Israël ressemble de plus en plus à l’Afrique du Sud du temps de l’apartheid

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Longtemps, ce journaliste et spécialiste de l’apartheid a défendu l’État hébreu contre les accusations de discrimination à caractère racial et ethnique. Mais depuis l’arrivée au pouvoir des ultraorthodoxes et de l’extrême droite, il explique pourquoi il a changé de discours. Et alerte sur les similarités croissantes entre Israël et l’Afrique du Sud d’il y a soixante-quinze ans.


Israël, 2023, Afrique du Sud, 1948. J’ai déjà vu tout cela : la prise du pouvoir, le fascisme, le racisme et la destruction de la démocratie. Israël ressemble de plus en plus à l’Afrique du Sud d’il y a soixante-quinze ans. C’est comme regarder la rediffusion d’un film d’horreur.

En 1948, alors que j’étais adolescent, au Cap, j’ai suivi les résultats des élections du 26 mai sur un tableau géant en façade de l’immeuble d’un journal. Le système électoral du winner-takes-all [“le gagnant rafle tout”] a produit des résultats faussés : le Parti national et son allié, le Parti afrikaner, ont remporté 79 sièges à l’Assemblée, contre 74 pour le Parti uni et ses alliés.

En 2023, en Israël, je vois à peu près le même film se dérouler sous mes yeux. Notre mode de scrutin proportionnel peut lui aussi fausser les résultats : en novembre 2022, le Likoud et ses alliés ont obtenu 64 sièges contre 56 pour l’opposition. En réalité, le bloc de droite n’avait [dépassé le camp adverse] que [de] 0,6 % des voix.

Et ce “gouvernement de 0,6 %” affirme représenter la majorité du peuple et qu’il peut donc faire ce qu’il veut. Et il n’en démord pas. Même lorsqu’un sondage de l’Institut israélien de la démocratie montre que moins d’un tiers des Israéliens soutiennent sa loi visant à annuler la possibilité pour la Cour suprême de se prononcer sur le “caractère raisonnable” des décisions du gouvernement.

Les discriminations s’aggravent​

L’Afrique du Sud jouissait de la démocratie. Ou du moins les Blancs, qui représentaient 20 % de la population. Les Noirs n’avaient pas le droit de vote, et seules certaine populations métisses et asiatiques le possédaient. Ceux qui n’avaient pas la peau blanche subissaient une forte discrimination raciale dans tous les domaines de la vie.

En Israël, les Arabes, qui représentent environ 21 % de la population, ont le droit de vote. Mais ils sont aussi victimes de discrimination : les musulmans et les chrétiens ne reçoivent pas d’appel à la conscription. Or toute personne qui n’a pas effectué son service militaire perd certains droits. Par ailleurs, le Fonds national juif possède environ 13 % des terres israéliennes et interdit aux non-Juifs – c’est-à-dire aux Arabes – de les posséder ou de les louer.

La coalition de droite au pouvoir promet d’aggraver les discriminations. Elle a déjà menacé de supprimer les millions d’euros destinés à améliorer les conditions de vie des Arabes [Palestiniens vivant en Israël et détenteurs de la nationalité israélienne].

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Drianke

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L'Église anglicane d'Afrique du Sud déclare Israël État d'apartheid​

L’Église anglicane d’Afrique australe (ACSA), qui rassemble plus de 4 millions de croyants chrétiens d’Afrique du Sud et de quatre autres pays situés dans la partie sud de l’Afrique, a officiellement adopté la semaine dernière une résolution déclarant Israël État d’apartheid.

L'organisation, anciennement dirigée par Desmond Tutu, lauréat du prix Nobel de la paix, est considérée comme très influente dans la lutte contre le régime de l'apartheid mené en Afrique du Sud au siècle dernier.

Suite à l'introduction de la nouvelle résolution contre Israël, l'archevêque Thabo Makgoba a déclaré dans un communiqué : « En tant que croyants affligés par la douleur de l'occupation de la Cisjordanie et de Gaza – et qui aspirent à la sécurité et à une paix juste pour la Palestine et Israël – nous ne pouvons plus ignorer les réalités sur le terrain. Nous ne sommes pas opposés au peuple juif, mais à la politique des gouvernements israéliens, qui deviennent de plus en plus extrêmes.» Makgoba a ajouté que le moment choisi pour cette décision est dû à la révision actuelle de la législation judiciaire israélienne, après quoi il affirme qu'Israël manquera de freins et de contrepoids et agira avec les Palestiniens « comme il le souhaite ».

L'organisation, qui comprend des communautés chrétiennes de Namibie, du Mozambique, d'Angola, d'Eswatini, du Lesotho et de Sainte-Hélène, exhorte ses fidèles à visiter les lieux saints sous le contrôle de l'Autorité palestinienne en guise d'acte de solidarité, à organiser des réunions avec les Palestiniens et à se rendre chez eux autant que possible. . Ils sont également encouragés à utiliser davantage le terme Palestine et à assimiler ouvertement « l’occupation » israélienne à l’apartheid.

Il y a deux ans, l’organisation a déclaré son soutien au mouvement de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) contre Israël, mais ses membres avaient refusé jusqu’à présent de déclarer Israël un État d’apartheid, dans le cadre de la politique globale de l’Église anglicane mondiale.

L'archevêque de Cantorbéry Justin Welby, la plus haute personnalité de l'Église, avait précédemment déclaré dans un communiqué qu'il ne considérait pas Israël comme un État d'apartheid. « Je ne veux pas utiliser le mot apartheid parce que le régime d'apartheid en Afrique du Sud – et j'ai connu Desmond Tutu et je l'ai longuement écouté à ce sujet – le régime d'apartheid était construit sur une constitution qui, dans le tissu même de la constitution, instaurer l’apartheid. « La constitution israélienne et les manifestations contre ce qui se passe actuellement dans la loi montrent qu'un très grand nombre d'Israéliens ne veulent pas que cela se produise », a-t-il ajouté.

 

Drianke

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Le mot apartheid sort de l’ombre en Israël​

Charles Enderlin, qui décrit depuis des décennies le durcissement de la répression israélienne à l’égard des Palestiniens, dresse le bilan d’une année de mobilisation dans le pays contre l’extrême droite suprémaciste et religieuse. Péril démocratique ? À l’heure où l’usage du mot « apartheid » se répand pour qualifier la politique de ségrégation menée par Israël, le journaliste en analyse la portée à ses yeux.

Bension Nétanyahou, mort à 102 ans en 2012, fut le référent idéologique de son fils Benyamin, et plus largement l’un des inspirateurs de la revendication suprémaciste de l’identité juive comme facteur numéro un de la colonisation. Charles Enderlin, en préambule à son court essai d’actualité Israël. L’agonie d’une démocratie publié ce 29 septembre 2023 relance le match des citations entre la philosophe Hanna Arendt, qui pensa et dénonça le totalitarisme, et Bension Nétanyahou, partisan d’un état autocratique et de ce fait autoritaire. Le second est pour l’instant le vainqueur incontesté de ce match, ce qui évidemment revient à se demander comment parler du pire.

LE RAGOÛT DOUTEUX DE L’IDENTITÉ​

Identité, identité en péril, identité nationale : autant de variations sur un principe dont malheureusement le public français ne sait que trop que la défense se fait au nom de l’exclusion. Ragoût nauséabond, « l’identité », au centre de la pensée politique de Nétanyahou père, est servie à toutes les sauces par le dernier gouvernement du fils, et dispose même d’un ministère en titre à Jérusalem.

La publication de cet ouvrage par un chevronné de la presse installé à Jérusalem répond bien sûr à un besoin d’éclairage sur ce pays malade. En raison, depuis moins de deux ans, de l’accélération de la violence des colons contre les Palestiniens, de la mise en place d’un gouvernement d’extrême droite, de la volonté de ce cabinet de se débarrasser de la tutelle de la Cour suprême — ce qui a provoqué depuis le début de l’année des manifestations hebdomadaires massives et régulières, mais sans véritable réponse politique, du moins jusqu’à présent.

Enderlin revient sur les racines du messianisme juif du rabbin Zvi Yehouda Kook et sur la fracture entre juifs religieux et Israéliens laïques, dont les événements récents sont un énième avatar. Face à des mouvements messianiques sans limites morales, à ces militants colons d’une violence d’autant plus débridée qu’elle se fait généralement absoudre par cette même Cour suprême qui a depuis longtemps abandonné les Palestiniens dans les fossés du droit1. Dans un effet tragicomique typique de la politique israélienne, des gens veulent abolir la Cour pour des choses qu’elle ne fait pas vraiment, tandis que d’autres la défendent pour des choses qu’elle ne fait pas non plus.

LE PALESTINIEN, L’ENNEMI PARTICULIER​

Il est intéressant de se remémorer, grâce à Enderlin, que pour Nétanyahou l’ennemi est tout autant le « gauchiste juif » que le Palestinien, et par voie de conséquence, tout en favorisant l’extension des colonies (au mépris du droit international), il n’aura de cesse de dénoncer les ONG israéliennes, comme Breaking the Silence, et de s’en prendre à leur financement. L’« État-nation du peuple juif » se dresse ainsi contre les « vendus » à des forces étrangères. Nétanyahou rejoint l’antisémite président hongrois Viktor Orban dans sa hargne contre le philanthrope américain George Soros, partenaire financier d’ONG de défense des droits humains.........................................

 
Pour ce qui est de la situation que vivent les Palestiniens à Gaza ou en Cosjordanie - je ne pense pas qu'on se trompe en la qualifiant juridiquement d'apartheid -
Pour les Arabes vivant en IS, je n'utiliserais pas ce qualificatif - ils ont le droit de vote - y a même eu un élu Raam à la tête de la commission des affaires internes de la Knesset - mais c'est clair, que le gouvernement d'extrême droite a contribué via des lois discriminantes à en faire des citoyens de seconde zone même s'ils ont un statut privilégié par rapport à ceux qui vivent à Gaza ou en Cisjordanie.
 

L'Église anglicane d'Afrique du Sud déclare Israël État d'apartheid​

L’Église anglicane d’Afrique australe (ACSA), qui rassemble plus de 4 millions de croyants chrétiens d’Afrique du Sud et de quatre autres pays situés dans la partie sud de l’Afrique, a officiellement adopté la semaine dernière une résolution déclarant Israël État d’apartheid.

L'organisation, anciennement dirigée par Desmond Tutu, lauréat du prix Nobel de la paix, est considérée comme très influente dans la lutte contre le régime de l'apartheid mené en Afrique du Sud au siècle dernier.

Suite à l'introduction de la nouvelle résolution contre Israël, l'archevêque Thabo Makgoba a déclaré dans un communiqué : « En tant que croyants affligés par la douleur de l'occupation de la Cisjordanie et de Gaza – et qui aspirent à la sécurité et à une paix juste pour la Palestine et Israël – nous ne pouvons plus ignorer les réalités sur le terrain. Nous ne sommes pas opposés au peuple juif, mais à la politique des gouvernements israéliens, qui deviennent de plus en plus extrêmes.» Makgoba a ajouté que le moment choisi pour cette décision est dû à la révision actuelle de la législation judiciaire israélienne, après quoi il affirme qu'Israël manquera de freins et de contrepoids et agira avec les Palestiniens « comme il le souhaite ».

L'organisation, qui comprend des communautés chrétiennes de Namibie, du Mozambique, d'Angola, d'Eswatini, du Lesotho et de Sainte-Hélène, exhorte ses fidèles à visiter les lieux saints sous le contrôle de l'Autorité palestinienne en guise d'acte de solidarité, à organiser des réunions avec les Palestiniens et à se rendre chez eux autant que possible. . Ils sont également encouragés à utiliser davantage le terme Palestine et à assimiler ouvertement « l’occupation » israélienne à l’apartheid.

Il y a deux ans, l’organisation a déclaré son soutien au mouvement de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) contre Israël, mais ses membres avaient refusé jusqu’à présent de déclarer Israël un État d’apartheid, dans le cadre de la politique globale de l’Église anglicane mondiale.

L'archevêque de Cantorbéry Justin Welby, la plus haute personnalité de l'Église, avait précédemment déclaré dans un communiqué qu'il ne considérait pas Israël comme un État d'apartheid. « Je ne veux pas utiliser le mot apartheid parce que le régime d'apartheid en Afrique du Sud – et j'ai connu Desmond Tutu et je l'ai longuement écouté à ce sujet – le régime d'apartheid était construit sur une constitution qui, dans le tissu même de la constitution, instaurer l’apartheid. « La constitution israélienne et les manifestations contre ce qui se passe actuellement dans la loi montrent qu'un très grand nombre d'Israéliens ne veulent pas que cela se produise », a-t-il ajouté.

En fait Israel dépasse en cruauté l'apartheid sud africain à bien des égards. D'ailleurs à l'époque il y'avait des liens officiels étroits entre ces deux pays à tous niveaux. Le premier ministre sud africain a été invité en Israel pour qu'on lui montre les méthodes israeliennes contre les Palestiniens.
Ils ont collaboré au niveau nucléaire en plus des échanges économiques intenses. Et cela en plein embargo contre l'Afrique du sud.
 
Pour ce qui est de la situation que vivent les Palestiniens à Gaza ou en Cosjordanie - je ne pense pas qu'on se trompe en la qualifiant juridiquement d'apartheid -
Pour les Arabes vivant en IS, je n'utiliserais pas ce qualificatif - ils ont le droit de vote - y a même eu un élu Raam à la tête de la commission des affaires internes de la Knesset - mais c'est clair, que le gouvernement d'extrême droite a contribué via des lois discriminantes à en faire des citoyens de seconde zone même s'ils ont un statut privilégié par rapport à ceux qui vivent à Gaza ou en Cisjordanie.


Par privilegié tu veux dire qu'il n'y a pas de bombardements (pas encore) qui les visent sans doute.

Car le terrorisme sioniste de l'état d'apartheid
les visent aussi en plus des expulsions de leurs maisons pour être déportés vers la Cisjordanie et Gaza.

Ils subissent une vie guidée par l'apartheid en permanence. Et impunité totale des colons pour les éxactions qui les visent aussi.

Donc dans l'etat sioniste l'apartheid est une règle de gouvernance pour les non juifs.

Et donc le mot privilégié est privé de sa substance.

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Drianke

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Pour massacrer les Palestiniens, Israël a besoin de « tuer l’Histoire »​

La déhistoricisation de ce qui se passe en Palestine aide Israël à poursuivre ses politiques génocidaires à Gaza, écrit Ilan Pappe.

Le 24 octobre, une déclaration du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a suscité une vive réaction de la part d’Israël.

S’adressant au Conseil de sécurité des Nations unies, le chef de l’ONU a déclaré qu’il condamnait avec la plus grande fermeté le massacre commis par le Hamas le 7 octobre, mais qu’il souhaitait rappeler au monde que ce massacre n’avait pas eu lieu dans le vide. Il a expliqué qu’on ne peut dissocier 56 ans d’occupation de notre réaction à la tragédie qui s’est déroulée ce jour-là.

Le gouvernement israélien n’a pas tardé à condamner cette déclaration. Les responsables israéliens ont exigé la démission de M. Guterres, affirmant qu’il soutenait le Hamas et justifiait le massacre qu’il a perpétré. Les médias israéliens ont également pris le train en marche, affirmant notamment que le chef de l’ONU « a fait preuve d’une faillite morale stupéfiante ».

Cette réaction suggère qu’un nouveau type d’accusation d’antisémitisme pourrait maintenant être sur la table.

Jusqu’au 7 octobre, Israël avait fait pression pour que la définition de l’antisémitisme soit élargie afin d’inclure la critique de l’État israélien et la remise en question du fondement moral du sionisme. Désormais, la mise en contexte et l’historicisation de ce qui se passe pourraient également déclencher une accusation d’antisémitisme.......................

 
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