La campagne contre le racisme « Je ne m’appelle pas Azzi » suscite de nombreuses réactions, mais certaines sont particulièrement alarmantes tant elles véhiculent des idées sournoises et populistes.
Sous couvert d’une démarche journalistique, on peut lire dans une certaine presse spécialisée dans la critique systématique de tout ce qui peut faire bouger les lignes dans un sens positif, « Si un gars est noir, et que je l’appelle le Noir, où est le problème et pourquoi s’en offusquerait-il ? Mais si cela devait arriver, et qu’il s’énerve, alors c’est lui qui a un problème, pas moi, cela voudra dire qu’il se rejette lui-même avant que je ne le rejette, moi. »
Pour la journaliste qui écrit ces mots, c’est donc aux victimes de racisme qu’incomberait une certaine susceptibilité. Ainsi, si je siffle n’importe quelle fille dans la rue et qu’elle s’en offusque, si je traite cette journaliste comme un bout de viande alors qu’elle traverse la rue, elle devrait se demander pourquoi elle mérite ce traitement, parce que moi je n’ai rien à me reprocher.
Selon elle, « la lutte contre le racisme a pris fin avec Nelson Mandela » et le fait que les Etats-Unis aient un Président noir en est surement la preuve. « Etre raciste, c’est refuser, par exemple de lui serrer la main, de m’asseoir près de lui, de refuser de travailler avec lui ou d’étudier en sa compagnie, de marcher à ses côtés dans la rue, de le regarder, de lui causer… ».
Pourquoi ne pas dire clairement que puisque nous autorisons ces « Azzis » à vivre à nos côtés, notre indifférence est une preuve de tolérance ? Faut-il vraiment rappeler à cette journaliste que désigner quelqu’un par le terme de « nègre » renvoie uniquement et indéfiniment aux heures les plus sombres de l’humanité ? Aux coups de fouet et aux eunuques ?
La journaliste, visiblement inspirée, conclut même que le racisme que connaissent les Maghrébins en Europe est en réalité amplement mérité car « reconnaissons-le, nous sommes des sous-développées, en retard d’une, ou plusieurs, générations sur les autres… ». Voilà précisément ce qui pose problème dans notre pays, l’attitude qui tend à exclure l’autre, « Gaouri », « Fassi », « Chelh », « Azzi » en préconisant un retour sur soi.
Pas de diversité, pas de mélange, mais un discours haineux sous couvert de militantisme. Se fendre d’un article attaquant l’une des rares initiatives de lutte contre le racisme au Maroc, s’acharner à nier une réalité pourtant indéniable, pour glisser subtilement qu’il est préférable de lutter contre les « Lahlou, Bennis, Benchekroun, Bennani », c’est de l’irresponsabilité, pure et dure. Non Madame, l’existence d’un racisme par la langue, la religion ou la famille au Maroc ne nous dédouane pas d’être racistes envers nos frères africains.
Et prétendre que cette campagne est « bourgeoise » ou bien pensante, c’est conforter nos compatriotes dans leur haine de l’autre. Serait-ce si mal que cela si nous vivions dans un pays où des Africains n’étaient pas associés uniquement à leur couleur de peau, où les femmes ne seraient pas constamment harcelées, où nos enfants parleraient arabe, français, berbère, espagnol, anglais ou chinois, cultivant plutôt que stigmatisant leurs différences ?
Caresser les Marocains dans le sens du poil en jouant systématiquement les mêmes violons d’anti-establishment, de bon musulman et d’arabophone affirmé ne fera pas évoluer les mentalités et continuera à faire de nous « des sauvages, arriérés, sous-développés, bordéliques… ».
Zouhair YATA
http://www.lnt.ma/actualites/je-ne-suis-pas-raciste-jai-des-amis-negres-99708.html
Sous couvert d’une démarche journalistique, on peut lire dans une certaine presse spécialisée dans la critique systématique de tout ce qui peut faire bouger les lignes dans un sens positif, « Si un gars est noir, et que je l’appelle le Noir, où est le problème et pourquoi s’en offusquerait-il ? Mais si cela devait arriver, et qu’il s’énerve, alors c’est lui qui a un problème, pas moi, cela voudra dire qu’il se rejette lui-même avant que je ne le rejette, moi. »
Pour la journaliste qui écrit ces mots, c’est donc aux victimes de racisme qu’incomberait une certaine susceptibilité. Ainsi, si je siffle n’importe quelle fille dans la rue et qu’elle s’en offusque, si je traite cette journaliste comme un bout de viande alors qu’elle traverse la rue, elle devrait se demander pourquoi elle mérite ce traitement, parce que moi je n’ai rien à me reprocher.
Selon elle, « la lutte contre le racisme a pris fin avec Nelson Mandela » et le fait que les Etats-Unis aient un Président noir en est surement la preuve. « Etre raciste, c’est refuser, par exemple de lui serrer la main, de m’asseoir près de lui, de refuser de travailler avec lui ou d’étudier en sa compagnie, de marcher à ses côtés dans la rue, de le regarder, de lui causer… ».
Pourquoi ne pas dire clairement que puisque nous autorisons ces « Azzis » à vivre à nos côtés, notre indifférence est une preuve de tolérance ? Faut-il vraiment rappeler à cette journaliste que désigner quelqu’un par le terme de « nègre » renvoie uniquement et indéfiniment aux heures les plus sombres de l’humanité ? Aux coups de fouet et aux eunuques ?
La journaliste, visiblement inspirée, conclut même que le racisme que connaissent les Maghrébins en Europe est en réalité amplement mérité car « reconnaissons-le, nous sommes des sous-développées, en retard d’une, ou plusieurs, générations sur les autres… ». Voilà précisément ce qui pose problème dans notre pays, l’attitude qui tend à exclure l’autre, « Gaouri », « Fassi », « Chelh », « Azzi » en préconisant un retour sur soi.
Pas de diversité, pas de mélange, mais un discours haineux sous couvert de militantisme. Se fendre d’un article attaquant l’une des rares initiatives de lutte contre le racisme au Maroc, s’acharner à nier une réalité pourtant indéniable, pour glisser subtilement qu’il est préférable de lutter contre les « Lahlou, Bennis, Benchekroun, Bennani », c’est de l’irresponsabilité, pure et dure. Non Madame, l’existence d’un racisme par la langue, la religion ou la famille au Maroc ne nous dédouane pas d’être racistes envers nos frères africains.
Et prétendre que cette campagne est « bourgeoise » ou bien pensante, c’est conforter nos compatriotes dans leur haine de l’autre. Serait-ce si mal que cela si nous vivions dans un pays où des Africains n’étaient pas associés uniquement à leur couleur de peau, où les femmes ne seraient pas constamment harcelées, où nos enfants parleraient arabe, français, berbère, espagnol, anglais ou chinois, cultivant plutôt que stigmatisant leurs différences ?
Caresser les Marocains dans le sens du poil en jouant systématiquement les mêmes violons d’anti-establishment, de bon musulman et d’arabophone affirmé ne fera pas évoluer les mentalités et continuera à faire de nous « des sauvages, arriérés, sous-développés, bordéliques… ».
Zouhair YATA
http://www.lnt.ma/actualites/je-ne-suis-pas-raciste-jai-des-amis-negres-99708.html