Journée de la colère en Egypte

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Casablanca d'antan
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mercredi 8 avril 2009 - 06h:26

Alain Gresh - Le Monde Diplomatique

Le 6 avril 2008, dans plusieurs villes égyptiennes, un large mouvement de grève éclatait, sévèrement réprimé. Cette « révolte des ventres vides », comme l’appelait Joel Beinin dans Le Monde diplomatique de mai 2008, était l’aboutissement de nombreuses grèves ouvrières et de la « lutte toujours recommencée des paysans égyptiens », que décrivaient Beshir Sakr et Phanjof Tarcir en octobre 2007.

C’est en souvenir de cette journée que de jeunes militants ont appelé à « une journée de la colère » en Egypte. Un site présente en anglais les revendications de ce mouvement. Il s’intitule Shabab6april. Son mot d’ordre : « Notre génération a le droit d’essayer... Ou nous réussissons, ou nous offrons notre expériences aux générations suivantes. »

« Nous sommes un groupe de jeunes Egyptiens réunis par l’amour de l’Egypte et notre désir de réforme. Bien que la vaste majorité d’entre nous n’appartiennent à aucun courant politique et ne soit lié à aucune force politique, nous sommes déterminés à suivre le chemin que d’autres ont pris avant nous et à prendre leur relais. Nous sommes convaincus de notre capacité et de notre droit à changer cette triste réalité. »

(...)

« Notre jeunesse, c’est les dirigeants de demain et l’énergie d’aujourd’hui. Et la coopération de toutes les forces politiques et leur capacité à travailler ensemble peut aboutir au changement, à la réforme de l’Egypte et à se débarrasser de la corruption, de la destruction, et du gaspillage des ressources naturelles qui sont à l’œuvre depuis un quart de siècle. Nous n’appelons pas à la création d’un nouveau groupe ou d’un nouveau parti, mais nous appelons tous les Egyptiens (individus, communautés, partis) à se rassembler autour d’un projet : le réveil du peuple pour arrêter l’injuste oppression d’un gang corrompu et l’élimination de la corruption et du despotisme. »

Les organisateurs appellent à des sit-ins, des manifestations, à se vêtir de noir, etc. Leur deux principales revendications sont de porter le salaire minimum mensuel à 1 200 livres (environ 280 euros - contre 40 aujourd’hui) et l’élection d’un organe pour rédiger une nouvelle constitution.

Une dépêche de l’Agence France Presse, datée du 5 avril et postée du Caire, indiquait :

« Un jeune blogueur égyptien a été arrêté dimanche pour avoir soutenu un appel à une grève générale contre la politique du gouvernement, a indiqué un responsable des services de sécurité. Abderrahmane Farès a été interpellé dans le Fayyoum, au sud-est du Caire, a précisé ce responsable sous couvert de l’anonymat. Un message sur le blog du jeune homme (http://abdofares.blogspot.com) indique qu’il a été arrêté à son domicile “en raison de son appel à la grève générale le 6 avril” et qu’il a commencé une grève de la faim. Quatre étudiants ont en outre été interpellés dimanche pour les mêmes raisons, trois à Alexandrie (nord) et un à Port-Saïd (nord-est), selon le responsable des services de sécurité. Ces dernières arrestations portent à 32 en moins d’une semaine le nombre de personnes interpellées pour leur soutien à une “Journée de la colère en Egypte”. »

Ce que la dépêche ne mentionne pas, c’est que Farès est un jeune des Frères musulmans ; son blog se nomme « Ma langue, c’est ma plume ». Jeudi, les Frères Musulmans, principale force d’opposition au régime, a appelé à se joindre au mouvement.
 
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