dimanche 18 octobre 2009 - 21h:51
Mel Frykberg
« Les Turcs semblent opérer un changement de politique majeur dans la région alors quils voient lEst comme une possible alternative à leurs relations avec lOuest, particulièrement au vu de leurs difficultés à rejoindre lUnion européenne, » dit le Dr Samir Awad de luniversité de Birzeit, près de Ramallah.
« Les relations de plus en plus tendues de la Turquie avec Israël et sa sympathie grandissante pour la cause palestinienne pourraient avoir une forte influence sur les Européens, les Américains et les pays arabes, » dit Awad à IPS.
« La Turquie, pays musulman laïc, entretient des liens forts avec le monde musulman et arabe. Dans le même temps, elle a des liens étroits avec les Etats-Unis, qui la considèrent comme un allié régional et stratégique. Elle est aussi quelque peu respectée par lOccident pour sa laïcité et sa démocratie, bien que non sans faille. »
Les relations turco-israéliennes se sont brusquement détériorées quand la Turquie a exclu Israël dune manuvre militaire qui était prévue avec les autres membres de lOTAN (organisation du traité de lAtlantique Nord). Cela a provoqué la consternation dans les cercles diplomatiques et gouvernementaux israéliens qui considèrent la Turquie comme lallié musulman dIsraël le plus puissant dans la région.
Aggravant encore les choses pour Israël, la Syrie a annoncé mardi quelle allait mener des manuvres militaires plus importantes encore avec la Turquie. Un exercice militaire commun entre les deux pays a déjà eu lieu cette année.
Le bombardement intensif de Gaza par Israël au début de lannée a marqué un tournant. Le gouvernement turc a dû répondre à son opinion publique, écoeurée par lagression militaire dIsraël sur le territoire côtier. Même larmée turque qui a entretenu par le passé des liens étroits avec larmée israélienne na pu ignorer lagression.
La dernière évolution, avec un gouvernement de droite du Premier ministre Benjamin Netanyahu qui amplifie la judaïsation de Jérusalem-Est, porte atteinte au culte musulman à la mosquée Al-Aqsa et poursuit les constructions dans les colonies, na fait que cimenter la position de la Turquie.
Anat Lapidot-Firilla, de luniversité hébraïque de Jérusalem, soutient dans le quotidien israélien Haaretz que la Turquie se verrait bien le chef de file du monde musulman sunnite.
La Turquie « assume un lourd héritage de ses ancêtres de lEmpire ottoman, une mission qui implique de promouvoir la paix et la stabilité régionales autant que la prospérité économique, » dit Lapidot-Firilla.
La Turquie a entretenu des liens solides avec les politiques et les militaires israéliens, et la dégradation de leurs relations vient sajouter à un élan international qui monte à lencontre dIsraël en raison de sa politique contre les Palestiniens et du massacre dans la bande de Gaza.
« Les Turcs pourraient faire pression sur les Israéliens pour réduire leur violence à légard des Palestiniens, car Israël tient à ses relations stratégiques avec la Turquie. Les Palestiniens ne peuvent quen tirer avantage », dit Awad à IPS.
« La Turquie pourrait également exercer une influence sur les Américains pour quils pèsent sur leur allié israélien » dit Awad. Les Etats-Unis voient dans la Turquie un rempart contre ce quils considèrent comme un croissant de lextrémisme avec lIran, lIraq, la Syrie, le Hezbollah et le Hamas.
« Il est également possible que les Turcs incitent les dirigeants du monde arabe à donner plus et autrement que du bout des lèvres à la cause palestinienne. Les Turcs se sont fait un exemple moral en agissant par laction diplomatique contre Israël, une action qui représente plus que lEgypte et la Jordanie, qui ont un traité de paix avec Israël, nont jamais fait », ajoute Awad.
La Turquie se propose de défendre un certain nombre de résolutions en faveur des Palestiniens dans des forums régionaux et internationaux. Notamment au Conseil de sécurité des Nations unies, à lAssemblée générale des Nations unies, au Conseil des Droits de lhomme à Genève.
La Turquie a également participé à une récente rencontre de lOrganisation des pays islamiques et à une session de la Ligue arabe où, inévitablement, Israël était à lordre du jour.
« Alors que la Turquie a déjà, dans le passé, soutenu des résolutions propalestiniennes dans ces assemblées, je pense quelle fera entendre sa voix plus fort à lavenir et quelle fera pression plus fermement, » dit Awad.
Enfin, les Turcs peuvent encore aider à peser sur les discussions futures pour lunion palestinienne au Caire, alors que le Hamas et le Fatah semblent incapables de franchir le pas deux-mêmes.
Mel Frykberg
« Les Turcs semblent opérer un changement de politique majeur dans la région alors quils voient lEst comme une possible alternative à leurs relations avec lOuest, particulièrement au vu de leurs difficultés à rejoindre lUnion européenne, » dit le Dr Samir Awad de luniversité de Birzeit, près de Ramallah.
« Les relations de plus en plus tendues de la Turquie avec Israël et sa sympathie grandissante pour la cause palestinienne pourraient avoir une forte influence sur les Européens, les Américains et les pays arabes, » dit Awad à IPS.
« La Turquie, pays musulman laïc, entretient des liens forts avec le monde musulman et arabe. Dans le même temps, elle a des liens étroits avec les Etats-Unis, qui la considèrent comme un allié régional et stratégique. Elle est aussi quelque peu respectée par lOccident pour sa laïcité et sa démocratie, bien que non sans faille. »
Les relations turco-israéliennes se sont brusquement détériorées quand la Turquie a exclu Israël dune manuvre militaire qui était prévue avec les autres membres de lOTAN (organisation du traité de lAtlantique Nord). Cela a provoqué la consternation dans les cercles diplomatiques et gouvernementaux israéliens qui considèrent la Turquie comme lallié musulman dIsraël le plus puissant dans la région.
Aggravant encore les choses pour Israël, la Syrie a annoncé mardi quelle allait mener des manuvres militaires plus importantes encore avec la Turquie. Un exercice militaire commun entre les deux pays a déjà eu lieu cette année.
Le bombardement intensif de Gaza par Israël au début de lannée a marqué un tournant. Le gouvernement turc a dû répondre à son opinion publique, écoeurée par lagression militaire dIsraël sur le territoire côtier. Même larmée turque qui a entretenu par le passé des liens étroits avec larmée israélienne na pu ignorer lagression.
La dernière évolution, avec un gouvernement de droite du Premier ministre Benjamin Netanyahu qui amplifie la judaïsation de Jérusalem-Est, porte atteinte au culte musulman à la mosquée Al-Aqsa et poursuit les constructions dans les colonies, na fait que cimenter la position de la Turquie.
Anat Lapidot-Firilla, de luniversité hébraïque de Jérusalem, soutient dans le quotidien israélien Haaretz que la Turquie se verrait bien le chef de file du monde musulman sunnite.
La Turquie « assume un lourd héritage de ses ancêtres de lEmpire ottoman, une mission qui implique de promouvoir la paix et la stabilité régionales autant que la prospérité économique, » dit Lapidot-Firilla.
La Turquie a entretenu des liens solides avec les politiques et les militaires israéliens, et la dégradation de leurs relations vient sajouter à un élan international qui monte à lencontre dIsraël en raison de sa politique contre les Palestiniens et du massacre dans la bande de Gaza.
« Les Turcs pourraient faire pression sur les Israéliens pour réduire leur violence à légard des Palestiniens, car Israël tient à ses relations stratégiques avec la Turquie. Les Palestiniens ne peuvent quen tirer avantage », dit Awad à IPS.
« La Turquie pourrait également exercer une influence sur les Américains pour quils pèsent sur leur allié israélien » dit Awad. Les Etats-Unis voient dans la Turquie un rempart contre ce quils considèrent comme un croissant de lextrémisme avec lIran, lIraq, la Syrie, le Hezbollah et le Hamas.
« Il est également possible que les Turcs incitent les dirigeants du monde arabe à donner plus et autrement que du bout des lèvres à la cause palestinienne. Les Turcs se sont fait un exemple moral en agissant par laction diplomatique contre Israël, une action qui représente plus que lEgypte et la Jordanie, qui ont un traité de paix avec Israël, nont jamais fait », ajoute Awad.
La Turquie se propose de défendre un certain nombre de résolutions en faveur des Palestiniens dans des forums régionaux et internationaux. Notamment au Conseil de sécurité des Nations unies, à lAssemblée générale des Nations unies, au Conseil des Droits de lhomme à Genève.
La Turquie a également participé à une récente rencontre de lOrganisation des pays islamiques et à une session de la Ligue arabe où, inévitablement, Israël était à lordre du jour.
« Alors que la Turquie a déjà, dans le passé, soutenu des résolutions propalestiniennes dans ces assemblées, je pense quelle fera entendre sa voix plus fort à lavenir et quelle fera pression plus fermement, » dit Awad.
Enfin, les Turcs peuvent encore aider à peser sur les discussions futures pour lunion palestinienne au Caire, alors que le Hamas et le Fatah semblent incapables de franchir le pas deux-mêmes.