FPP75
VIB
Je ne sais pas quoi en penser 
Une femme de 36 ans, qui vit une passion amoureuse avec un adolescent, a été condamnée à deux mois de prison avec sursis pour « soustraction de mineur ».
Elle le regarde avec « admiration », clouée sur son fauteuil roulant, et jure quil « est le plus beau ». Lourdement handicapée, Léa*, 36 ans, « assume de vivre une véritable histoire damour » depuis presque deux ans avec Laurent*, un adolescent de 16 ans à forte personnalité. Une passion amoureuse que la justice vient de condamner.
Mardi, le tribunal correctionnel de Brest a infligé à Léa deux mois de prison avec sursis pour « soustraction denfant » après que les services de laide sociale à lenfance du conseil général du Finistère, qui ont la charge de Laurent, ont dénoncé leur liaison.
Critiquant un « jugement moral », elle a fait appel de cette décision et continue donc de voir son « amoureux », malgré linterdiction des juges. « Si javais été normale, personne naurait rien trouvé à redire. Je nai rien fait de mal », insiste cette femme née lourdement handicapée. La Thalidomide, un médicament antinausées prescrit aux mères enceintes dans les années 1970, a provoqué chez elle de graves malformations congénitales qui lont privée de jambes et de bras. « La justice naccepte pas cette relation consentie alors quil existe entre eux un sentiment réel et puissant. On est dans lhypocrisie dune société qui se dit tolérante », peste Me Yves Chevasson, son avocat.
Laurent pose un petit bisou sur la bouche de Léa avant de retrouver ses copains du lycée. Ce solide gaillard, élève de seconde, critique « une décision avant tout injuste » du tribunal, où il a « côtoyé de vrais délinquants et des voleurs ». Il « ne comprend ni le motif ni la peine infligée » à celle quil appelle « sa copine ». « Si je vis avec Léa, cest mon choix. Jai 16 ans et je sais ce que je veux », insiste ladolescent qui fêtera ses 17 ans le 8 juillet. Pour vivre son amour au grand jour, Léa a même quitté Vendôme (Loir-et-Cher) et un mari dont elle est en train de divorcer, pour sinstaller à Brest, dans un immeuble situé tout près du lycée où Laurent est interne la semaine. « Depuis que je ne vois plus mon père, le juge des enfants a décidé que je devais aller en famille daccueil le week-end. Cela ne me convient pas. Je préfère vivre avec Léa. Elle a besoin de moi. On ma reproché de moccuper delle, de faire sa toilette, de laider à manger car il lui faut bien quelquun, et on se permet de la juger ! » sénerve ladolescent.
Ils ont lié connaissance en 2008 en échangeant sur un forum Internet dédié à Sophie Marceau, dont ils sont fans. Léa ne cache pas dans ses messages quelle « est handicapée de naissance ». Peu à peu, Laurent comprend quelle « compte pour lui ». « Lors dun voyage scolaire en Espagne, la coupure a été trop longue. On ne pouvait pas communiquer sur notre messagerie électronique et jai craqué. Jai compris que jétais amoureux », détaille le jeune homme. Après avoir passé des vacances à lété 2008, Léa a emménagé à Brest à lautomne. « Jallais la voir en cachette entre deux cours », sourit Laurent.
Mais cette liaison nest pas du goût de son père, un maître principal de la marine nationale qui fouille à chaque retour à la maison les affaires de son fils. En avril 2009, ladolescent est chassé de la maison familiale et trouve alors refuge chez Léa. Sa mère, elle, a passé quelques jours chez eux pour les fêtes : « Sur le coup, javoue que je nai pas compris cette liaison, mais je constate aujourdhui que mon fils nest pas malheureux, souligne Carole, qui vit dans le sud de la France. Cette femme est attentionnée. Cest une histoire damour. Je ne veux rien faire pour les séparer et je crois que Laurent est bien dans sa tête et dans sa peau. » « Léa nest pas mon gourou, conclut Laurent, mais mon amour. »
* Les prénoms ont été changés.
Une femme de 36 ans, qui vit une passion amoureuse avec un adolescent, a été condamnée à deux mois de prison avec sursis pour « soustraction de mineur ».
Elle le regarde avec « admiration », clouée sur son fauteuil roulant, et jure quil « est le plus beau ». Lourdement handicapée, Léa*, 36 ans, « assume de vivre une véritable histoire damour » depuis presque deux ans avec Laurent*, un adolescent de 16 ans à forte personnalité. Une passion amoureuse que la justice vient de condamner.
Mardi, le tribunal correctionnel de Brest a infligé à Léa deux mois de prison avec sursis pour « soustraction denfant » après que les services de laide sociale à lenfance du conseil général du Finistère, qui ont la charge de Laurent, ont dénoncé leur liaison.
Critiquant un « jugement moral », elle a fait appel de cette décision et continue donc de voir son « amoureux », malgré linterdiction des juges. « Si javais été normale, personne naurait rien trouvé à redire. Je nai rien fait de mal », insiste cette femme née lourdement handicapée. La Thalidomide, un médicament antinausées prescrit aux mères enceintes dans les années 1970, a provoqué chez elle de graves malformations congénitales qui lont privée de jambes et de bras. « La justice naccepte pas cette relation consentie alors quil existe entre eux un sentiment réel et puissant. On est dans lhypocrisie dune société qui se dit tolérante », peste Me Yves Chevasson, son avocat.
Laurent pose un petit bisou sur la bouche de Léa avant de retrouver ses copains du lycée. Ce solide gaillard, élève de seconde, critique « une décision avant tout injuste » du tribunal, où il a « côtoyé de vrais délinquants et des voleurs ». Il « ne comprend ni le motif ni la peine infligée » à celle quil appelle « sa copine ». « Si je vis avec Léa, cest mon choix. Jai 16 ans et je sais ce que je veux », insiste ladolescent qui fêtera ses 17 ans le 8 juillet. Pour vivre son amour au grand jour, Léa a même quitté Vendôme (Loir-et-Cher) et un mari dont elle est en train de divorcer, pour sinstaller à Brest, dans un immeuble situé tout près du lycée où Laurent est interne la semaine. « Depuis que je ne vois plus mon père, le juge des enfants a décidé que je devais aller en famille daccueil le week-end. Cela ne me convient pas. Je préfère vivre avec Léa. Elle a besoin de moi. On ma reproché de moccuper delle, de faire sa toilette, de laider à manger car il lui faut bien quelquun, et on se permet de la juger ! » sénerve ladolescent.
Ils ont lié connaissance en 2008 en échangeant sur un forum Internet dédié à Sophie Marceau, dont ils sont fans. Léa ne cache pas dans ses messages quelle « est handicapée de naissance ». Peu à peu, Laurent comprend quelle « compte pour lui ». « Lors dun voyage scolaire en Espagne, la coupure a été trop longue. On ne pouvait pas communiquer sur notre messagerie électronique et jai craqué. Jai compris que jétais amoureux », détaille le jeune homme. Après avoir passé des vacances à lété 2008, Léa a emménagé à Brest à lautomne. « Jallais la voir en cachette entre deux cours », sourit Laurent.
Mais cette liaison nest pas du goût de son père, un maître principal de la marine nationale qui fouille à chaque retour à la maison les affaires de son fils. En avril 2009, ladolescent est chassé de la maison familiale et trouve alors refuge chez Léa. Sa mère, elle, a passé quelques jours chez eux pour les fêtes : « Sur le coup, javoue que je nai pas compris cette liaison, mais je constate aujourdhui que mon fils nest pas malheureux, souligne Carole, qui vit dans le sud de la France. Cette femme est attentionnée. Cest une histoire damour. Je ne veux rien faire pour les séparer et je crois que Laurent est bien dans sa tête et dans sa peau. » « Léa nest pas mon gourou, conclut Laurent, mais mon amour. »
* Les prénoms ont été changés.