Jordy aurait été lui-même racketté

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je ne suis qu'un prince..
Jordy aurait été lui-même racketté

LAURENCE WAUTERS

samedi 19 novembre 2011, 08:21

La famille de Jordy, le braqueur abattu par le bijoutier à Esneux, se dit menacée par des créanciers, ou des racketteurs, auquel le jeune homme devait quelque 30.000 euros. Par Laurence Wauters


Jordy Kasavubu, © DR


C’est, s’il se confirme, un rebondissement qui change un peu le scénario, même s’il n’enlève rien à la brutalité des faits : ce serait pour payer un ou plusieurs racketteurs qui se faisaient de plus en plus menaçants (notamment à l’égard de sa famille) que Jordy Kasavubu, 18 ans, aurait commis la violente attaque du bijoutier esneutois qui a finalement coûté la vie au braqueur, le 2 novembre dernier. Sa famille aurait récemment déposé plainte contre ces « racketteurs » ou s’apprêterait à le faire, même si aborder cette question semble difficile. « C’était un garçon calme, il était loin des bêtises de quand il était plus jeune, confie sa sœur Mira, dont il était très proche. Il avait une petite copine depuis un an, il jouait au foot… Il s’occupait beaucoup de ma petite fille aussi. D’ailleurs, le premier nom qu’elle ait prononcé, c’était « Jordy » ! S’il n’y avait eu cette « dette », cette pression (que la famille semble avoir découverte après sa mort), je suis sûre que jamais il n’aurait commis un tel acte. » Le jeune homme avait bien eu une période tumultueuse dans l’adolescence, il avait notamment à l’époque fait l’objet de mesures prises par le tribunal de la jeunesse pour un vol dans un restaurant et avait été suspecté dans une affaire de vol en bande dans

une supérette. Il ne fréquentait pas non plus que des enfants de chœur à la cité. Mais les éducateurs l’avaient trouvé assagi, et il suivait l’école régulièrement – en informatique –, demandant même dernièrement à sa maman de lui acheter un ordinateur pour faire ses travaux. Il s’était récemment converti à l’islam, « et se tourner vers la religion l’a rendu beaucoup plus calme, plus posé. Ça lui a amené de la maturité », explique une de ses amies.
. Jordy aurait été approché par l’escroc, qui lui aurait proposé de jouer les « rabatteurs » en allant emprunter à des connaissances. « Et quand le fait-man a eu fini, il ne restait plus que la dette de Jordy », poursuit un ami.

Le braquage a dû être prémédité

Pressé par ses « créanciers » qui auraient menacé sa famille, Jordy aurait ainsi replongé dans la délinquance via ce qui se présentait comme un « coup facile ». Un acte qu’il a fallu cependant préméditer, organiser, pour savoir quelles étaient les habitudes du commerçant, quand et comment il allait rentrer chez lui, dans sa maison isolée de Méry. Aurait-on présenté le « coup » ficelé, car il y avait sans doute de quoi rembourser dans la mallette du bijoutier déposée sur le siège arrière de son véhicule ? Ou Jordy a-t-il lui-même préparé l’ensemble avec son ami ? Les enquêteurs liégeois, qui ont fait de ce dossier « sensible » une priorité, devront le déterminer…

Ce que les jeunes braqueurs n’imaginaient pas, c’est que le bijoutier était armé suite aux multiples braquages dont il avait déjà été victime par le passé. Dans la nuit, il a vu arriver sur lui non le Jordy à la bouille sage présenté sur la photo de ses funérailles, mais deux inconnus venant de nulle part, le visage caché sous un masque de Halloween. Les masques représentaient des têtes de mort, phosphorescentes et terrifiantes.
 
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