11.69. Nos émissaires vinrent trouver Abraham pour lui annoncer la bonne nouvelle. «Salâm !», lui dirent-ils. «Salâm !», répondit Abraham. Et peu après, il leur servit un veau rôti.
11.70. Voyant qu'ils ne faisaient pas honneur au plat, il les trouva étranges et en eut peur. «N'aie crainte, lui dirent-ils. C'est vers le peuple de Loth que nous sommes envoyés.»
11.71. La femme d'Abraham, qui se tenait à côté, se mit à rire. Nous lui annonçâmes la naissance d'Isaac et celle de Jacob après lui.
11.72. «Est-ce possible?, s'écria-t-elle. Moi, avoir un enfant à mon âge si avancé et alors que mon mari que voici est un vieillard? Ce serait là vraiment une chose bien étrange !»
11.73. Et les émissaires de répliquer : «Comment peux-tu t'étonner de l'ordre de Dieu? Que la miséricorde de Dieu et Ses bénédictions soient sur vous, ô habitants de cette demeure ! Dieu seul est Digne de louange et de gloire.»
11.74. Lorsque Abraham fut remis de sa peur et qu'il eut reçu la bonne nouvelle, il se mit à plaider, devant Nous, la cause du peuple de Loth,
11.75. car Abraham était doux, compatissant et enclin au repentir.
11.76. «Ô Abraham, dirent les émissaires, cesse de défendre leur cause ! L'arrêt de ton Seigneur est déjà pris. Un châtiment irrévocable doit les frapper.»
11.77. Et quand Nos envoyés arrivèrent chez Loth, il en fut très affligé, car il ne savait pas comment les protéger. «Quelle pénible journée !», dit-il.
11.78. Aussitôt, des hommes de son peuple, habitués à commettre les pires turpitudes, se précipitèrent chez lui. «Ô mon peuple, leur dit Loth, voici mes filles ! Elles seraient plus indiquées pour vous. Craignez donc Dieu et ne me déshonorez pas dans la personne de mes hôtes ! N'y a-t-il pas un seul homme sensé parmi vous?»
11.79. – «Tu sais très bien, dirent-ils, que nous n'avons pas envie de tes filles ! Et tu sais très bien ce que nous voulons.»
11.80. – «Que n'ai-je de la force pour vous résister, dit Loth. Ou que n'ai-je trouvé un solide appui !»
11.81. – «Ô Loth ! Nous sommes les émissaires de ton Seigneur ! Ces gens-là ne pourront jamais t'atteindre. Pars avec ta famille, à la fin de cette nuit, et que nul d'entre vous ne tourne la tête en cours de route ! Ta femme, cependant, subira le même sort que les impies. Cela se produira à l'aube, et l'aube n'est pas si loin !»
11.82. Et lorsque Notre ordre fut donné, Nous renversâmes la cité de fond en comble, et fîmes pleuvoir sur elle, par rafales, des cailloux brûlants d'argile,
11.83. portant une marque connue de ton Seigneur et toujours prêts à s'abattre sur les criminels !