Je lui ai tiré onze balles dans la tête

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Amine

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Un ancien tireur d’élite de l’armée israélienne raconte sa participation à un attentat ciblé contre deux militants palestiniens, en l’an 2000. Une opération considérée comme un succès par l’état-major.

Pour la première fois, la politique d’assassinats ciblés de l’armée israélienne a été décrite de l’intérieur. Dans une interview accordée à The Independent on Sunday et dans un témoignage recueilli par l’organisation israélienne d’anciens soldats Breaking the Silence [Rompre le silence], un ancien membre d’un escadron de la mort a raconté le rôle qu’il avait joué dans une embuscade qui a coûté la vie à deux personnes en plus des deux militants visés. L’opération – qui a eu lieu il y a un peu plus de huit ans, au tout début de la deuxième Intifada [septembre 2000] –a laissé des séquelles psychologiques chez cet ancien tireur d’élite. A ce jour, il n’a jamais parlé à ses parents de sa participation à cette affaire.

Au fil des combats, l’assassinat ciblé est devenu une arme régulièrement employée par l’armée israélienne, en particulier à Gaza, où les arrestations étaient moins faciles qu’en Cisjordanie. L’opération décrite par l’ancien soldat aurait pu passer pratiquement inaperçue si celui-ci n’en avait parlé à Breaking the Silence, qui a recueilli des centaines de témoignages d’anciens soldats touchés par ce qu’ils avaient vu et fait (y compris des sévices sur les Palestiniens) pendant leur service dans les Territoires occupés. Son récit, largement corroboré par le témoignage d’un autre soldat, remet en cause des éléments clés de la version officielle fournie par l’armée au moment des faits, tout en jetant un éclairage nouveau sur la tactique très controversée de l’assassinat ciblé employée par Tsahal.

Il nous est impossible de révéler l’identité de notre source, car cet ancien soldat pourrait être inculpé à l’étranger pour son implication directe dans un type d’assassinat que la plupart des pays occidentaux considèrent comme une grave violation du droit international. Issu d’une bonne famille, cet homme d’une trentaine d’années travaille aujourd’hui dans le civil dans la région de Tel-Aviv. Cet ancien appelé raconte que son unité spéciale a été entraînée pour commettre un assassinat, mais qu’on leur a d’abord dit qu’ils allaient procéder à une arrestation. Ils ne devaient ouvrir le feu que si la cible avait des armes dans sa voiture. “Nous étions déçus de devoir effectuer une arrestation. Nous voulions tuer”, dit-il :eek:

source: le courrier international
 
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