J. Carter: "les Palestiniens pas prêts pour lindépendance"

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Casablanca d'antan
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Habitué du Proche-Orient où ses prises de position tranchées contre l’occupation israélienne lui valent une grande sympathie dans le monde arabe et le mépris du gouvernement israélien, Jimmy Carter est de retour d’un séjour en Israël, dans les territoires palestiniens, en Egypte, en Syrie et en Jordanie. Le Prix Nobel de la paix 2002 livre son analyse.


Agé de 86 ans, l’ex-président américain Jimmy Carter reste un homme hyperactif malgré une récente alerte cardiaque. Il se lève chaque matin à 5 heures, fait de la natation puis effectue une revue de presse internationale. Il nous a reçus mercredi matin à 7 h 30 au Mont-Pèlerin où il retrouvait quelques membres du groupe indépendant des Anciens (The Elders) composé d’ex-hauts responsables politiques ou figures de la société civile (Nelson Mandela, Kofi Annan, Mary Robinson, etc.).

LT : Comment s’est passé votre dernier déplacement ?

Jimmy Carter : La situation des Palestiniens est la suivante : en Israël, ils sont soumis à 35 lois qui discriminent spécifiquement les citoyens non juifs, à qui l’on nie le droit à la terre, au mariage, aux déplacements, l’accès aux soins médicaux et aux médias. A Jérusalem-Est - occupé par Israël -, les Palestiniens ne sont pas traités comme des citoyens. La communauté de Silwan, où il y a 55 000 Arabes, n’a pas de place de jeux et on n’y construit aucune école. Le maire de Jérusalem s’en est excusé tout en nous expliquant qu’il planifiait un site archéologique et touristique à cet endroit. Les Arabes qui y vivent depuis soixante-cinq ans seront forcés de partir. En Cisjordanie, plus de 300 000 colons israéliens ont confisqué la terre et les propriétés des Palestiniens pour construire leurs propres maisons. Enfin, il y a le pire, Gaza, qui est comme une cage dans laquelle vivent 1,5 million de Palestiniens, dont 75% sont des réfugiés.

- Que pensez-vous de l’attitude de Barack Obama sur ce dossier ?

Son discours du Caire était formidable. Il a mis en évidence le fait que toutes les colonies étaient illégales, qu’elles sont un obstacle à la paix et qu’un jour elles devront être démantelées. C’était très fort. Mais depuis il a été beaucoup plus silencieux sur les possibilités de réussite du processus de paix. Il s’est retenu de condamner avec fermeté l’une ou l’autre partie de façon à relancer le dialogue. Parmi les personnes que nous avons rencontrées, aucune n’a parlé de succès. Personne. La plupart des Arabes et des Palestiniens estiment que ce dialogue est improductif et qu’il ne fait que fournir une excuse aux Israéliens pour continuer la colonisation.

- Qu’est-ce qui bloque ?

Les Israéliens refusent de stopper les constructions dans les colonies comme le demandaient les Etats-Unis. Durant le prétendu gel des constructions, ils n’ont pas cessé de construire. Un engagement sincère d’Israël en faveur de la paix implique d’abord la cessation de ces constructions.



http://info-palestine.net/article.php3?id_article=9658
 
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