Témoignage d'une femme qui a déjà quitté ce monde, un message plein de bon sens de courage et de sagesse...
J’ai 55 ans, et je vais bientôt mourir d’un cancer du sein métastasé ; on me donne aujourd’hui deux mois à vivre. Le corps médical – dans son immense majorité – qui ne voit qu’à travers sa lorgnette, limitée par son impuissance à faire mieux et sa terreur de la mort, est assez interloqué par ma décision d’arrêter toute chimiothérapie ou traitement curatif.
Mais je sais que ce qui compte avant tout pour moi est de me mettre d’ici là tout à fait en paix avec moi-même.
En prenant véritablement conscience de ma fin imminente, je suis prise par une question devenue obsédante : « Quel est le sens de l’existence ? », « Ai-je bien fait tout ce que je devais faire avant de partir ? » Aussi ce débat m’intéresse-t-il au plus haut point car en ce moment, par la force des choses je travaille le sujet du sens de la vie de façon intensive.
Coincée dans une maison de « repos », j’ai le temps d’y réfléchir et de témoigner aux autres ce qui se passe en moi, donc ce que je pense qu’il doit se passer pour tout le monde avant la mort dans les mêmes conditions. J’ai l’immense chance de pouvoir m’y préparer lucidement.
J’observe mes pensées s’accrocher à tout ce qui passe à leur portée, s’y coller, l’analyser, le soupeser, voire s’y identifier et j’ai alors la sensation de me perdre, de perdre mon autonomie, mon individualité.
Je préfère limiter tout ce qui est occupationnel – lectures, radio, télévision –, car sinon je passerais mon temps à consommer les pensées des autres, le résultat de leurs expériences, des faits divers purement événementiels, au lieu de me pencher sur ma vie intérieure, et de m’observer de façon lucide. Je n’ai plus de temps à perdre.
Même l’actualité du monde me détourne de moi-même, car c’est ce face-à-face avec la mort qui doit m’aider à franchir le plus sereinement et consciemment possible la petite porte de sortie…. Vers l’inconnu, l’au-delà, l’éternité… qui sait !?
Oui, mon enveloppe va bientôt disparaître, et alors ? Quelle importance, dans la mesure où je n’y suis plus attachée…, comme au reste d’ailleurs ! L’avantage de la maladie c’est qu’elle dégrade suffisamment le corps, le rendant pesant et pénible à porter, pour que l’on soit soulagé de voir une issue naturelle arriver.
Vue de cette façon réaliste, la mort n’est pas effrayante. Elle est au contraire le repos auquel on aspire profondément. Ne serait-il pas temps, pour tout le monde, de le vivre comme cela ? Cela éviterait bien des douleurs, des incompréhensions, des déchirements autour des lits de mort. Car face à elle on est tous pareils.
C’est le fait de savoir que la mort est incontournable qui nous fait trouver le sens des choses et nous empêche de faire n’importe quoi de notre existence. Malheureusement, on ne nous a jamais appris à vivre avec la conscience aigue qu’un jour ou l’autre, il allait falloir tout quitter, plus ou moins tôt ou plus ou moins tard.
J’ai 55 ans, et je vais bientôt mourir d’un cancer du sein métastasé ; on me donne aujourd’hui deux mois à vivre. Le corps médical – dans son immense majorité – qui ne voit qu’à travers sa lorgnette, limitée par son impuissance à faire mieux et sa terreur de la mort, est assez interloqué par ma décision d’arrêter toute chimiothérapie ou traitement curatif.
Mais je sais que ce qui compte avant tout pour moi est de me mettre d’ici là tout à fait en paix avec moi-même.
En prenant véritablement conscience de ma fin imminente, je suis prise par une question devenue obsédante : « Quel est le sens de l’existence ? », « Ai-je bien fait tout ce que je devais faire avant de partir ? » Aussi ce débat m’intéresse-t-il au plus haut point car en ce moment, par la force des choses je travaille le sujet du sens de la vie de façon intensive.
Coincée dans une maison de « repos », j’ai le temps d’y réfléchir et de témoigner aux autres ce qui se passe en moi, donc ce que je pense qu’il doit se passer pour tout le monde avant la mort dans les mêmes conditions. J’ai l’immense chance de pouvoir m’y préparer lucidement.
J’observe mes pensées s’accrocher à tout ce qui passe à leur portée, s’y coller, l’analyser, le soupeser, voire s’y identifier et j’ai alors la sensation de me perdre, de perdre mon autonomie, mon individualité.
Je préfère limiter tout ce qui est occupationnel – lectures, radio, télévision –, car sinon je passerais mon temps à consommer les pensées des autres, le résultat de leurs expériences, des faits divers purement événementiels, au lieu de me pencher sur ma vie intérieure, et de m’observer de façon lucide. Je n’ai plus de temps à perdre.
Même l’actualité du monde me détourne de moi-même, car c’est ce face-à-face avec la mort qui doit m’aider à franchir le plus sereinement et consciemment possible la petite porte de sortie…. Vers l’inconnu, l’au-delà, l’éternité… qui sait !?
Oui, mon enveloppe va bientôt disparaître, et alors ? Quelle importance, dans la mesure où je n’y suis plus attachée…, comme au reste d’ailleurs ! L’avantage de la maladie c’est qu’elle dégrade suffisamment le corps, le rendant pesant et pénible à porter, pour que l’on soit soulagé de voir une issue naturelle arriver.
Vue de cette façon réaliste, la mort n’est pas effrayante. Elle est au contraire le repos auquel on aspire profondément. Ne serait-il pas temps, pour tout le monde, de le vivre comme cela ? Cela éviterait bien des douleurs, des incompréhensions, des déchirements autour des lits de mort. Car face à elle on est tous pareils.
C’est le fait de savoir que la mort est incontournable qui nous fait trouver le sens des choses et nous empêche de faire n’importe quoi de notre existence. Malheureusement, on ne nous a jamais appris à vivre avec la conscience aigue qu’un jour ou l’autre, il allait falloir tout quitter, plus ou moins tôt ou plus ou moins tard.