La colère monte à Vladivostok après une manifestations réprimée

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VLADIVOSTOK (AFP) — La colère monte à Vladivostok, en Extrême-Orient russe, après une manifestation violemment réprimée contre la politique du gouvernement de Vladimir Poutine, la crise ayant pris un tour politique avec la démission du chef local du parti au pouvoir.

L'Association des journalistes de la région de Primorié, dont Vladivostok est la capitale, a saisi mardi le parquet en demandant d'enquêter sur les arrestations et le passage à tabac de journalistes qui couvraient dimanche la manifestation, non-autorisée, contre la hausse des taxes sur les voitures étrangères.

"Nous protestons fermement contre la violation grossière de la Constitution, contre l'utilisation de la force à l'égard des journalistes qui ne font que remplir leur devoir professionnel", écrivent les journalistes dans une pétition.

Quelque 40 journalistes russes et japonais, dont des correspondants des médias d'Etat comme l'agence Itar-Tass et la Première chaîne de télévision russe, ont été frappés et interpellés par la police à Vladivostok où les forces anti-émeutes ont chargé un millier de personnes, a indiqué Sergueï Boulakh, de l'Association des journalistes.

Les pêcheurs de Vladivostok, port sur les bords du Pacifique, ont exprimé leur solidarité avec les journalistes. Leur syndicat a écrit au Premier ministre russe Vladimir Poutine en lui demandant de "punir des fonctionnaires qui ont donné l'ordre de commettre ces actes arbitraires".

"Même si tout l'Omon (forces anti-émeutes russes) vient à Vladivostok, il ne peut pas contraindre les gens à acheter des voitures russes de mauvaise qualité", a lancé le syndicat dans un télégramme.

Signe du malaise, le chef de la branche locale du parti Russie unie, dont Vladimir Poutine est président mais qui avait soutenu les exigences des manifestants, a donné sa démission lundi. Il n'a pas expliqué les raisons de cette décision.

L'un des responsables du parti a expliqué au quotidien Kommersant sous le couvert de l'anonymat que les autorités fédérales étaient mécontentes de l'explosion sociale en Extrême-Orient à la suite de la hausse des taxes sur les voitures importées.

L'Assemblée locale, contrôlée par Russie unie, a demandé le 15 décembre au gouvernement russe d'ajourner la hausse des taxes, expliquant que cette mesure pourrait entraîner un chômage massif dans la région qui vit en grande partie de l'importation de voitures d'occasion japonaises.

"Les protestations des automobilistes ont entraîné la première démission politique", écrit Kommersant. "La crise économique a pris un tour politique", lui fait écho le quotidien indépendant Nezavissimaïa Gazeta.

Le chef du Parti communiste Guennadi Ziouganov a dénoncé pour sa part dans un communiqué "la répression de Vladivostok" à laquelle se sont livrées les forces anti-émeutes "envoyées en Extrême-Orient depuis la Russie centrale".

En pleine "crise économique, des centaines d'hommes armés ont été envoyés à 10.000 km pour sévir contre des civils", a-t-il dénoncé.

"Les autorités russes n'écoutent pas l'opinion du peuple en prenant des décisions qui touchent aux intérêts de centaines de milliers de personnes (...) Les matraques d'Omon sont l'argument principal du pouvoir dans son dialogue avec le peuple", a-t-il poursuivi.

Face à cette vague de protestations, le président de la Douma (chambre basse du Parlement russe) Boris Gryzlov a déclaré qu'il n'y avait "pas de raisons de manifester un mécontentement" dans cette région.

Le politologue et député de Russie unie Sergueï Markov a critiqué une "tentative de déstabilisation politique" à Vladivostok, dans une tribune publiée dans Nezavissimaïa Gazeta.

"Le gouvernement ne doit pas céder parce que la vente des voitures étrangères d'occasion donne à manger à 100.000 personnes et la fabrication de voitures russes à deux millions".

AFP
 
"Les autorites russes n'ecoutent pas l'opinion du peuple en prenant des decisions qui touchent aux interets de centaines de milliers de personnes (...) Les matraques d'Omon sont l'argument principal du pouvoir dans son dialogue avec le peuple", a-t-il poursuivi.

Le gouvernement russe n'est pas le seul a ignorer l'opinion publique. Chez nous (peu importe ou on habite) c'est pareil. :(

"Le gouvernement ne doit pas ceder parce que la vente des voitures etrangeres d'occasion donne `a manger `a 100.000 personnes et la fabrication de voitures russes `a deux millions".

Techniquement, tant que la Russie ne fait pas parti de la WTO, elle peut agir de la sorte. Une foi membre, bloquer les importations ne sera plus possible. D'ailleurs, si les voitures russes etaient aussi bonnes, pourquoi ne les exporteraient-ils pas comme ils exportent leurs systemes d'armements? Peut-etre parce que personne n'en veut? Meme pas les russes? :D
 
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