Khaled Meshal à Obama : « Des actes, pas des paroles »

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Casablanca d'antan
VIB
samedi 6 juin 2009 - 07h:49

Helena Cobban



Meshaal s’exprime quelques heures à peine après le discours d’Obama et dans le cadre d’un large entretien dans l’un des bureaux du dirigeant Hamas, dans la capitale syrienne.

Quels actes, quelles actions sur le terrain, quel changement politique ?

Damas, 5 juin (IPS). Le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Meshaal, a réservé un accueil nuancé, jeudi, au long discours que le président Barack Obama a adressé au monde musulman depuis Le Caire.

« Le discours a été intelligemment conçu dans sa façon de s’adresser au monde musulman... et de montrer du respect pour le patrimoine musulman, » a déclaré Meshaal à IPS lors d’un entretien exclusif. « Mais je pense que cela ne suffit pas. Ce dont nous avons besoin, c’est d’actes, d’actions sur le terrain, et d’un changement de politique. »

Meshaal s’exprime ainsi quelques heures à peine après le discours d’Obama et dans le cadre d’un large entretien dans l’un des bureaux du dirigeant Hamas, dans la capitale syrienne.

Lors de l’entretien, Meshaal se montre amical, serein et plein d’assurance, et d’une réflexion très riche. Il est ferme quand il présente les positions de son mouvement, notamment quand il réaffirme qu’il veut que le Hamas soit traité comme une « partie à la solution et non comme une partie au problème. »

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=6726


Meshaal : « J’ai déjà dit que j’acceptais un Etat palestinien si Israël se retire sur la ligne d’avant 1967. Cela n’efface pas la réalité historique de l’occupation israélienne de 1948, mais le Hamas, et les autres factions, ont toutes accepté cette solution d’un Etat palestinien sur la ligne de 1967. Mais Israël n’a toujours pas accepté cela, et la communauté internationale n’a jamais reconnu notre position. »
 
Discours complet d obama (juste en complément), je ne garde que la partie Hamas

http://www.lapaixmaintenant.org/article1952

Il est maintenant temps pour les Palestiniens de se concentrer sur ce qu’ils peuvent construire. L’Autorité palestinienne doit développer sa capacité à gouverner, avec des institutions qui répondent aux besoins de son peuple. Le Hamas a du soutien chez certains Palestiniens, mais il a lui aussi des responsabilités. Pour jouer un rôle et répondre aux aspirations des Palestiniens, et unifier le peuple palestinien, le Hamas doit mettre fin à la violence, reconnaître les accords passés et reconnaître le droit d’Israël à l’existence.

Dans le même temps, les Israéliens doivent reconnaître que, tout comme le droit d’Israël à exister ne peut pas être nié, celui de la Palestine ne peut pas l’être non plus. Les Etats-Unis n’acceptent pas la légitimité de la continuation de la colonisation. Ces constructions violent les accords précédents et sapent les efforts consentis pour parvenir à la paix. Il est temps que ces colonies cessent. :D
 
Obama devrait visiter Gaza
samedi 6 juin 2009 - 07h:48

Medea Benjamin

Pendant les années Bush, beaucoup d’arabes se sont tournés contre les Etats-Unis à cause de l’invasion de l’Afghanistan et de l’Irak aussi bien que des abus commis à Guantanamo et Abou Ghraib. Mais la question qui est réellement au cœur des tensions avec les Etats-Unis, c’est l’intraitable conflit entre Israël et la Palestine, et aussi ce que beaucoup perçoivent comme une politique étatsunienne partiale de soutien à Israël.

L’administration Obama a adopté une position positive sur les colonies israéliennes, appelant à un gel complet. « [Obama] veut voir l’arrêt des colonies de peuplement - pas de quelques peuplements, pas des avant-postes, pas des exceptions ‘de croissance naturelle’. » C’est ce que disait récemment à des journalistes la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton.

Mais l‘administration n’a pratiquement pas dit un seul mot sur la dévastatrice invasion de Gaza qui a laissé plus de 1.400 morts dont quelque 400 enfants. Pour beaucoup au Moyen-Orient, ceci est la poursuite malheureuse de politiques passées, qui condamne la perte de vies israéliennes innocentes mais refuse de se prononcer sur les pertes infiniment disproportionnées de vies palestiniennes entre les mains des militaires israéliens.

L’invasion israélienne de Gaza a commencé le 27 décembre 2008, alors qu’Obama venait de remporter l’élection mais n’avait pas encore pris ses fonctions. Tandis qu’il condamnait l’attaque terroriste du 26 novembre à Bombay, il refusait de lancer un simple appel au cessez-le-feu à Gaza, disant froidement : quand il s’agit des affaires étrangères, il est particulièrement important d’adhérer au principe « un seul président à la fois ».

Une fois intronisé, Obama nomma l’ancien sénateur George Mitchell émissaire spécial et l’envoya immédiatement en « tournée d’écoute » sur les lieux-clés du Moyen-Orient ... à l’exception de Gaza. Mitchell revint une deuxième fois dans la région en février, visitant la Turquie, les Emirats Arabes Unis, l’Egypte, Israël et la Cisjordanie, mais en négligeant une fois de plus Gaza. Même chose lors de sa troisième tournée en avril.

Hillary Clinton n’a jamais visité le territoire gazaoui dévasté par la guerre. Elle a promis 300 millions de $ pour la reconstruction, mais l’aide n’ira pas à Gaza aussi longtemps que l’administration insistera pour ne traiter qu’avec le seul Mahmoud Abbas et son Autorité palestinienne en Cisjordanie, dédaignant le Hamas qui contrôle Gaza et qui a été élu démocratiquement.

Au cours de la campagne présidentielle, Obama a été très applaudi des Américains quand il a dit que l’Amérique devait parler à ses adversaires, sans conditions préalables. Mais son administration pose à présent des conditions ridicules à des entretiens avec le Hamas : il faut qu’il reconnaisse Israël, renonce à la violence et accepte les accords internationaux précédents. Israël, quant à lui, ne doit pas reconnaître la Palestine, renoncer à la violence ni respecter les accords passés. Poser des conditions préalables à un seul côté du conflit rend impossible tout progrès du processus de paix.

Tandis qu’Obama prépare sa tournée moyen-orientale, plus de 150 personnes - la plupart étatsuniennes - sont en train d’essayer d’entrer dans Gaza déchiré par la guerre, à la fois par les frontières égyptienne et israélienne. Organisées sous la bannière du groupe pacifiste CODEPINK, c’est le plus grand groupe d’Américains se rendant à Gaza depuis le début du siège.

Les délégations, invitées par l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens ( UNRWA) apportent des médicaments, des jouets, des fournitures scolaires et du matériel de construction pour cours de récréation. On estime que 1346 enfants de Gaza ont été privés d’un ou plus de leurs parents suite à l’agression israélienne, et la majorité d’entre eux sont restés traumatisés et déprimés.






http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=6724

Ces actions, mieux que toutes les belles paroles qu’il va prononcer au cours de son discours à l’Université du Caire, feront des miracles pour raccommoder nos relations avec le monde arabe, tellement dégradées tout au long des années Bush.
 
Quelques réactions au discours d’Obama au Caire
mercredi 10 juin 2009 - 06h:10

Alain Gresh
Le Monde Diplomatique

Incontestablement, le discours du président Barack Obama prononcé le 4 juin au Caire est important. Sa signification réelle, nous la mesurerons dans les prochains mois.

Je voudrais ici simplement reprendre quelques réactions et analyses, qui vont de l’enthousiasme au scepticisme, de divers commentateurs et responsables arabes, israéliens et occidentaux. On trouvera le texte intégral du discours en français sur le site de La Paix maintenant.

Daniel Levy, sur son blog (projet conjoint de la New American Foundation et de The Century Foundation) fait dix remarques à chaud sur le discours, « 10 Comments on Obama in Cairo - Still Accumulating, Not Expending Capital ». Il fait dix commentaires dont je retiens les suivants (dans son introduction, Daniel Levy remarque que le président n’a pas prononcé le mot de terrorisme) :

le discours marque l’acceptation du dialogue avec l’islam politique ; il trace une ligne de démarcation claire entre Al-Qaida et d’autres mouvements politiques, notamment le Hamas dont il affirme qu’il a un rôle à jouer dans l’avenir de la Palestine ;

même si le discours est important, rien n’a été défini en termes d’analyse concrète ;

le président a reconnu l’implication des Etats-Unis dans le coup d’Etat de 1953 en Iran (même s’il n’a pas présenté d’excuses) et il a affirmé le droit de l’Iran a l’énergie nucléaire pacifique ;

il n’a eu aucun mot positif sur le président Moubarak et il a maintenu l’importance du droit des peuples à choisir librement leur gouvernement.

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=6739


Mechaal : « Le discours était intelligemment écrit pour s’adresser au monde musulman et dans la manière dont il a montré du respect pour l’héritage musulman. Mais je pense que ce n’est pas suffisant. Ce dont on a besoin, ce sont des actes, des actes sur le terrain, un changement de politique.

(...) Pourquoi Obama est prêt à dialogue avec l’Iran sans conditions préalables, et pas avec nous. Obama utilise des mots nouveaux en partie différents de ce que nous avons entendu chez Bush, mais en aucun cas nous n’acceptons de préconditions. »
 
Le monde arabe attend maintenant des actes
mercredi 10 juin 2009 - 06h:24

Juan Miguel Muñoz - El Païs

Un proverbe arabe dit : Un fou peut jeter une pierre dans un puits d’eau, mais 100 sages sont nécessaires pour l’en sortir. Le déséquilibré serait l’ancien président George Bush, le puits, le monde arabe et musulman, et le discours prononcé par Barack Obama au Caire, le premier effort visant à sortir la pierre

L’allocution du chef de la Maison Blanche a été saluée par de nombreux dirigeants politiques et universitaires des Philippines au Maroc, mais aussi méprisée par les plus radicaux, qui attendent depuis des dizaines d’années un peu plus que des paroles.

Parce que cela répond en grande majorité, à un scepticisme enraciné par un demi-siècle de politiques agressives des États-Unis envers le Moyen-Orient : ils veulent voir des actes, et vite. Et il n’y a pas de meilleur endroit pour vérifier les intentions d’Obama que le conflit entre Israéliens et Palestiniens.

Ahmed, un commerçant de Beyrouth, a résumé le sentiment dominant parmi les Arabes : Pas mal ce qu’il a dit, maintenant nous voulons voir la mise en œuvre ? Chacun tire l’eau à son moulin. Le gouvernement irakien s’est montré satisfait de la promesse du retrait total des troupes américaines de l’Irak en 2012. Nabil Abu Rudeina, porte-parole de l’ex-président palestinien, Mahmoud Abbas, a déclaré que le discours "est un bon début", et a apprécié la remarque que la situation que subissent les Palestiniens est intolérable.

Et Fauzi Barhum, chef de file du Hamas, a également salué Obama. C’est un discours plein de courtoisie et de douce diplomatie ", a déclaré Barhum, qui a cependant commis une faute, en faisant allusion à la victoire démocratique du Hamas en 2006, avant d’ajouter : "Les espoirs et les bonnes paroles ne suffisent pas face à l’agression israélienne".

Bien que les analystes saoudiens, égyptiens et iraniens se félicitent des références bienveillantes du président et de son ton conciliant, la tâche entreprise par Obama est cyclopéenne. Il serait naïf de penser qu’il pourrait surmonter le ressentiment du monde islamique.

Preuve en a été la réaction de Hassan Fadlala, député du Hezbollah. "Le monde islamique", commente t-il,"n’a pas besoin de sermons politiques ou moraux. Ce qui est nécessaire c’est un changement fondamental dans la politique américaine, à commencer par mettre un terme au soutien total à l’agression israélienne, par le retrait d’Irak et d’Afghanistan et la fin de l’ingérence dans les affaires intérieures des pays musulmans".

Ils veulent le voir pour le croire.

En Iran, avant même qu’Obama prononce son discours, le chef suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a commencé à le critiquer, signale Ángeles Espinosa depuis Téhéran. "Les mots et les discours ne changent rien", a déclaré Khamenei.

L’Iran est l’un des rares pays musulmans où aucune télévision nationale n’a diffusé le message d’Obama en direct. La chaîne par satellite PressTV, qui dépend du bureau du chef de l’état, a cependant ouvert ses informations avec la nouvelle, tout en soulignant tout au long de l’intervention que les "liens entre Israël et les États-Unis ne peuvent être rompus".
 
salem alaykum oukhty ...comment va ?

" Le monde arabe attend maintenant des actes " : en effet ...j'en fait parti :langue:
salam oua rahmatou allah
ça va hamdullah
pour les actes ça fait 60 ans qu'on attend et je pense qu'après le massacre de Gaza pas seuls les arabes attendent mais une partie de la communauté internationale civile quelque soit sa religion ou appartenance
 
Les deux sont liés :D
non pas pour moi personnellement surtout au vu de ce qui s'est passé dans les rues des villes à travers le monde et le silence des gouvernements et leur manque de réactivité voire la sanction pour certains pays..alors vient pas associer les deux c'est une honte pour tous ceux qui se sont mobilisés et se mobilisent encore pour la cause avec des faits et pas que des paroles en attendant l'action ;)
 
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