""""Quand j'ai su que j'étais enceinte,
un vendredi matin d'avril 2004 à 6h30,
après quelques mois d'essais infructueux,
la première chose qui m'est venue à l'esprit fût de prier que le bébé soit une fille.
Je me le répétais par la suite comme un mentras,
"pourvu que ce soit une fille"...
J'en rêvais depuis des années de ma fille,
ses petites robes roses, les petites coiffures que je lui ferais,
les séances papouillage/maquillage qu'on ne manquerait pas de se faire,
et surtout, surtout la complicité mère fille que je n'ai jamais eu
avec ma propre mère et qui m'a tellement manquée !
C'était aussi le grand rêve de l'Homme, sa fille, son trésor,
il en parlait avec des étoiles pleins les yeux...
L'écho morpho, celle où enfin on connaît le sexe du bébé,
eût lieu un vendredi 13 après 3h30 d'attente dans une salle bondée
et surchauffée et enfin vint mon tour !
30 minutes d'examen minutieux plus tard, après nous avoir
parler de tout sauf du sexe, le gynéco éteignit sa machine et me demanda
de me rhabiller !
Toutes ces heures d'attente pour finalement que la fenêtre magique,
l'écran d'appareil à écho, se ferme sans révéler son secret,
s'en était trop pour moi:
je me redressais, à moitié nue et demandais très vivement:
" Mais c'est quoi, une fille ou un garçon ?"
Surpris, le gynéco me répondit du tac au tac :
" Ben je ne dis rien, vous ne voulez pas savoir !".
HEIN ????
FILLE OU GARÇON ?????
Il réalisa sa méprise et sans de préambules, me balança de but en blanc
"c''est un petit garçon" ( ce à quoi je répondis "vous êtes sûr ????" et qu'énervé il me dit que si il n'était pas sûr il ne dirait rien ).
Un garçon.
Un Garçon ???!!!!!
Je tins vaillamment le choc, glissa un regard vers l'Homme,
radieux, et me fis la réflection qu'il jouait bien la comédie le bougre,
et que je ferais bien de l'imiter.
C'est au restaurant où nous étions le soir même pour fêter
la grande nouvelle que je m'écroulais, je pleurais toutes les larmes de mon corps...
Un petit garçon.
Un gros chagrin.
Envolée ma fille, place à l'inconnu !
Serais je à la hauteur, serais je capable de le comprendre, de jouer avec lui ?
Tout le monde me rassura, l'Homme en premier qui m'affirma être réellement ravi,
à quelle point la nouvelle était formidable !
Je me couchais un peu plus apaisée, l'idée faisait son chemin...
Le lendemain, l'Homme prit les choses en main et m'emmena faire la tournée des grands ducs: du shopping !
Rassérénée, je dévalisais les boutiques, heureuse de toutes ces petites tenues destinées à mon petit garçon, mon petit trésor qui grandissait dans mon ventre...
Ma fille s'éloignait peu à peu.
Alors que j'étais enceinte de 7 mois, ma belle soeur accoucha.
Une fille.
Bien entendu !
Ce serait mentir que de dire que je n'ai pas ressenti une pointe d'envie,
mais honnêtement, elle fût très légère et ne persista que le temps de la visite à la maternité.
Les derniers mois furent sereins,
j'étais heureuse, impatiente à l'idée de voir mon petit, et puis vint le jour de l'accouchement,
on me posa mon bébé sur le ventre et je réalisais brusquement que c'était vrai,
j'avais un fils !