INTERVIEW - L'économiste, dirigeant de PlaNet Finance, qui a présidé la Commission pour la libération de la croissance française, donne sa vision de la crise économique qui paralyse l’Europe...
La maison Europe brûle. La crise des dettes souveraines menacent la zone euro. Les dirigeants peinent à trouver la parade. Et pourtant il y a urgence. Dans une interview à 20 Minutes, l'économiste Jacques Attali estime qu'il y a plus d'une chance sur deux pour que la monnaie unique disparaisse d'ici la fin de l'année.
Faut-il craindre la perte par la France de son AAA que les marchés semblent avoir déjà anticipée ?
La question n'est plus celle-là. Aujourd'hui, la note est perdue. La question désormais est la suivante : «Est-ce que l'euro existera toujours à Noël ?» Il y a plus d'une chance sur deux pour que la monnaie unique ne soit plus là ou du moins qu'elle soit en train de se défaire.
Comment éviter ce scénario ?
Il reste une seule solution qui est de mettre en place un plan à trois niveaux. D'abord, en urgence, permettre à la Banque centrale européenne (BCE) de racheter des obligations d'Etat. Ce que toutes les banques centrales font sauf la BCE, si ce n'est de manière homéopathique. Deuxièmement : faire un accord entre pays européens sur le contrôle par les autres du déficit budgétaire de chacun. C'est-à-dire perdre de la souveraineté au bénéfice des autres et pas des marchés. Troisièmement : mettre en place une réforme des traités pour permettre à l'Europe d'avoir dès à présent des recettes fiscales et de pouvoir prêter des eurobonds (obligation émise par l'Europe). Voici les trois étages. Le premier peut se faire en cinq minutes, le deuxième en une semaine, le troisième en six mois. Mais il faut lancer les trois en même temps. Sinon, on va au désastre. Soit on fait quelque chose avant le 9 décembre, date du prochain sommet des dirigeants des pays de l'Union européenne, soit l'euro est menacé dans son existence même.
La maison Europe brûle. La crise des dettes souveraines menacent la zone euro. Les dirigeants peinent à trouver la parade. Et pourtant il y a urgence. Dans une interview à 20 Minutes, l'économiste Jacques Attali estime qu'il y a plus d'une chance sur deux pour que la monnaie unique disparaisse d'ici la fin de l'année.
Faut-il craindre la perte par la France de son AAA que les marchés semblent avoir déjà anticipée ?
La question n'est plus celle-là. Aujourd'hui, la note est perdue. La question désormais est la suivante : «Est-ce que l'euro existera toujours à Noël ?» Il y a plus d'une chance sur deux pour que la monnaie unique ne soit plus là ou du moins qu'elle soit en train de se défaire.
Comment éviter ce scénario ?
Il reste une seule solution qui est de mettre en place un plan à trois niveaux. D'abord, en urgence, permettre à la Banque centrale européenne (BCE) de racheter des obligations d'Etat. Ce que toutes les banques centrales font sauf la BCE, si ce n'est de manière homéopathique. Deuxièmement : faire un accord entre pays européens sur le contrôle par les autres du déficit budgétaire de chacun. C'est-à-dire perdre de la souveraineté au bénéfice des autres et pas des marchés. Troisièmement : mettre en place une réforme des traités pour permettre à l'Europe d'avoir dès à présent des recettes fiscales et de pouvoir prêter des eurobonds (obligation émise par l'Europe). Voici les trois étages. Le premier peut se faire en cinq minutes, le deuxième en une semaine, le troisième en six mois. Mais il faut lancer les trois en même temps. Sinon, on va au désastre. Soit on fait quelque chose avant le 9 décembre, date du prochain sommet des dirigeants des pays de l'Union européenne, soit l'euro est menacé dans son existence même.