il y a 8 min
Marius SCHATTNER
Les autorités israéliennes se tenaient prêtes vendredi pour faire face à toute escalade de la violence de colons contre les Palestiniens en guise de revanche après avoir été délogés d'une maison disputée à Hébron en Cisjordanie occupée.
Des renforts ont été déployés à cet effet à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, où les forces de sécurité s'étaient montrées incapables la veille d'empêcher pendant plusieurs heures des exactions à l'encontre de la population palestinienne.
La police et l'armée ont également renforcé leur dispositif dans le nord de la Cisjordanie, alors que l'accès à l'esplanade des Mosquées à Jérusalem a été limitée de crainte de manifestations palestiniennes en réaction aux violences de colons.
Les services d'urgence israéliens se sont placés en état d'alerte avancé, de crainte d'attentats qui pourraient être perpétrés aussi bien par des Israéliens que par des Palestiniens.
Jeudi, la police a évacué manu militari 250 colons retranchés dans une maison à Hébron, revendiquée par des Palestiniens, au terme d'une épreuve de force avec le camp ultranationaliste hostile à tout retrait en Cisjordanie.
L'évacuation s'est déroulée en moins d'une heure sans effusion de sang, mais après coup des groupes de jeunes colons en colère se sont attaqués à des Palestiniens et à leurs propriétés, comme ils l'avaient fait ces derniers jours. Trois Palestiniens ont été blessés par balles.
Des casseurs ont aussi détruit des oliviers, jeté des pierres et incendié deux maisons et une quinzaine de voitures.
Ces excès ont encore dégradé l'image des colons les plus radicaux auprès de l'opinion israélienne, alors que l'Autorité palestinienne réclamait une réunion urgente du Conseil de sécurité de l'ONU pour assurer la protection de la population palestinienne.
A l'exception des journaux religieux, la presse israélienne a dénoncé à l'unanimité les excès des ultranationalistes juifs.
"Honte à vous", titre le quotidien Haaretz qui décrit l'assaut mené par des activistes masqués contre une maison palestinienne comme un "véritable pogrome".
Le quotidien libéral félicite le gouvernement d'avoir ordonné en fin de compte l'évacuation de la maison contestée, en application d'un arrêt d'expulsion de la Cour suprême d'Israël, et d'avoir "fait prévaloir la loi".
Il a appelé les autorités "à prendre au sérieux" les menaces des colons extrémistes de s'en prendre aux Palestiniens et à combattre sans merci "des voyous qui affichent leur volonté d'occuper d'autres maisons" et " traitent en ennemi l'Etat et ses représentants".
Pour le quotidien à grand tirage Yedioth Ahronoth, "tous les chefs de gouvernement israéliens ont eu peur des colons" et il est temps d'en finir.
Le quotidien Maariv a été jusqu'à qualifier de "terroristes juifs" les colons radicaux. "Il s'agit d'une jeunesse enragée qui comprend que la majorité des Israéliens accepte qu'il va falloir quitter des territoires en Judée Samarie (Cisjordanie) et a décidé de l'empêcher à tout prix".
Même le quotidien de droite Makor Rishon fustige le comportement des extrémistes estimant que leur lutte "défavorise la cause du Grand Israël qu'ils sont censés défendre".
Des représentants des colons ont accusé le ministre travailliste de la Défense Ehud Barak d'avoir "choisi la confrontation" et d'avoir usé d'une "brutalité rare" pour des motifs électoralistes, au lieu de régler l'affaire sans violence.
"Nous retournerons à la maison et bientôt nous en achèterons d'autres", a promis l'une des figures les plus radicales des colons, Daniéla Weiss, qui a qualifié "d'antisémite" l'expulsion de la maison.
Marius SCHATTNER
Les autorités israéliennes se tenaient prêtes vendredi pour faire face à toute escalade de la violence de colons contre les Palestiniens en guise de revanche après avoir été délogés d'une maison disputée à Hébron en Cisjordanie occupée.
Des renforts ont été déployés à cet effet à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, où les forces de sécurité s'étaient montrées incapables la veille d'empêcher pendant plusieurs heures des exactions à l'encontre de la population palestinienne.
La police et l'armée ont également renforcé leur dispositif dans le nord de la Cisjordanie, alors que l'accès à l'esplanade des Mosquées à Jérusalem a été limitée de crainte de manifestations palestiniennes en réaction aux violences de colons.
Les services d'urgence israéliens se sont placés en état d'alerte avancé, de crainte d'attentats qui pourraient être perpétrés aussi bien par des Israéliens que par des Palestiniens.
Jeudi, la police a évacué manu militari 250 colons retranchés dans une maison à Hébron, revendiquée par des Palestiniens, au terme d'une épreuve de force avec le camp ultranationaliste hostile à tout retrait en Cisjordanie.
L'évacuation s'est déroulée en moins d'une heure sans effusion de sang, mais après coup des groupes de jeunes colons en colère se sont attaqués à des Palestiniens et à leurs propriétés, comme ils l'avaient fait ces derniers jours. Trois Palestiniens ont été blessés par balles.
Des casseurs ont aussi détruit des oliviers, jeté des pierres et incendié deux maisons et une quinzaine de voitures.
Ces excès ont encore dégradé l'image des colons les plus radicaux auprès de l'opinion israélienne, alors que l'Autorité palestinienne réclamait une réunion urgente du Conseil de sécurité de l'ONU pour assurer la protection de la population palestinienne.
A l'exception des journaux religieux, la presse israélienne a dénoncé à l'unanimité les excès des ultranationalistes juifs.
"Honte à vous", titre le quotidien Haaretz qui décrit l'assaut mené par des activistes masqués contre une maison palestinienne comme un "véritable pogrome".
Le quotidien libéral félicite le gouvernement d'avoir ordonné en fin de compte l'évacuation de la maison contestée, en application d'un arrêt d'expulsion de la Cour suprême d'Israël, et d'avoir "fait prévaloir la loi".
Il a appelé les autorités "à prendre au sérieux" les menaces des colons extrémistes de s'en prendre aux Palestiniens et à combattre sans merci "des voyous qui affichent leur volonté d'occuper d'autres maisons" et " traitent en ennemi l'Etat et ses représentants".
Pour le quotidien à grand tirage Yedioth Ahronoth, "tous les chefs de gouvernement israéliens ont eu peur des colons" et il est temps d'en finir.
Le quotidien Maariv a été jusqu'à qualifier de "terroristes juifs" les colons radicaux. "Il s'agit d'une jeunesse enragée qui comprend que la majorité des Israéliens accepte qu'il va falloir quitter des territoires en Judée Samarie (Cisjordanie) et a décidé de l'empêcher à tout prix".
Même le quotidien de droite Makor Rishon fustige le comportement des extrémistes estimant que leur lutte "défavorise la cause du Grand Israël qu'ils sont censés défendre".
Des représentants des colons ont accusé le ministre travailliste de la Défense Ehud Barak d'avoir "choisi la confrontation" et d'avoir usé d'une "brutalité rare" pour des motifs électoralistes, au lieu de régler l'affaire sans violence.
"Nous retournerons à la maison et bientôt nous en achèterons d'autres", a promis l'une des figures les plus radicales des colons, Daniéla Weiss, qui a qualifié "d'antisémite" l'expulsion de la maison.