Maroc: La santé et la justice inquiètent encore
· Un rapport du Pnud sur la sécurité humaine dans le monde arabe
· Seuls 10% des Marocains affirment que le droit à un procès équitable est garanti
Un énième rapport fustige encore le Maroc notamment sur la santé et la justice. Il sagit de celui du Pnud (Programme des Nations unies pour le développement) qui vient dêtre rendu public. Intitulé «Rapport arabe sur le développement humain 2009, Défis en matière de sécurité humaine dans les pays arabes», ce document dresse la situation de la sécurité dans les pays arabes. Il en ressort que les Marocains se sentent «plutôt» en sécurité dans les conditions actuelles mais ne font pas confiance aux systèmes de santé et de justice. En effet, selon le sondage sur lequel se base le rapport, plus de 80% des Marocains ont affirmé être satisfaits ou assez satisfaits du niveau de la sécurité dans les conditions actuelles du pays, tandis que moins de 20% des sondés seulement ont exprimés des craintes liées à la sécurité. Le Maroc se place ainsi au juste milieu entre les pays ou une majorité des citoyens se sentent en sécurité comme le Koweït et ceux où les populations ont affirmé que leur sécurité est menacée en permanence comme le Liban ou la Palestine. Pour une majorité des répondants arabes, ce sont les conditions économiques et la détérioration de la situation politique qui constituent la première menace. Par contre, au Maroc, les conditions de santé (15%), suivies par la pauvreté (12%), le chômage (12%) et les accidents de la circulation (7%) sont considérés comme les inquiétudes majeures de la population. Par ailleurs, dans des pays comme le Koweït à titre dexemple, ce sont les menaces extérieures, la pollution et la dégradation des valeurs morales qui nourrissent le sentiment dinsécurité chez les répondants. La sécurité humaine nest pas uniquement une question de survie immédiate. Elle dépend aussi de la satisfaction des besoins fondamentaux. Des besoins tels que laccès à leau et de facteurs déterminant la qualité de la vie. Des efforts sont observés dans certains pays comme le Maroc, ou encore le Yémen qui ont enregistré des progressions en matière de sécurité alimentaire.
Le manque de confiance, notamment chez les Marocains est observé même au niveau de la justice. En effet, puisque 10% seulement des sondés ont affirmé que le droit à un procès équitable est garanti.
Par ailleurs, en matière de droits humains, le Maroc figure parmi les huit pays où dimportantes violations sont enregistrées. Dans le même contexte, le Haut Commissariat des Nations unies des droits de lhomme a indiqué que les cas de torture ont eu lieu en Algérie, au Bahreïn, au Maroc et en Tunisie. Il a par ailleurs appelé ces pays à respecter les différents pactes et chartes nationaux et régionaux.
«On tend à concevoir la sécurité en termes militaires ou comme concernant la sécurité de lÉtat», dit Amat Al Alim Alsoswa, directrice du Bureau régional du Pnud pour les États arabes et secrétaire générale adjointe des Nations unies. Alors que la sécurité des personnes est menacée non seulement par les conflits et les troubles civils, mais également par la dégradation de lenvironnement, la discrimination, le chômage, la pauvreté et la faim. Le rapport signale plusieurs manières selon lesquelles les États arabes peuvent accroître la sécurité humaine. Et ce, en renforçant létat de droit pour garantir le respect des libertés et des droits essentiels. Aussi les pays doivent offrir des possibilités à tous et résoudre les conflits particulièrement déstabilisants liés au pouvoir et aux ressources. Rappelons que six pays arabes interdisent tout simplement la formation de partis politiques, alors que dans dautres, les limites imposées aux activités politiques et aux organisations civiques constituent souvent une interdiction de fait. Les mesures de sécurité nationale telles que la déclaration de situation durgence servent souvent de prétexte à la suspension des droits fondamentaux, exemptent les dirigeants de respecter les limites constitutionnelles et accordent aux organismes de sécurité de vastes pouvoirs.
http://www.leconomiste.com/article.html?a=94729
· Un rapport du Pnud sur la sécurité humaine dans le monde arabe
· Seuls 10% des Marocains affirment que le droit à un procès équitable est garanti
Un énième rapport fustige encore le Maroc notamment sur la santé et la justice. Il sagit de celui du Pnud (Programme des Nations unies pour le développement) qui vient dêtre rendu public. Intitulé «Rapport arabe sur le développement humain 2009, Défis en matière de sécurité humaine dans les pays arabes», ce document dresse la situation de la sécurité dans les pays arabes. Il en ressort que les Marocains se sentent «plutôt» en sécurité dans les conditions actuelles mais ne font pas confiance aux systèmes de santé et de justice. En effet, selon le sondage sur lequel se base le rapport, plus de 80% des Marocains ont affirmé être satisfaits ou assez satisfaits du niveau de la sécurité dans les conditions actuelles du pays, tandis que moins de 20% des sondés seulement ont exprimés des craintes liées à la sécurité. Le Maroc se place ainsi au juste milieu entre les pays ou une majorité des citoyens se sentent en sécurité comme le Koweït et ceux où les populations ont affirmé que leur sécurité est menacée en permanence comme le Liban ou la Palestine. Pour une majorité des répondants arabes, ce sont les conditions économiques et la détérioration de la situation politique qui constituent la première menace. Par contre, au Maroc, les conditions de santé (15%), suivies par la pauvreté (12%), le chômage (12%) et les accidents de la circulation (7%) sont considérés comme les inquiétudes majeures de la population. Par ailleurs, dans des pays comme le Koweït à titre dexemple, ce sont les menaces extérieures, la pollution et la dégradation des valeurs morales qui nourrissent le sentiment dinsécurité chez les répondants. La sécurité humaine nest pas uniquement une question de survie immédiate. Elle dépend aussi de la satisfaction des besoins fondamentaux. Des besoins tels que laccès à leau et de facteurs déterminant la qualité de la vie. Des efforts sont observés dans certains pays comme le Maroc, ou encore le Yémen qui ont enregistré des progressions en matière de sécurité alimentaire.
Le manque de confiance, notamment chez les Marocains est observé même au niveau de la justice. En effet, puisque 10% seulement des sondés ont affirmé que le droit à un procès équitable est garanti.
Par ailleurs, en matière de droits humains, le Maroc figure parmi les huit pays où dimportantes violations sont enregistrées. Dans le même contexte, le Haut Commissariat des Nations unies des droits de lhomme a indiqué que les cas de torture ont eu lieu en Algérie, au Bahreïn, au Maroc et en Tunisie. Il a par ailleurs appelé ces pays à respecter les différents pactes et chartes nationaux et régionaux.
«On tend à concevoir la sécurité en termes militaires ou comme concernant la sécurité de lÉtat», dit Amat Al Alim Alsoswa, directrice du Bureau régional du Pnud pour les États arabes et secrétaire générale adjointe des Nations unies. Alors que la sécurité des personnes est menacée non seulement par les conflits et les troubles civils, mais également par la dégradation de lenvironnement, la discrimination, le chômage, la pauvreté et la faim. Le rapport signale plusieurs manières selon lesquelles les États arabes peuvent accroître la sécurité humaine. Et ce, en renforçant létat de droit pour garantir le respect des libertés et des droits essentiels. Aussi les pays doivent offrir des possibilités à tous et résoudre les conflits particulièrement déstabilisants liés au pouvoir et aux ressources. Rappelons que six pays arabes interdisent tout simplement la formation de partis politiques, alors que dans dautres, les limites imposées aux activités politiques et aux organisations civiques constituent souvent une interdiction de fait. Les mesures de sécurité nationale telles que la déclaration de situation durgence servent souvent de prétexte à la suspension des droits fondamentaux, exemptent les dirigeants de respecter les limites constitutionnelles et accordent aux organismes de sécurité de vastes pouvoirs.
http://www.leconomiste.com/article.html?a=94729