Palestine, dont les habitants n’imaginaient pas un seul instant l’horreur qui les guettait.
Cette horreur a pour nom « la brigade Alexandroni » qui, par une journée de mai 1948, dans la foulée de la fondation de l’État d’Israël, s’empara du village palestinien.

Le sort tragique réservé aux habitants de Tantura est le sujet du documentaire qu’a consacré le cinéaste israélien Alon Schwarz à ce village martyrisé

Que s’est-il passé exactement à Tantura en 1948 ?

Personne ne sait vraiment ce qui s’est exactement passé à Tantura. Ce que je peux dire, après le dépouillement des casettes de Teddy et la lecture de documents divers, c’est que Tantura fut autrefois un village palestinien, de quelque 1 600 âmes.

C’était un village de pêcheurs, situé sur la route qui relie Tel-Aviv à Haïfa.
Village important de la région, Tantura était aussi un gros port de pêche, stratégiquement positionné.

Dans la semaine qui a suivi la création de l’Etat d’Israël le 14 mai 1948, une brigade de l’armée israélienne s’est emparée de Tantura.

La conquête militaire achevée, le village fut vidé de ses habitants, la plupart déportés et beaucoup d’autres froidement assassinés.
Pour moi, si Teddy Katz est un homme controversé, c'est parce qu’il est à ce jour le seul à avoir mené des recherches dignes de ce nom sur Tantura. Il est controversé parce qu’il a eu le courage de raconter le drame du nettoyage ethnique et de la déportation que ce village, comme beaucoup d’autres localités palestiniennes, a connu à l’époque.

La thèse de Teddy ne correspond pas au narratif officiel, largement édulcoré, des débuts de l’État israélien. Voyez-vous, moi-même, j’ai grandi en Israël, dans une famille profondément sioniste, qui avait, certes, le cœur à gauche, mais personne chez nous n’évoquait les événements survenus en 1948.

Nous acceptions, sans la moindre critique, la version officielle selon laquelle à la fin des affrontements, les Palestiniens avaient fait le choix de s’enfuir et s’installer ailleurs, sans qu’ils soient poussés par les autorités à partir.

Le courage de Teddy consistait à suivre son instinct de détective pour aller interroger d’anciens soldats israéliens qui avaient participé au massacre ainsi que d’autres acteurs témoins de ces événements. Il nous a livré un récit dramatique des faits qui se sont déroulés à Tantura en 1948.

Dans l’Israël d’aujourd’hui, cette version n’a pas beaucoup de preneurs, car elle va à contre-courant de la version patriotique que l’Histoire officielle nous a fait avaler.

C’est ce qui explique que Teddy soit devenu un personnage controversé dans son pays, d’autant qu’il a été attaqué en justice et condamné à se dédire en signant une lettre d’excuses aux vétérans.

Le tribunal l’a fait passer pour un menteur. J’ai lu son mémoire qui fait plusieurs centaines de pages. J’y ai relevé deux ou trois citations inexactes, mais cela ne suffit pas pour invalider sa thèse. Dans mon film, j’ai utilisé les enregistrements effectués par Teddy.

Les propos des vétérans sont confirmés par les soldats que j’ai réinterrogés à mon tour pour les besoins du film.

Mon film ne raconte pas seulement les événements survenus à Tantura, ce que les Palestiniens dénomment « Al Nakba » ou la « catastrophe », mais son véritable sujet est peut-être les heurs et malheurs de cet historien qui a été écrasé par l’establishment israélien parce qu’il voulait dire la vérité sur les origines violentes de notre pays.

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Ilan Pappé : « La guerre à Gaza n’est pas de l’autodéfense, mais un génocide »​

Auteur du livre « Le Nettoyage ethnique de la Palestine », l’historien israélien dénonce les agissements de l’État hébreu à Gaza.

Il s’inquiète aussi de la « guerre civile froide » qui fracture son pays, opposant le bloc libéral le plus laïque à celui de tradition religieuse.

Comme tout Israélien né, ayant grandi et été éduqué en Israël, Ilan Pappé a cru aux mythes nationaux, notamment à celui dune « terre sans peuple pour un peuple sans terre ».

Puis il a étudié l’histoire, hors des frontières de sa patrie, ouvrant petit à petit les yeux sur ce qu’il nomme « le nettoyage ethnique de la Palestine ».


Il en fera le cœur de ses travaux et le titre de l’un de ses ouvrages majeurs, paru en 2008 chez Fayard et réédité aujourd’hui aux éditions La Fabrique.

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Au sujet de la comparaison entre Shoah et Nakba​

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Ancien collègue d'Ilan Pappé, Yoav Gelber est un de ses plus virulents critiques.

En ce qui concerne les liens qu'Ilan Pappé établit entre le « négationnisme de la Shoah » et le « négationnisme de la Nakba », Yoav Gelber voit en lui « le plus extrémiste de ceux qui établissent un lien entre le destin des Palestiniens et la Shoah. » Il justifie son point de vue notamment par le fait qu'Ilan Pappé fait abstraction du conflit judéo-arabe précédant 1948, de l'opposition arabe au sionisme par la violence, des massacres perpétrés sur les juifs non sionistes d'Hébron et de Safed en 1929 et du fait que ce sont les Arabes palestiniens et la Ligue arabe qui ont déclenché la guerre de 1948. Il lui reproche également sa thèse sur le fait qu'« une épuration ethnique » aurait été planifiée par les Juifs, et que l'affirmation selon laquelle tant les Palestiniens que les Juifs sont des victimes de la Shoah d'Europe est fondée sur une comparaison déséquilibrée entre les crimes nazis et les « quelques atrocités perpétrées par les deux côtés au cours de combats réciproques ». Il conclut en affirmant que « [ce] faisant [Pappé] est très proche du négationnisme de la Shoah. »

Un autre historien opposant de Pappé déclare ouvertement qu'Israel aurait du expulser tous les Palestniens.

En 1907 déjà les sionistes ne faisaient pas secret de leur projet de déporter les palestiniens pour prendre leur place.

D'abord rejetés par le public, les « nouveaux historiens » ont acquis une légitimité en Israël.

À leur suite, d'autres chercheurs tels que Baruch Kimmerling, Idith Zertal, Shlomo Sand, Uri Ram ont élargi le champ de l'étude à l'ensemble de l'historiographie sioniste.



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Arthur Koestler retrace l'épopée des Khazars, de leurs origines à leur déclin. S'attardant sur la composition de la mosaïque ethnique de ce peuple guerrier et sur ses mythes, l'auteur dépeint un monde méconnu qui contribua à façonner la destinée de l'Europe médiévale

Aux confins des mondes occidentaux et orientaux, l'autorité khazare est le seul exemple concret d'un Etat juif avant la fondation de l'Israël contemporain.

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Arthur Koestler retrace l'épopée des Khazars, de leurs origines à leur déclin. S'attardant sur la composition de la mosaïque ethnique de ce peuple guerrier et sur ses mythes, l'auteur dépeint un monde méconnu qui contribua à façonner la destinée de l'Europe médiévale

Aux confins des mondes occidentaux et orientaux, l'autorité khazare est le seul exemple concret d'un Etat juif avant la fondation de l'Israël contemporain.

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Oui bof , tes nouveaux historien c’est des communistes ou d’anciens communistes,souvent des espions à la solde de pays communistes ( dont ce n’est d’ailleurs pas le métier souvent , mais des essayistes , controversés et contestés par de vrais historiens)
En 1976, intéressé par les origines des Juifs de l'Europe de l'Est, il écrit La Treizième Tribu, premier ouvrage qui conteste la thèse d'un peuple juif issu exclusivement ou majoritairement de l'exode des Juifs de Palestine après la première guerre judéo-romaine et qui avance l'idée d'une conversion massive d'une population autochtone d'Europe de l'Est par des prédicateurs juifs, le royaume khazar. Ces idées de Koestler sont reprises trente ans plus tard par Shlomo Sand dans l'ouvrage Comment le peuple juif fut inventé, mais sont par la suite réfutées par Shaul Stampfer (en) dans une longue analyse du sujet .


La théorie des Khazars : un pont entre antisionisme, antisémitisme et idéologies extrémistes​

Les Juifs ashkénazes, descendants directs des Khazars, un peuple d’Asie centrale qui se serait converti au judaïsme au Moyen Âge ? C’est ce que prétend une théorie qui remet en cause le lien entre la Palestine antique et ceux qui, plus tard, viendront la peupler en nombre.​

Stephanie Courouble-Share, Historienne du négationnisme, docteure en histoire contemporaine, ISGAP (New-York) / LCSCA (Londres)

Au cœur des débats contemporains sur l’antisionisme, le mythe judéo-khazar refait surface avec une vigueur renouvelée. Cette théorie ancienne mais persistante prétend que la grande majorité des Juifs ashkénazes — constituant une part significative de la population israélienne — ne seraient pas des descendants directs des anciens israélites, mais plutôt, dans une large mesure, des descendants des Khazars. Ce peuple turcique d’Asie centrale aurait embrassé le judaïsme entre le VIIe et le Xe siècle. Selon cette assertion, les Juifs ashkénazes, étant des Khazars convertis et non des « Juifs originaux », n’auraient donc pas de revendications légitimes sur Israël, berceau du judaïsme. Cette théorie, en remettant en question la continuité historique du peuple juif, vise à délégitimer l’État d’Israël et sa fondation sur des bases historiques et religieuses.

Le mythe judéo-khazar est instrumentalisé tant par l’extrême droite que par l’extrême gauche du spectre politique, bien que ces deux extrêmes nourrissent souvent des objectifs opposés ; tous deux convergent dans leur contestation de la légitimité des Juifs sur la terre d’Israël. La théorie des Khazars sert alors de pont entre des courants idéologiques extrémistes divergents, une union des extrêmes qui est devenue particulièrement évidente depuis le 7 octobre 2023 et la guerre Israël-Hamas.

 
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Un royaume mal connu

Les Khazars, une ethnie nomade proche des Turcs et originaire d’Asie centrale, fondèrent un empire qui prospéra du VIIe au Xe siècle, s’étendant entre la mer Noire et la mer Caspienne. Leur histoire est marquée par des alliances fluctuantes et des confrontations répétées avec l’Empire byzantin, ainsi que par des luttes contre les Arabes, jusqu’à leur déclin progressif à la suite de la conquête russe au Xe siècle. La présence tangible du vaste royaume Khazar n’a laissé que peu de traces, suscitant pendant longtemps le débat sur son existence même. Les correspondances découvertes entre l’Espagne et la Khazarie aux XVIIe et XVIIIe siècles n’ont initialement pas suffi à attester sa réalité, en raison des dilemmes posés par leur authentification et leur datation. Cependant, des témoignages issus de sources arabes, hébraïques et chinoises confirment désormais sans équivoque l’existence de ce royaume, malgré la rareté des documents écrits et des preuves archéologiques<a>1</a>. Les études sur les Khazars ont été entravées par divers obstacles politiques, tels que le stalinisme, exacerbant la difficulté de reconstituer leur histoire et alimentant la prolifération de théories spéculatives. Parmi celles-ci figure l’idée que tous les sujets du royaume Khazar auraient été Juifs.

L’origine khazare des Juifs ashkénazes a été le sujet d’un débat remontant au début du XIXe siècle, marqué par la première suggestion d’un lien entre eux et les Khazars. Isaac Baer Levinsohn, un rabbin ukrainien du début du XIXe siècle, fut parmi les premiers à proposer que les Juifs russes descendent des Khazars. Cette idée fut ensuite développée par plusieurs autres, y compris le célèbre Ernest Renan au XIXe siècle, qui soutenait que la conversion des Khazars au judaïsme avait joué un rôle significatif dans l’origine des populations juives d’Europe de l’Est.

Le mythe judéo-khazar est instrumentalisé tant par l’extrême droite que par l’extrême gauche du spectre politique, bien que ces deux extrêmes nourrissent souvent des objectifs opposés ; tous deux convergent dans leur contestation de la légitimité des Juifs sur la terre d’Israël.
Au fil du temps, la théorie des Khazars a été adoptée et réinterprétée par divers acteurs, y compris des romanciers juifs qui ont vu dans le royaume khazar un symbole de résistance juive contre le stéréotype de la passivité. Cependant, cette théorie est souvent critiquée comme réductrice par la recherche académique contemporaine. Bien que l’hypothèse de la conversion de l’élite khazare au judaïsme soit majoritairement acceptée<a>2</a>, la plupart des historiens soulignent que la population khazare était religieusement diverse, incluant chrétiens et musulmans. La question de l’avenir des Khazars et de leurs descendants après la chute du royaume, et en particulier l’affirmation selon laquelle les Juifs ashkénazes seraient leurs descendants convertis, reste encore débattue, bien que rejetée par tous les historiens, et khazarologues. L’avènement de la génétique moderne, invitée à trancher sur cette origine, a relancé le débat sans toutefois fournir de conclusions définitives, souvent contestées par les historiens<a>3</a>. Bien que des Juifs aient été établis dans la région, la présence préexistante et la dispersion des communautés juives ashkénazes à travers l’Europe et l’Iran contredisent l’idée d’une origine exclusivement khazare pour tous les Juifs d’Europe de l’Est.
 

Déraciner l’identité juive de son histoire

Le mystère qui enveloppe l’histoire des Khazars a encouragé la propagation de théories conspirationnistes, antisémites et antisionistes les plus extravagantes. Cette assertion sert non seulement à nier l’identité juive en la déracinant de son histoire et de sa tradition, mais également à discréditer la légitimité de la présence juive en Israël. Le mythe, propagé par exemple par l’American Mercury, un journal américain antisémite et néo-nazi, à travers des articles comme « Les Juifs qui n’existent pas » en automne 1967, continue d’influencer certains cercles. Aujourd’hui, il est repris par divers sites qui affirment l’existence d’une supposée « mafia judéo-khazarienne » contrôlant le monde en secret avec l’ambition d’imposer un « nouvel ordre mondial satanique ». Dans ce récit antisémite délirant, les Juifs ne sont pas dépeints comme les descendants sémites des lignées royales de David et Salomon, mais plutôt comme issus d’une « race » mongoloïde, perçue comme barbare et cruelle. Cette caractérisation fallacieuse les place, selon les discours accusateurs, non pas en victimes mais en instigateurs de tous les conflits mondiaux, inversant ainsi leur rôle de victime à celui d’agresseur.

Cette théorie est également utilisée pour affirmer que les Juifs ashkénazes ne descendraient pas des Hébreux ou des Judéens mais seraient originaires du royaume Khazar, en somme des usurpateurs. Ainsi, les « vrais Juifs » seraient ceux qui reconnaissent le Christ comme Messie, une idée qui résonne particulièrement au sein de certaines factions de l’extrême droite chrétienne américaine. En France, des personnalités telles qu’Alain Soral et sa mouvance soutiennent également que les Juifs ashkénazes, venant d’Europe, ne sont pas sémites mais khazars, qualifiant à tort ces communautés de fraudeurs sans racines authentiques en Israël. Le mythe judéo-khazar, qui déforme l’histoire juive et nie son identité, est également utilisé pour contester la légitimité de la présence juive en Israël. Ce récit est fréquemment exploité par les antisionistes dans le cadre du conflit israélo-palestinien. Selon cette théorie, les Juifs ashkénazes seraient des imposteurs sans droit légitime sur la terre palestinienne, considérée comme sémitique. Certains extrémistes vont jusqu’à soutenir que les « vrais Juifs » de la Terre Sainte seraient en fait les Palestiniens. Ainsi, les Juifs seraient les colonisateurs en Palestine, et non les descendants légitimes de la tribu de Juda.
 

Dénier le lien des Juifs à Ia Palestine

En 1953, Alfred M. Lilienthal, avocat américain et Juif antisioniste, a publié son premier ouvrage intitulé What Price Israel? où il prétend que les Khazars sont les ancêtres directs des communautés juives d’Europe de l’Est, une assertion qu’il qualifie de « fait historique » (p. 222). Il va même plus loin en suggérant que, selon les anthropologues, l’ascendance d’Hitler pourrait remonter aux dix tribus perdues d’Israël et que Chaïm Weizmann<a>4</a> pourrait descendre des Khazars, ces derniers étant des convertis au judaïsme sans aucun lien anthropologique avec la Palestine (p. 223). Il conclut en mettant en garde contre le potentiel du sionisme à corrompre le judaïsme. Avec le temps, l’engagement de Lilienthal en faveur de la cause palestinienne s’est teinté d’antisémitisme et à la fin des années soixante-dix, il appuis une pétition américaine, initiée par Mark Weber (néo-nazi américain et négationniste), défendant les droits du négationniste français Robert Faurisson à mener ses « recherches ». Puis, à l’été 1981, Lilienthal contribue à un article dans le journal de l’Institute for Historical Review (l’Institut pour la Révision de l’Histoire – IHR), le premier centre international négationniste, où dans le même numéro, R. Faurisson y conteste l’existence des chambres à gaz comme moyen d’homicide.

Aujourd’hui, [le mythe] est repris par divers sites qui affirment l’existence d’une supposée « mafia judéo-khazarienne » contrôlant le monde en secret avec l’ambition d’imposer un « nouvel ordre mondial satanique ».
À la même époque, Benjamin Freedman, un homme d’affaires américain devenu chrétien après avoir quitté le judaïsme, portait aussi un intérêt marqué pour le royaume des Khazars. Après la Seconde Guerre mondiale, il fonde la League for Peace with Justice in Palestine en 1946, manifestant son engagement pour la paix et la justice en Palestine. Par antisionisme, il popularise le mythe judéo-khazar, notamment à travers son livre Facts are Facts. Publié en 1954 par Noontide Press, dirigée par Willis A. Carto, notoirement connu pour ses positions antisémites et son financement ultérieur de l’IHR, ce livre devient un élément clé de la campagne de Freedman contre le sionisme. Durant les années 1950, Freedman est également actif dans des cercles antisémites et négationnistes, finançant le journal Common Sense qui a accueilli Eustace Clarence Mullins, écrivain notoirement antisémite. En 1961, Freedman prononce un long discours au Willard Hotel de Washington D.C. sur le « contrôle sioniste des États-Unis », une allocution qui sera souvent citée par les antisémites dans les décennies suivantes. Ces derniers prétendent que Freedman, fort de son expérience en diplomatie, parle en connaissance de cause des « complots diaboliques qui [auraient] aidé à la mise en place des guerres en Europe et au Moyen-Orient » (discours au Willard Hotel). La même année, en 1961, B. Freedman publie The Hidden Tyranny (« La tyrannie cachée »), où il affirme que les deux guerres mondiales ont été une manipulation sioniste et que lui seul détient la vérité sur les événements qui déterminent l’histoire du monde. Freedman et sa théorie des Khazars sont fréquemment cités dans les milieux d’extrême droite, qui soulignent souvent son appartenance juive, mais omettent de mentionner ses contacts avec des néonazis, négationnistes et antisémites.
 

Une théorie pour européaniser les Juifs

L’hypothèse khazar-ashkénaze a attiré l’attention d’un public beaucoup plus large avec la publication en 1976 de La Treizième Tribu. L’Empire khazar et son héritagedu célèbre écrivain Arthur Koestler, qui revendiquait de manière radicale un héritage Khazar parmi les Ashkénazes, y compris l’argument selon lequel les Juifs n’auraient pas pu atteindre le nombre de huit millions en Europe de l’Est sans la contribution des Khazars. Auteur juif hongrois naturalisé britannique, déjà connu pour ses controverses publiques, l’écrivain se fait connaître dans les milieux de gauche européens durant les années quarante avec son livre critique du régime stalinien Darkness at Noon (Le Zéro et l’infini). Lié à la New Left, ce romancier, sioniste dans les années vingt, renie ses origines juives et adopte un « sionisme pragmatique<a>5</a> », estimant que les Juifs doivent, soit s’assimiler en Europe, soit aller vivre en Israël. Avec La Treizième Tribu, A. Koestler connaît « l’étape ultime de son détachement du judaïsme », cherchant à faire des Juifs ashkénazes des descendants des Khazars, et donc un peuple turco-mongol, ce qui lui permet de s’affirmer avant tout européen. Son ouvrage connaît un large retentissement et alimente le discours antisioniste. Selon lui, les origines khazares des Juifs ashkénazes pourraient mettre fin à l’antisémitisme, qui est alimenté, selon Koestler, par l’insistance des Juifs à être considérés comme une « race élue ». Si ces Juifs ne sont pas d’origine sémitique, alors le terme « antisémitisme » perdrait de son sens.

L’ « invention » du peuple juif

Les idées de Koestler sont reprises trente ans plus tard par l’Israélien Shlomo Sand, spécialiste de l’histoire contemporaine, dans Comment le peuple juif fut inventé, publié en 2008. S. Sand y prétend que le peuple juif a été créé au xixe siècle par les sionistes et développe sa théorie en s’appuyant sur l’expansion juive en diaspora durant l’Antiquité. Il réfute la réalité historique d’un exil de Palestine : les Juifs actuels sont selon lui descendants de convertis, tandis que les véritables descendants des Hébreux sont les Palestiniens, certes convertis à l’islam au cours des siècles mais toujours demeurés sur le territoire d’Israël. De nombreux débats internationaux consécutifs à la publication de ce livre ont lieu, durant lesquels des objections solides sont apportées par des historiens spécialistes de l’histoire juive, ce que n’est pas S. Sand, dont la spécialité est l’histoire contemporaine<a>6</a>. Mais ce dernier persiste néanmoins dans ses idées avec deux autres ouvrages attestant de préoccupations politiques clairement antisionistes. Son antisionisme se confirme également, puisque lors de ses déplacements en France, l’historien israélien n’hésite pas à donner des conférences à la librairie Résistances (le 7 février 2009, 28 mars 2013), une librairie, structurellement liée à la CAPJPO-Europalestine dont les gérants de l’une sont les dirigeants de l’autre. CAPJPO-EuroPalestine est une association militant pour la reconnaissance des droits du peuple palestinien, fondée par Olivia Zémor en 2002. Au meeting de soutien à la liste EuroPalestine le 8 juin 2004, Dieudonné, A. Soral sont présents, Jean Bricmont est membre du comité. De nombreux conférenciers ont été invités à la librairie Résistances : John Bastardi-Daumont, avocat de R. Faurisson et, à l’époque, de Paul-Éric Blanrue (écrivain français proche des milieux négationnistes et de l’extrême droite), a pris la parole en 2009 ; en 2011, c’était au tour de Gilad Atzmon, joueur de jazz israélien antisioniste devenu négationniste.
 
En août 2023, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a tenu des propos antisémites et a repris le mythe [des Khazars] devant le conseil révolutionnaire de son parti, le Fatah, qui s’est tenu à Ramallah.
La théorie judéo-khazare est d’ailleurs bien ancrée dans les mouvements palestiniens. Déjà lors d’une conférence négationniste de l’IHR en 1982 à Chicago un chercheur palestinien, Sami Hadawi reprenait la théorie des Khazar avec comme titre « Who Are the Palestinians? » (« Qui sont les Palestiniens »). Puis, récemment, en août 2023, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a tenu des propos antisémites et a repris le mythe devant le conseil révolutionnaire de son parti, le Fatah, qui s’est tenu à Ramallah, où il a déclaré que les Juifs ashkénazes seraient exclusivement issus des Khazars, « un royaume tatar converti à la religion juive au IXesiècle ». Un argument qui, selon lui, prouve que ce n’est pas leur religion, mais « leur place dans la société… en lien avec l’usure et l’argent »,qui a valu aux Juifs d’Europe la discrimination de leurs concitoyens et le supplice de la Shoah.

Complotisme et antisémitisme

À l’ère du Web 2.0 et 3.0, l’utilisation du terme « Khazariens » s’est largement répandue, suscitant des inquiétudes. Ce terme est fréquemment employé comme substitut pour éviter de mentionner directement « les Juifs », permettant ainsi d’esquiver les accusations d’antisémitisme. Pendant la pandémie, la théorie des Khazars a pris de l’ampleur sur les réseaux sociaux, avec des vidéos accumulant des centaines de vues qui propageaient des théories antisémites, affirmant que les « Judéo-Khazars » orchestreraient le contrôle mondial via les vaccins et les passeports sanitaires. Plus récemment, le conflit en Ukraine a ravivé ces récits, certains affirmant que les Khazars tenteraient de reconquérir leur ancien territoire historique, situé en partie en Russie, avec le soutien du président ukrainien Zelensky, lui-même présumé Khazar en raison de ses origines juives.

La théorie des Khazars attire un large éventail d’adeptes issus de divers milieux politiques, incluant des intellectuels d’extrême gauche, antisionistes et/ou antisémites, juifs ou non, et se propage tant sur les réseaux sociaux que sur de nombreux sites affiliés à des mouvements néonazis, pro-palestiniens ou chrétiens fondamentalistes. Cette fixation sur l’origine présumée non sémitique des Juifs modernes persiste dans les agendas politiques de ses partisans.

Dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas, le mythe judéo-khazar est réapparu avec force parmi les partisans pro-palestiniens, qui accusent les Israéliens de colonisation illégitime en Israël. Ce mythe, en suggérant une origine non sémitique des Juifs modernes, fonctionne comme un outil de rhétorique antijuive, transcendant les décennies et les frontières géopolitiques. Comparable aux thèses négationnistes, il fédère des extrémistes de divers horizons autour d’une hostilité commune envers les Juifs et Israël, illustrant la manière dont l’antisémitisme est souvent intrinsèque à l’antisionisme.


Faudrait peut revoir ta liste de nouveaux historiens antisemites Yanyan.
 
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Complotisme et antisémitisme

À l’ère du Web 2.0 et 3.0, l’utilisation du terme « Khazariens » s’est largement répandue, suscitant des inquiétudes. Ce terme est fréquemment employé comme substitut pour éviter de mentionner directement « les Juifs », permettant ainsi d’esquiver les accusations d’antisémitisme. Pendant la pandémie, la théorie des Khazars a pris de l’ampleur sur les réseaux sociaux, avec des vidéos accumulant des centaines de vues qui propageaient des théories antisémites, affirmant que les « Judéo-Khazars » orchestreraient le contrôle mondial via les vaccins et les passeports sanitaires. Plus récemment, le conflit en Ukraine a ravivé ces récits, certains affirmant que les Khazars tenteraient de reconquérir leur ancien territoire historique, situé en partie en Russie, avec le soutien du président ukrainien Zelensky, lui-même présumé Khazar en raison de ses origines juives.

La théorie des Khazars attire un large éventail d’adeptes issus de divers milieux politiques, incluant des intellectuels d’extrême gauche, antisionistes et/ou antisémites, juifs ou non, et se propage tant sur les réseaux sociaux que sur de nombreux sites affiliés à des mouvements néonazis, pro-palestiniens ou chrétiens fondamentalistes. Cette fixation sur l’origine présumée non sémitique des Juifs modernes persiste dans les agendas politiques de ses partisans.

Ce qui ne m'étonne pas c que tu prennes systématiquement ce qui arrange le narratif colonial. Colonial un jour colonial toujours.

Il faut savoir que les sionistes mènent une guerre idéologique systématique contre tout ce qui peut divulguer un narratif contraire au mythe de terre sans peuple et de peuple sans terre.

Au lieu de reprendre toute la propagande sioniste coloniale car il s'agit de colonisation il faut que tu prennes d'abord conscience de la lutte idéologique du pouvoir à travers tous les canaux de diffusion et d'expression qui existent pour imposer un roman national colonial.

Déja Lord Guiness ami proche de Churchill a été assassasiné par les sionistes après qu'il ait déclaré que les sionistes n'avaient aucun droit sur la Palestine.

David Ben Gourion venu de sa Pologne natale...celui là même qui est à l'origine du plan Daleth du nettoyage ethnique de 47 ainsi que BEN ZVI président israelien disait lui même que les fellahs palestiniens sont les descendants des Hébreux antiques.

Le colonel francais Sérot et le compte Bernadotte ont été aussi assassines dès qu'ils ont mis en avant les droits des autochtones et le retour des réfugiés.

Le directeur de la Croix Rouge a été menacé quand il a insisté pour sauver une petite fille a moitié mourante après le massacre du village ami Deir Yassin des civils tués à l'explosif ou égorgés.

Déjà interesse toi aux auteurs francais ou juifs qui ne diffusent pas la propagande qui a pris la place des faits historiques.

Les nouveaux historiens ont pris comme sources les archives militaires israeliennes déclassifiées qu'ils ont confronté aux survivants israeliens et palestiniens.

Benny Morris un de ces nouveaux historiens déplore lui, que les sionistes n'aient pas vidé la Palestine de ses autochtones.

Henri Laurens historien français a lui même cassé les fables coloniales du narratif israelien qui ont nourri les occidentaux.

Donne toi la peine de lire ces historiens et tu verras que la réalité aujourd'hui confirme et dèpasse ce qu'ils écrivent au vu des projets clairement assumés par les néo nazis sionistes.

Tu ne sais rien et tu te contentes de coller des km de pages wikipedia pour coller au narratif de l'occupant qui continue le nettoyage ethnique du plan Daleth de Ben Gourion pensé dans les années 30.

C'est suspect ton zèle de t'aligner avec les colins génocidaires. Imagine juste les français sous la barbarie sioniste sans eau sans terre sous les bombes coloniales pour un messianisme fanatique qui évoque Josué.

C'est suspect ta position qui adopte le narratif des colons convertis juifs européens.

Tu es sioniste? Parce que ce sont les colons sionistes qui évoquent l'antisemitisme quand l'histoire et un narratif sur les réalités en live dérangent.
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En 1883, Ernest Renan écrit dans Le Judaïsme comme race et religion :

« Les conversions massives à l'époque grecque et romaine enlèvent au judaïsme toute signification ethnologique, et coupent tout lien physique (mais non pas spirituel) avec la Palestine […]

La plupart des Juifs de Gaule ou d'Italie, sont le produit de ces conversions.

Quant aux Juifs du bassin du Danube, ou du Sud de la Russie, ils descendent sans doute des Khazars.

Ces régions contiennent de nombreuses populations juives qui probablement n'ont rien à voir, du point de vue ethnologique, avec les Juifs d'origine.

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En 1940, l'historien français, Marc Bloch qui se présente comme Juif par la naissance et non par religion, dit que « juif » désigne « un groupe de croyants, recrutés, jadis, dans tout le monde méditerranéen, turco-khazar et slave »

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En France, Marc Ferro reprend ce thème, qu'il élève au rang de « tabou de l'histoire.

Ailleurs, il explique que bien des Juifs « croient ferme, comme les Juifs d'Europe centrale, qu'ils sont tous originaires de Palestine : ceux-ci ont oublié qu'une grande partie d'entre eux sont des convertis de l'époque du royaume khazar »

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Dans ses différentes fonctions au service des intérêts sionistes, Benjamin H. Freedman eut l'occasion d'avoir un grand nombre d'entretiens personnels et approfondis avec sept présidents des Etats-Unis.

Il fut témoin, et même acteur, des manipulations dans la politique internationale et dans les médias.

Il fut l'ami personnel de nombreux acteurs politiques (Bernard Baruch, Samuel Untermyer, Woodrow Wilson, Franklin Roosevelt, Joseph Kennedy, et John F. Kennedy).

Benjamin H. Freedman était très riche (étant le principal actionnaire de l'immense compagnie des savons Woodbury) et disposait d'un carnet d'adresses exceptionnel : ce sont sans doute les raisons qui l'ont maintenu en vie, et parallèlement, les raisons qui l'ont poussé à écrire une série d'ouvrages explosifs.

Après la Seconde Guerre mondiale, Freedman, écoeuré par ce à quoi il avait assisté, décida de révéler tout ce qu'il pourrait sur le sionisme et ses origines, sujet qu'il connaissait parfaitement, étant lui-même Juif et ancien sioniste.

Il rompit avec ses idéaux et fonda en 1946 la ''Ligue pour la Paix et la Justice en Palestine'' ; puis passa le reste de sa vie, et une grande partie de sa fortune considérable, à lutter contre ce qu'il nommait ''la tyrannie sioniste'' qui enserrait le monde. Il consacra à cette activité plus de 2 millions et demi de dollars, tirés de son portefeuille personnel.


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Un prof d'histoire israelien dénonçant le génocide et les crimes des bébés morts sans soins à l'hôpital et des enfants torturés a éte limogé et emprisonné.




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