Netanyahou veut accorder le droit de vote aux Israéliens résidant à létranger. Lopposition et une partie de la majorité dénoncent une entorse aux principes du sionisme.
Knesset, lundi 8 février 2010. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, annonce quil va proposer un projet de loi qui permettrait aux Israéliens résidant à létranger de voter lors des législatives. Le droit de vote pour les expatriés est lune des mesures réclamées par le leader dextrême droite Avigdor Lieberman à Netanyahou en échange de sa participation à la coalition gouvernementale. Deux textes sont en circulation. Celui du Premier ministre, pour le Likoud, donnerait le droit de vote à quelque 200 000 expatriés. Celui dIsrael Beitenou, le parti de Lieberman, va plus loin : tout Israélien titulaire dun passeport dune validité de dix ans pourrait voter sans condition de résidence, soit environ 1 million de personnes, léquivalent dun cinquième de la population dIsraël.
Si Netanyahou estime que le vote des Israéliens de létranger « va apporter sa contribution à lÉtat dIsraël, à son identité et à sa puissance », lopposition Kadima, le Parti travailliste mais aussi une frange de la coalition au pouvoir le parti religieux Shas rejettent catégoriquement cette mesure au nom des principes du sionisme. Car une telle loi autoriserait ceux qui ont « choisi de quitter Israël » à avoir un droit de regard sur sa destinée, sans en assumer « les *risques » et sans payer dimpôts.
Ce quil reste de la gauche israélienne dénonce également le projet de loi. Pour *Gideon Levy, journaliste au quotidien *Haaretz, cest une mesure reflétant lobsession démographique de lÉtat hébreu, qui perçoit comme une menace la population arabe israélienne, dont le nombre croît plus vite que celui des ressortissants juifs. Les expatriés sont majoritairement des Juifs américano-israéliens, dont on pense quils voteraient massivement pour la droite et lextrême droite, ce qui permettrait à lactuelle coalition de se maintenir au pouvoir et de poursuivre sa politique dannexion de terres palesti*niennes. « Cest facile dêtre nationaliste depuis Manhattan », tranche Gideon Levy.
Le projet de loi sera soumis à la Knesset en avril et devra probablement être amendé pour être adopté. Dici là, le parti « centriste » Kadima, de Tzipi Livni, envisage de déposer une motion de censure contre le gouvernement, sans toutefois ouvrir le vrai débat que sous-tend cette loi : lidentité israélienne aujourdhui et les limites du projet sioniste.
Jeune Afrique
Knesset, lundi 8 février 2010. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, annonce quil va proposer un projet de loi qui permettrait aux Israéliens résidant à létranger de voter lors des législatives. Le droit de vote pour les expatriés est lune des mesures réclamées par le leader dextrême droite Avigdor Lieberman à Netanyahou en échange de sa participation à la coalition gouvernementale. Deux textes sont en circulation. Celui du Premier ministre, pour le Likoud, donnerait le droit de vote à quelque 200 000 expatriés. Celui dIsrael Beitenou, le parti de Lieberman, va plus loin : tout Israélien titulaire dun passeport dune validité de dix ans pourrait voter sans condition de résidence, soit environ 1 million de personnes, léquivalent dun cinquième de la population dIsraël.
Si Netanyahou estime que le vote des Israéliens de létranger « va apporter sa contribution à lÉtat dIsraël, à son identité et à sa puissance », lopposition Kadima, le Parti travailliste mais aussi une frange de la coalition au pouvoir le parti religieux Shas rejettent catégoriquement cette mesure au nom des principes du sionisme. Car une telle loi autoriserait ceux qui ont « choisi de quitter Israël » à avoir un droit de regard sur sa destinée, sans en assumer « les *risques » et sans payer dimpôts.
Ce quil reste de la gauche israélienne dénonce également le projet de loi. Pour *Gideon Levy, journaliste au quotidien *Haaretz, cest une mesure reflétant lobsession démographique de lÉtat hébreu, qui perçoit comme une menace la population arabe israélienne, dont le nombre croît plus vite que celui des ressortissants juifs. Les expatriés sont majoritairement des Juifs américano-israéliens, dont on pense quils voteraient massivement pour la droite et lextrême droite, ce qui permettrait à lactuelle coalition de se maintenir au pouvoir et de poursuivre sa politique dannexion de terres palesti*niennes. « Cest facile dêtre nationaliste depuis Manhattan », tranche Gideon Levy.
Le projet de loi sera soumis à la Knesset en avril et devra probablement être amendé pour être adopté. Dici là, le parti « centriste » Kadima, de Tzipi Livni, envisage de déposer une motion de censure contre le gouvernement, sans toutefois ouvrir le vrai débat que sous-tend cette loi : lidentité israélienne aujourdhui et les limites du projet sioniste.
Jeune Afrique