Le cheikh Al Jaber s’apprête à payer 1,6 milliards d’euros pour racheter les grands hôtels du groupe Concorde. Après avoir lâché 1 milliard pour sauver Balkany de la misère…
Lutetia, Martinez, Palais de la Méditerranée… Une trentaine des plus grands palaces français vont bientôt changer de mains. Le fonds d’investissement américain Starwood Capital, qui les avait achetés en 2005 à la famille Taittinger, est train de les revendre à son tour à un cheikh saoudien dont il va falloir retenir le nom : Mohamed Bin Issa Al Jaber. Cinquième fortune d’Arabie Saoudite, l’homme pèse 5,3 milliards de dollars selon le classement 2008 du magazine Forbes, ce qui le place au 194ème rang mondial.
Ce petit père rondouillard, à la moustache courte, n’est pourtant pas gonflé aux pétrodollars et n’a aucun lien de parenté avec la famille régnante. Il se revendique « self made man » et c’est à l’immobilier qu’il doit son immense fortune. « Il est devenu Cheikh comme on devient Lord en Angleterre, lorsqu’on est une pop star qui a vendu suffisamment d’albums », confie l’un de ses proches. Avec plus de 9 milliards de dollars d’actifs, son groupe MBI International a largement de quoi se porter au secours de Starwood, pris à la gorge par la crise financière et pressé de rembourser ses dettes par sa principale banque, Citibank, au bord de la faillite. Al Jaber serait prêt à mettre 1,6 milliard d’euros sur la table pour devenir, enfin, l’un des grands magnats de l’hôtellerie de luxe.
Des syndicats de l’hôtel Martinez séduits
Pauvre Barry Sternlicht ! Le patron de Starwood, qui aime tant se faire photographier en pyjama de soie dans des draps blancs, n’a plus le choix : après avoir revendu le champagne et le cristal Baccarat, qu’il avait trouvé dans la corbeille en 2005, le voilà contraint de se défaire des palaces…
Les femmes de chambre et les portiers des hôtels quatre étoiles, de toute façon, ne se faisaient guère d’illusions. Ils avaient bien observé qu’en dépit de ses beaux discours, l’Américain n’avait pas investi les montagnes de dollars promises dans la rénovation des hôtels. Le Lutetia ou le Concorde Lafayette restent de belles adresses, mais qui ont pris un sacré coup de vieux au regard de ce que les nouveaux riches peuvent trouver à Dubai, Moscou ou à Shanghai. « Starwood n’a rien apporté, regrette Claude Devaux, représentant FO du personnel de l’hôtel Martinez, à Cannes. Leur seule préoccupation était toujours plus de rentabilité pour les actionnaires… et une belle culbute à la revente ». Le syndicaliste, en revanche, a eu une très bonne impression en écoutant l’émissaire du cheikh présenter son projet au comité central d’entreprise, lundi dernier, à Paris. « Il a du charisme. Et il donne beaucoup d’argent à des œuvres sociales et caritatives ». Hum… Al Jaber a surtout beaucoup de cash et sait que c’est en période de crise que l’on fait les meilleures affaires.
Qui, jusqu’à présent, avait entendu parler de Mohamed Bin Issa Al Jaber ? Le Saoudien, également titulaire d’un passeport autrichien, vit pourtant un tiers du temps à Paris et a déjà acheté, au fil des ans, un paquet d’hôtels, dont le Balzac près des Champs Elysées. Un homme en tout cas, le connaît bien, pour avoir monté un gros deal avec lui : Patrick Balkany, le maire de Levallois-Perret, l’ami du président. Le 1er juillet dernier, le cheikh s’est rendu à Levallois pour signer avec la Semarelp, la société d’économie mixte locale, un gros contrat de construction de deux tours jumelles de 164 mètres de haut en bord de Seine. Un projet bien clinquant, comme Balkany les aime : 82 000 m2 de bureaux, un hôtel de luxe de 400 chambres, un spa, une piscine, un restaurant gastronomique. Montant du contrat : 1 milliard d’euros, dont 250 millions tomberont dans les caisses de la ville… qui en a cruellement besoin. C’est la ville la plus endettée de France : 4292 euros par habitant, selon le magazine Capital, soit 50 % de plus qu’en 2001 !
Levallois sous surveillance « négative » des agences de notation financière
« Depuis son retour à la mairie en 2001, Balkany s’est relancé dans des projets immobiliers délirants. Au risque de ne pas pouvoir rembourser ses emprunts », observe l’ancien maire Oliver de Chazeaux, qui avait tenté de remettre de l’ordre dans la ville entre 1995 et 2001. Il y a quelques jours, l’agence de notation financière Fitch a placé Levallois « sous surveillance négative » : la ville a émis pour 221 millions d’euros de bons du trésor à court terme, dont 155 millions doivent impérativement être remboursés d’ici à fin 2008. Impossible, sans l’argent des tours ! Le cheikh Al Jaber est décidément un homme providentiel.
Lutetia, Martinez, Palais de la Méditerranée… Une trentaine des plus grands palaces français vont bientôt changer de mains. Le fonds d’investissement américain Starwood Capital, qui les avait achetés en 2005 à la famille Taittinger, est train de les revendre à son tour à un cheikh saoudien dont il va falloir retenir le nom : Mohamed Bin Issa Al Jaber. Cinquième fortune d’Arabie Saoudite, l’homme pèse 5,3 milliards de dollars selon le classement 2008 du magazine Forbes, ce qui le place au 194ème rang mondial.
Ce petit père rondouillard, à la moustache courte, n’est pourtant pas gonflé aux pétrodollars et n’a aucun lien de parenté avec la famille régnante. Il se revendique « self made man » et c’est à l’immobilier qu’il doit son immense fortune. « Il est devenu Cheikh comme on devient Lord en Angleterre, lorsqu’on est une pop star qui a vendu suffisamment d’albums », confie l’un de ses proches. Avec plus de 9 milliards de dollars d’actifs, son groupe MBI International a largement de quoi se porter au secours de Starwood, pris à la gorge par la crise financière et pressé de rembourser ses dettes par sa principale banque, Citibank, au bord de la faillite. Al Jaber serait prêt à mettre 1,6 milliard d’euros sur la table pour devenir, enfin, l’un des grands magnats de l’hôtellerie de luxe.
Des syndicats de l’hôtel Martinez séduits
Pauvre Barry Sternlicht ! Le patron de Starwood, qui aime tant se faire photographier en pyjama de soie dans des draps blancs, n’a plus le choix : après avoir revendu le champagne et le cristal Baccarat, qu’il avait trouvé dans la corbeille en 2005, le voilà contraint de se défaire des palaces…
Les femmes de chambre et les portiers des hôtels quatre étoiles, de toute façon, ne se faisaient guère d’illusions. Ils avaient bien observé qu’en dépit de ses beaux discours, l’Américain n’avait pas investi les montagnes de dollars promises dans la rénovation des hôtels. Le Lutetia ou le Concorde Lafayette restent de belles adresses, mais qui ont pris un sacré coup de vieux au regard de ce que les nouveaux riches peuvent trouver à Dubai, Moscou ou à Shanghai. « Starwood n’a rien apporté, regrette Claude Devaux, représentant FO du personnel de l’hôtel Martinez, à Cannes. Leur seule préoccupation était toujours plus de rentabilité pour les actionnaires… et une belle culbute à la revente ». Le syndicaliste, en revanche, a eu une très bonne impression en écoutant l’émissaire du cheikh présenter son projet au comité central d’entreprise, lundi dernier, à Paris. « Il a du charisme. Et il donne beaucoup d’argent à des œuvres sociales et caritatives ». Hum… Al Jaber a surtout beaucoup de cash et sait que c’est en période de crise que l’on fait les meilleures affaires.
Qui, jusqu’à présent, avait entendu parler de Mohamed Bin Issa Al Jaber ? Le Saoudien, également titulaire d’un passeport autrichien, vit pourtant un tiers du temps à Paris et a déjà acheté, au fil des ans, un paquet d’hôtels, dont le Balzac près des Champs Elysées. Un homme en tout cas, le connaît bien, pour avoir monté un gros deal avec lui : Patrick Balkany, le maire de Levallois-Perret, l’ami du président. Le 1er juillet dernier, le cheikh s’est rendu à Levallois pour signer avec la Semarelp, la société d’économie mixte locale, un gros contrat de construction de deux tours jumelles de 164 mètres de haut en bord de Seine. Un projet bien clinquant, comme Balkany les aime : 82 000 m2 de bureaux, un hôtel de luxe de 400 chambres, un spa, une piscine, un restaurant gastronomique. Montant du contrat : 1 milliard d’euros, dont 250 millions tomberont dans les caisses de la ville… qui en a cruellement besoin. C’est la ville la plus endettée de France : 4292 euros par habitant, selon le magazine Capital, soit 50 % de plus qu’en 2001 !
Levallois sous surveillance « négative » des agences de notation financière
« Depuis son retour à la mairie en 2001, Balkany s’est relancé dans des projets immobiliers délirants. Au risque de ne pas pouvoir rembourser ses emprunts », observe l’ancien maire Oliver de Chazeaux, qui avait tenté de remettre de l’ordre dans la ville entre 1995 et 2001. Il y a quelques jours, l’agence de notation financière Fitch a placé Levallois « sous surveillance négative » : la ville a émis pour 221 millions d’euros de bons du trésor à court terme, dont 155 millions doivent impérativement être remboursés d’ici à fin 2008. Impossible, sans l’argent des tours ! Le cheikh Al Jaber est décidément un homme providentiel.