Quelques bladinautes ont remarqué mon avatar avec l'affiche du documentaire de Malik Bendjelloul sur le destin pas banal de Sixto Rodriguez...
Je la fais courte pour ceux qui ont pas vu le film:
Au début des années 70 Sixto Rodriguez sort aux USA 2 albums qui font un bide monstrueux, alors que les producteurs croyaient avoir trouvé un mec au moins aussi vendeur que Bob Dylan.
Résultat Sixto retourne bosser sur les chantiers.
Ce qu'il ne sait pas, c'est qu'en Afrique du Sud il est devenu un mythe auprès de la jeunesse blanche qui lutte contre l'apartheid...Là-bas, ils sont persuadés que Sixto Rodriguez est une star comme les Rolling Stones; le bruit court que Sixto s'est immolé sur scène...
Deux fans d'Afrique du Sud décident d'enquêter et parviennent à le retrouver puis à organiser une série de concerts en Afrique du Sud en 1997.
C'est ce que raconte le documentaire "Sugar man" (qui remporte l'Oscar 2013 du meilleur doc).
A la fin on nous dit que Sixto a distribué tout le pognon qu'il a gagné dans ses concerts au Cap...
Mais l'histoire continue parce que mon Sixto après le succès du doc va donner d'autres concerts, dont 3 à Paris...
Agé de 71 ans, presqu'aveugle, il monte sur scène beurré comme un Petit Lu, tellement saoul que deux personnes l'aident à atteindre le micro... Sixto: I love you mon ******
Et évidemment; comme le dit le chroniqueur du Monde:
"Les mythes, pour notre bonheur et notre désarroi, s'avèrent parfois à la hauteur du mythe. On l'a compris tout à l'heure en voyant Sixto Rodriguez arriver sur scène, torché comme un prince, épaulé précautionneusement jusqu'au centre du plateau, où, debout devant une foule avide de le découvrir en chair et en os, il a enfoncé son chapeau noir jusqu'à ses grosses lunettes noires, avant de balancer sa main gracieuse sur les cordes de sa guitare... C'est là que le massacre a commencé. Charge aux accompagnateurs de cacher les accords arythmiques et dissonants."Interéssant, sourira flegmatique l'un des musiciens anglais réunis pour l'occasion. Nouveau, en tous cas."
Avouons-le : l'homme bousillera sur scène jusqu'à ses plus beaux tubes. "I wonder will this hatred ever end/ I wonder and worry my friend/ I wonder/ wonder don't you ?" Oui, Sixto, nous aussi on se "demande" et on "s'inquiète". Et pourtant, nécessairement, on lui pardonne. Au nom de quoi ? De cette lueur dans ses yeux malins, de ses mains qui dansent, de ses bras qui pendent le long de son corps humble, de son dos vouté par le labeur ? De sa présence insondable ?"
http://www.lemonde.fr/culture/artic...-lui-sera-beaucoup-pardonne_3424258_3246.html
Je la fais courte pour ceux qui ont pas vu le film:
Au début des années 70 Sixto Rodriguez sort aux USA 2 albums qui font un bide monstrueux, alors que les producteurs croyaient avoir trouvé un mec au moins aussi vendeur que Bob Dylan.
Résultat Sixto retourne bosser sur les chantiers.
Ce qu'il ne sait pas, c'est qu'en Afrique du Sud il est devenu un mythe auprès de la jeunesse blanche qui lutte contre l'apartheid...Là-bas, ils sont persuadés que Sixto Rodriguez est une star comme les Rolling Stones; le bruit court que Sixto s'est immolé sur scène...
Deux fans d'Afrique du Sud décident d'enquêter et parviennent à le retrouver puis à organiser une série de concerts en Afrique du Sud en 1997.
C'est ce que raconte le documentaire "Sugar man" (qui remporte l'Oscar 2013 du meilleur doc).
A la fin on nous dit que Sixto a distribué tout le pognon qu'il a gagné dans ses concerts au Cap...
Mais l'histoire continue parce que mon Sixto après le succès du doc va donner d'autres concerts, dont 3 à Paris...
Agé de 71 ans, presqu'aveugle, il monte sur scène beurré comme un Petit Lu, tellement saoul que deux personnes l'aident à atteindre le micro... Sixto: I love you mon ******
Et évidemment; comme le dit le chroniqueur du Monde:
"Les mythes, pour notre bonheur et notre désarroi, s'avèrent parfois à la hauteur du mythe. On l'a compris tout à l'heure en voyant Sixto Rodriguez arriver sur scène, torché comme un prince, épaulé précautionneusement jusqu'au centre du plateau, où, debout devant une foule avide de le découvrir en chair et en os, il a enfoncé son chapeau noir jusqu'à ses grosses lunettes noires, avant de balancer sa main gracieuse sur les cordes de sa guitare... C'est là que le massacre a commencé. Charge aux accompagnateurs de cacher les accords arythmiques et dissonants."Interéssant, sourira flegmatique l'un des musiciens anglais réunis pour l'occasion. Nouveau, en tous cas."
Avouons-le : l'homme bousillera sur scène jusqu'à ses plus beaux tubes. "I wonder will this hatred ever end/ I wonder and worry my friend/ I wonder/ wonder don't you ?" Oui, Sixto, nous aussi on se "demande" et on "s'inquiète". Et pourtant, nécessairement, on lui pardonne. Au nom de quoi ? De cette lueur dans ses yeux malins, de ses mains qui dansent, de ses bras qui pendent le long de son corps humble, de son dos vouté par le labeur ? De sa présence insondable ?"
http://www.lemonde.fr/culture/artic...-lui-sera-beaucoup-pardonne_3424258_3246.html
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