LIBYE - Le Guide célébrait hier son 40e anniversaire à la tête du pays...
Pancartes géantes à sa gloire, spectacle pyrotechnique, danseurs par centaines, jets deau, parade aérienne Pour célébrer ses quarante ans au pouvoir, le Guide libyen, Muammar Kadhafi, aura une fois de plus sorti le grand jeu, avec une mise en scène orchestrée par le Français Martin Arnaud, lauteur de la cérémonie douverture du Mondial de football en 1998. La fête sest toutefois déroulée en labsence des dirigeants occidentaux. Invité, Nicolas Sarkozy a ainsi préféré dépêcher son secrétaire dEtat à la Coopération, Alain Joyandet. Quant à la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, ils étaient simplement représentés par leurs ambassadeurs. Cette prudence sexplique avant tout par le tollé suscité par laccueil triomphal dAbdelbaset Ali Mohamed al-Megrahi à Tripoli le 20 août condamné pour lattentat de Lockerbie (270 morts en 1988) et libéré par lEcosse pour raisons médicales.
Un «partenaire indispensable»
Elle se veut également proportionnée aux efforts de Kadhafi pour présenter un visage plus respectable. «Ce nest pas la peine den faire trop», explique-t-on de source diplomatique française. «La Libye est entrée dans un processus de réinsertion dans le concert des nations (depuis quelle a renoncé au terrorisme et à lacquisition darmes de destruction massive en 2003), auquel la France apporte son soutien. Mais bon, de là à aller à lautocélébration de ce personnage »
Reste quaux yeux de la France, de la Grande-Bretagne et de lItalie, la Libye est passée en quelques années du statut de paria à celui de «partenaire indispensable». «On ne peut plus se comporter avec la Libye comme avant 2003, explique Alain Joyandet à 20 Minutes depuis Tripoli. Ce pays va dans la bonne direction, et on a besoin de lui sur différents dossiers : la lutte contre Al-Qaida, qui renforce sa présence au Sahel, limmigration clandestine et le règlement des conflits régionaux en Afrique». «Les contrats et le pétrole jouent aussi un grand rôle», rappelle lex-ambassadeur André Lewin.
Les efforts du Guide libyen lont-ils rendu fréquentable pour autant ? «Il est fréquenté, tout de même», glisse-t-on au Quai dOrsay. Pragmatique, Alain Joyandet explique: «Je fais le déplacement à Tripoli, et le président Sarkozy la reçu à lElysée. Cest donc que Kadhafi est fréquentable. Même si tout est relatif et quil reste sans doute des efforts à faire». De fait, les organisations de défense des droits de lhomme nont de cesse de dénoncer les exactions dun régime autoritaire qui continue demprisonner et torturer ses opposants. Mais, comme la déclaré le Premier ministre lors de la venue controversée de Kadhafi à Paris en 2007, les «donneurs de leçon» sont désormais invités à «tourner sept fois leur langue dans leur bouche» avant de jouer les trouble-fête.
Faustine Vincent
Pancartes géantes à sa gloire, spectacle pyrotechnique, danseurs par centaines, jets deau, parade aérienne Pour célébrer ses quarante ans au pouvoir, le Guide libyen, Muammar Kadhafi, aura une fois de plus sorti le grand jeu, avec une mise en scène orchestrée par le Français Martin Arnaud, lauteur de la cérémonie douverture du Mondial de football en 1998. La fête sest toutefois déroulée en labsence des dirigeants occidentaux. Invité, Nicolas Sarkozy a ainsi préféré dépêcher son secrétaire dEtat à la Coopération, Alain Joyandet. Quant à la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, ils étaient simplement représentés par leurs ambassadeurs. Cette prudence sexplique avant tout par le tollé suscité par laccueil triomphal dAbdelbaset Ali Mohamed al-Megrahi à Tripoli le 20 août condamné pour lattentat de Lockerbie (270 morts en 1988) et libéré par lEcosse pour raisons médicales.
Un «partenaire indispensable»
Elle se veut également proportionnée aux efforts de Kadhafi pour présenter un visage plus respectable. «Ce nest pas la peine den faire trop», explique-t-on de source diplomatique française. «La Libye est entrée dans un processus de réinsertion dans le concert des nations (depuis quelle a renoncé au terrorisme et à lacquisition darmes de destruction massive en 2003), auquel la France apporte son soutien. Mais bon, de là à aller à lautocélébration de ce personnage »
Reste quaux yeux de la France, de la Grande-Bretagne et de lItalie, la Libye est passée en quelques années du statut de paria à celui de «partenaire indispensable». «On ne peut plus se comporter avec la Libye comme avant 2003, explique Alain Joyandet à 20 Minutes depuis Tripoli. Ce pays va dans la bonne direction, et on a besoin de lui sur différents dossiers : la lutte contre Al-Qaida, qui renforce sa présence au Sahel, limmigration clandestine et le règlement des conflits régionaux en Afrique». «Les contrats et le pétrole jouent aussi un grand rôle», rappelle lex-ambassadeur André Lewin.
Les efforts du Guide libyen lont-ils rendu fréquentable pour autant ? «Il est fréquenté, tout de même», glisse-t-on au Quai dOrsay. Pragmatique, Alain Joyandet explique: «Je fais le déplacement à Tripoli, et le président Sarkozy la reçu à lElysée. Cest donc que Kadhafi est fréquentable. Même si tout est relatif et quil reste sans doute des efforts à faire». De fait, les organisations de défense des droits de lhomme nont de cesse de dénoncer les exactions dun régime autoritaire qui continue demprisonner et torturer ses opposants. Mais, comme la déclaré le Premier ministre lors de la venue controversée de Kadhafi à Paris en 2007, les «donneurs de leçon» sont désormais invités à «tourner sept fois leur langue dans leur bouche» avant de jouer les trouble-fête.
Faustine Vincent