A quoi sert la diplomatie ? Cette question, des cohortes de professionnels sont en droit de se la poser, après la bonne décision prise dimanche 20 juin par Israël de lever le blocus imposé à la bande de Gaza depuis juin 2007. C'est, finalement, la "flottille pour Gaza", arraisonnée dans la violence par les commandos de marine israéliens le 31 mai, qui a gagné la partie.
Pendant des années, les pays amis d'Israël ont tenté en vain de le faire renoncer à une tactique jugée aussi nocive qu'inefficace - officiellement poursuivie pour empêcher l'entrée d'armes dans ce territoire palestinien. En ne laissant passer que le strict minimum pour éviter une catastrophe humanitaire, le blocus a entraîné le creusement de dizaines de tunnels vers l'Egypte permettant tous les trafics. Israël a perdu le contrôle de ce qui entrait à Gaza, alors que le Hamas, cible officielle de cette politique d'étouffement, a pu disposer, grâce à sa mainmise sur cette économie grise, de confortables revenus.
Les Etats-Unis et les Européens avaient raison de condamner le blocus de ce territoire palestinien qu'Israël a quitté en 2005, après l'avoir occupé trente-huit ans. Faute d'avoir su ou d'avoir pu convaincre les gouvernements israéliens successifs, ils ont laissé la Turquie et une ONG controversée récolter seuls le bénéfice politique du renoncement à un blocus imbécile qui a fait du cas de Gaza un exemple de "dé-développement" (régression économique scrupuleusement consignée par le Fonds monétaire international) unique en son genre. Après la fin de l'offensive israélienne meurtrière contre les islamistes du Hamas, en janvier 2009, une conférence internationale avait été convoquée en fanfare à Charm El-Cheikh, en Egypte, avec l'ambition de reconstruire Gaza. Rien n'a suivi, en dépit des promesses de milliards de dollars qui devaient s'abattre sur un territoire exsangue.
Le réexamen par Israël de sa politique vis-à-vis des Palestiniens ira-t-il au-delà ? La normalisation espérée de l'approvisionnement de Gaza (les précédents en la matière invitent à la prudence) pourrait rouvrir le débat sur la légitimité du boycottage du Hamas. Ce boycottage est lié au recours au terrorisme et à la non-reconnaissance d'Israël par cette organisation. Il est endossé par les Etats-Unis et les pays européens en dehors de toute logique, puisque ces Etats ont dialogué, ou dialoguent, avec l'Iran et le Hezbollah libanais.
Mais ces parrains du processus de paix semblent préférer défendre l'option "La Cisjordanie d'abord" : édifier un proto-Etat palestinien avec le seul Fatah - l'autre branche du mouvement national palestinien, en conflit ouvert avec le Hamas. Ce projet, à peine soutenu par Israël, n'est-il pas illusoire ? La remise en ordre du camp palestinien, la réconciliation de ses deux factions et des deux territoires de ce que doit être un jour la Palestine doivent précéder la quête de la paix. Cette évidence finira par s'imposer, aux Palestiniens et aux autres, comme s'est imposée l'absurdité du blocus de Gaza.
Le monde
Pendant des années, les pays amis d'Israël ont tenté en vain de le faire renoncer à une tactique jugée aussi nocive qu'inefficace - officiellement poursuivie pour empêcher l'entrée d'armes dans ce territoire palestinien. En ne laissant passer que le strict minimum pour éviter une catastrophe humanitaire, le blocus a entraîné le creusement de dizaines de tunnels vers l'Egypte permettant tous les trafics. Israël a perdu le contrôle de ce qui entrait à Gaza, alors que le Hamas, cible officielle de cette politique d'étouffement, a pu disposer, grâce à sa mainmise sur cette économie grise, de confortables revenus.
Les Etats-Unis et les Européens avaient raison de condamner le blocus de ce territoire palestinien qu'Israël a quitté en 2005, après l'avoir occupé trente-huit ans. Faute d'avoir su ou d'avoir pu convaincre les gouvernements israéliens successifs, ils ont laissé la Turquie et une ONG controversée récolter seuls le bénéfice politique du renoncement à un blocus imbécile qui a fait du cas de Gaza un exemple de "dé-développement" (régression économique scrupuleusement consignée par le Fonds monétaire international) unique en son genre. Après la fin de l'offensive israélienne meurtrière contre les islamistes du Hamas, en janvier 2009, une conférence internationale avait été convoquée en fanfare à Charm El-Cheikh, en Egypte, avec l'ambition de reconstruire Gaza. Rien n'a suivi, en dépit des promesses de milliards de dollars qui devaient s'abattre sur un territoire exsangue.
Le réexamen par Israël de sa politique vis-à-vis des Palestiniens ira-t-il au-delà ? La normalisation espérée de l'approvisionnement de Gaza (les précédents en la matière invitent à la prudence) pourrait rouvrir le débat sur la légitimité du boycottage du Hamas. Ce boycottage est lié au recours au terrorisme et à la non-reconnaissance d'Israël par cette organisation. Il est endossé par les Etats-Unis et les pays européens en dehors de toute logique, puisque ces Etats ont dialogué, ou dialoguent, avec l'Iran et le Hezbollah libanais.
Mais ces parrains du processus de paix semblent préférer défendre l'option "La Cisjordanie d'abord" : édifier un proto-Etat palestinien avec le seul Fatah - l'autre branche du mouvement national palestinien, en conflit ouvert avec le Hamas. Ce projet, à peine soutenu par Israël, n'est-il pas illusoire ? La remise en ordre du camp palestinien, la réconciliation de ses deux factions et des deux territoires de ce que doit être un jour la Palestine doivent précéder la quête de la paix. Cette évidence finira par s'imposer, aux Palestiniens et aux autres, comme s'est imposée l'absurdité du blocus de Gaza.
Le monde