Jamel Leulmi : séducteur, menteur et meurtrier présumé

Oumshyrine

TANJA AL 3ALYA
Jamel Leulmi : séducteur, menteur et meurtrier présumé


L’homme soupçonné d’avoir tué son épouse et tenté d’en faire autant avec une autre femme, pour toucher les millions d’euros des assurances décès,menait grand train jusqu’à son arrestation.

Sur la photo, leur bonheur est éclatant. Nous sommes en novembre 2006. Katlhyn Vasseur, ravissante brunette, vient de dire « oui » à Jamel Leulmi. Une belle image que le destin ne tarde pas à déchirer. Katlhyn, qui aurait fêté ses 30 ans demain, décède trois mois après ses noces. Et la justice soupçonne désormais son mari d’avoir « organisé » sa mort.
Mis en examen le 5 août dernier, Jamel Leulmi, 32 ans, habitant l’Essonne, aurait également tenté d’assassiner une seconde femme en décembre 2009, et même de séduire, ces derniers mois, une troisième proie. Toutes avaient contracté pour plusieurs millions d’euros d’assurances décès au profit du Don Juan.
Jamel, visiblement, sait faire tourner la tête des demoiselles. Habitué des salles de gym, ce garçon d’origine algérienne aimait pousser de la fonte… et plaire. Des connaissances décrivent « un beau parleur, toujours prêt à se la raconter », qui fait des conquêtes au milieu des machines de fitness. Il aurait eu plusieurs aventures. Me Michel Apelbaum défend Jamel : « Ce n’était pas un séducteur. Il est gentil, très beau. Il a de l’argent. Il plaît facilement, voilà tout. »
C’est dans une salle de Brétigny-sur-Orge (Essonne) que Jamel rencontre en 2006 Katlhyn, sa future épouse. La jeune femme vit à Brétigny et travaille à l’ANPE, gare de Lyon à Paris. Bientôt, ses proches la perdent de vue. « Katlhyn était joyeuse, se souvient une amie. Après sa rencontre avec Jamel, elle est devenue distante. Je n’ai même pas su qu’elle s’était mariée. » Le couple va en effet se dire « oui » sans avertir l’entourage de la jeune femme.
Après la mort de Katlhyn, Jamel réapparaît dans les salles de sport. On le voit à Brétigny puis à Viry-Châtillon. Là, il affiche un certain train de vie. Toujours le dernier téléphone portable ou MP3 à la main, il exhibe sa Black Card, une carte bancaire pour hauts revenus. Il roule en cabriolet dans le quartier de son enfance. Le gamin issu d’une famille modeste de Brétigny a de l’argent et aime le montrer.
Mais comment expliquer de tels moyens? Depuis trois ans, le professeur de génie industriel n’enseigne plus au lycée professionnel Timbaud de Brétigny, dont, d’ailleurs, il est ancien élève. Alors, pour justifier ses rentrées d’argent, il raconte qu’il participe à des combats, du free fight, aux Etats-Unis. « Il m’a dit qu’il touchait 20000 ou 30000 € par combat », rapporte un ami. Problème : l’Ultimate Fighting Championship, l’organisation qui gère ces combats outre-Atlantique, n’a jamais entendu parler de Jamel Leulmi. A un autre, il explique qu’il travaille pour l’industrie pétrolière !
 
En réalité, c’est la mort de Katlhyn qui finance les dépenses de Jamel. Le mari a reçu 1,2 million de capital décès après la disparition de sa femme. Il devait toucher plus, mais certaines compagnies d’assurances ont jusque-là refusé de payer. Avec ce pactole, Jamel ouvre en 2009 Coco Island, un hangar transformé en aire de jeux pour les enfants. Il est aujourd’hui l’actionnaire majoritaire de la société. C’est dans cette structure installée à Egly (Essonne) que le séducteur croise en octobre dernier Julie Derouette, une maman célibataire venue avec ses deux fillettes. Quinze jours plus tard, Jamel et Julie sont ensemble. Trois mois après, la jeune femme, qui a aussi signé des assurances décès, est sauvagement agressée au Maroc et laissée pour morte. Elle était venue se marier avec Jamel. Elle aussi espérait alors sourire sur une belle photo de mariage.
Certains prénoms ont été changés à la demande des intéressés.
 
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