La Belgique durcit la traque aux faux touristes

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ZAVENTEM - Il est de moins en moins aisé pour les étrangers venant hors de la zone euro de pénétrer sur le sol belge. À Zaventem, première porte d’entrée en Belgique, il y a de plus en plus de voyageurs qui se voient refuser.


Il est de moins en moins aisé pour les étrangers venant hors de la zone euro de pénétrer sur le sol belge. À Zaventem, première porte d’entrée en Belgique, il y a de plus en plus de voyageurs qui se voient refuser l’accès au pays en raison d’un durcissement de la police d’accès à la Belgique, révèle samedi Le Soir.

Entre 2007 et 2011, le nombre de refus d’entrée sur le territoire a augmenté de 300 %, passant de 822 à 2.412. Par ailleurs, 73 % des demandes de visas touristiques déposées auprès de l’Office des étrangers ont été refusées.

La police de l’aéroport de Bruxelles-National effectue en moyenne 2,8 expulsions par jour, des voyageurs à peine arrivés ou des personnes en situation irrégulière sur notre territoire.

D’après les agents interrogés par Le Soir, les autorités politiques auraient fixé un objectif de 5 expulsions par jour. Un chiffre difficile à atteindre puisque seuls 4 policiers sont mandatés pour assurer des retours forcés.

Avec Zaventem, il existe 13 points de contrôle frontalier pour entrer en Belgique
http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=DMF20120728_00186562
 
« Les frontières ? Une zone grise »

Nancy Bracke est attachée au service Contrôle des frontières de l’Office des étrangers.

Pourquoi y a-t-il encore un contrôle des frontières effectué en Belgique ?

Il y a treize contrôles frontaliers en Belgique, comme c’est le cas dans les aéroports de Bruxelles et de Gosselies mais aussi dans les ports. Le contrôle aux frontières sert à éviter l’immigration illégale, les mariages blancs…

Sur quelles bases rendez-vous vos décisions de refus d’accès au territoire lors de courts séjours ?

Les agents de police des postes frontières rédigent un rapport après un examen approfondi. Faute de moyens suffisants, nous ne rencontrons pas les personnes concernées. Le plus souvent, nous suivons le compte rendu de la police.

Vous faites donc entièrement confiance à la police ?

Oui, nous n’avons pas le choix. La police est la première instance compétente à la frontière, pour vérifier les faux documents et les personnes suspectes.

C’est-à-dire ?

Les policiers qui contrôlent les arrivées en ont l’habitude. Il y a des profils suspects. Ils repèrent les personnes nerveuses. Ils peuvent voir de loin si quelque chose est louche.

Ce contrôle est donc sans faille ?

Évidemment non. Et on doit l’admettre, on est dans une zone grise. Comme partout, certains policiers sont plus stricts que d’autres mais nous ne voulons pas les contrôler. On se rend parfois compte qu’un policier est plus strict qu’un autre. De nombreuses personnes refoulées que nous avons rencontrées avaient leurs documents en règle.

Certaines viennent rendre visite à leur famille. En leur refusant l’accès à la Belgique, n’avez-vous pas l’impression de briser des vies ?

C’est peut-être vrai que certains vont payer pour ceux qui fraudent. Sur le papier, tout peut être bien en ordre et la personne peut être malhonnête. Et vice versa. En cas de doutes, on peut rentrer en contact avec la personne ou la famille.
Propos recueillis par Sandrine Lana (st.)
http://archives.lesoir.be/entretien_t-20120728-021AEY.html
 
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Mettre les pieds en Belgique : tous ne sont pas égaux
Reportage

Aéroport de Zaventem, 14 heures. Zone des arrivées des vols long-courriers. Ici, les non-Belges n’échappent pas au contrôle d’identité.

Deux policiers du contrôle des frontières posent des questions d’ordre général sur le motif de la venue et vérifient les passeports. José P. vient de débarquer. Ce Vénézuélien s’apprête à revoir son ami d’enfance, installé en Belgique.

Le jeune homme présente son passeport. Il « n’a pas assez de moyens de subsistance » pour séjourner en Belgique.

Suit un deuxième contrôle plus poussé : motif de la visite, contrôle des documents… Le refus se confirme. Il attendra son vol retour au centre Inad (réservé aux personnes « inadmissibles ») situé en bout de pistes de l’aéroport.

Quel que soit le motif de l’expulsion après le second examen, les personnes refoulées se retrouvent au centre Inad avant de reprendre un vol vers leur pays d’origine.

Au mur du centre, un planisphère : l’Europe et son espace Schengen. Autour d’une table, des Albanais finissent un puzzle. Le Centre pour l’égalité des chances souligne dans son rapport « les difficultés que rencontrent les étrangers Inad qui souhaitent contester le bien-fondé de la décision de refoulement ».

Vincent Lurquin, avocat et ancien président du Mrax (Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie), s’indigne : « S’il y a une zone de non-droit en Belgique, c’est bien là.

En théorie, il devrait y avoir un avocat pro deo proposé à chaque personne. Pour qu’un recours ait une chance d’aboutir, il faut prouver l’extrême urgence, le préjudice grave. Pour un touriste, on n’y arrive pas. »

José retourne donc chez lui.

Quelques semaines plus tard, il revient, il a un peu d’argent en poche et dispose d’une prise en charge en bonne et due forme de ses amis.

Cela les engage légalement à subvenir à ses besoins pour la durée du séjour. Au contrôle frontière, il est à nouveau écarté et recalé. Les documents ont pourtant été remplis. « La prise en charge signée par la commune n’est pas conforme ; elle n’a pas été transmise à l’Office des étrangers !, explique l’ami de José.

Alors, l’Office a refusé son entrée pour des papiers non envoyés. Pourtant, ce n’est pas de notre faute ! »


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http://archives.lesoir.be/la-belgique-durcit-la-traque-aux-faux-touristes_t-20120728-021AEX.html
 
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