La bombe bactériologique britannique à laquelle la population de l'Allemagne nazie a échappé

En 1942, une expérimentation sur la maladie du charbon a été menée sur l'île écossaise de Gruinard. Il a fallu un demi-siècle pour en décontaminer les sols.​


Pilotée depuis les labos de Porton Down, cette opération ambitieuse envisage le largage de «bombes» bactériologiques charriant la maladie du charbon. Lâchés sur les prés allemands, ces appâts contaminés décimeraient le bétail ennemi et affameraient sa population. De l'animal, la maladie se propagerait ensuite chez l'homme –cette pathologie est mortelle dans 90% des cas si ses spores infectent les voies respiratoires. Conquis, Winston Churchill donne son feu vert: cinq millions de bombes doivent être produites d'ici à avril 1943. Reste à s'assurer du bon fonctionnement du procédé.

Pour ce faire, l'état-major britannique ordonne une batterie de tests grandeur nature. Gruinard, une minuscule île rocheuse d'un kilomètre sur deux, sur la côte occidentale de l'Écosse, est sélectionnée pour abriter l'expérience. On y vérifiera l'efficacité de la bombe bactériologique sur un troupeau de moutons, introduit depuis le continent.

En 1942, l'aviation britannique bombarde Gruinard de tourteaux de lin infectés par la maladie du charbon. Les chercheurs sont enthousiastes: en quelques semaines, tous les moutons sont morts. Pour limiter la contagion, leurs carcasses sont brûlées puis enfouies en dynamitant une portion de la falaise de l'île. On ignore encore qu'il faudra un demi-siècle à Gruinard pour éliminer le poison.


Si l'état-major britannique confirme l'efficacité du procédé, son déploiement militaire n'aboutira jamais. C'est heureux –une initiative de cette ampleur aurait sans doute causé des millions de morts parmi les populations civiles des métropoles allemandes. Ce n'est pourtant pas une prise de conscience morale qui relègue l'opération Vegetarian au grenier, mais l'évolution naturelle du conflit: après 1943, il tourne définitivement en faveur des Alliés, rendant ces armes d'usure obsolètes.

 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Sérieux? C'est atroce. Ça aurait pu produire un carnage d'une ampleur comparable à la Shoah. Quelle honte! Quelle bassesse!
 
Haut