Je m'inscris en faux sur certains points :
* Quand sur "certains" marchés publics (pas tous), dans "certains" secteurs (encore pas tous) les pactes de non concurrence, par régions et activités, autorisent des surestimations des devis lors des soumissions et des surfacturations par la suite, les 5% paraissent bien misérables relativement aux 200% voire 400% relatés par les propres promoteurs concernés et vantards, comme aux 10% du poste "divers et imprévus" réservés aux aléas immatériels prévisibles.
Sous toutes les réserves la mention récente sur les réseaux du cas, éventuel, d'une table de réunion et d'une poubelle, ou encore d'autres informations et révélations peuvent témoigner en sens.
* Les éventuels détournements de deniers publics réduisent les moyens publics potentiels de création d'emploi, les ressources nécessaires pour la démultiplication de marchés, contribuent à l'expatriation des compétences et ces impacts à long terme amènent à leur tour à réviser ce taux de 5%.
* Dans le secteur privé, par exemple dans celui de la promotion immobilière, rien que le vol et le détournement d'équipements et de matériaux (ciment, fer, robinets, chauffe-eaux, portes, peintures etc ...) supèrent les 3%, auxquels s'ajoute les "frais" d'autorisation, de suivi et de réception.
* Enfin, l'impact de la corruption, dans certains cas, sur la qualité des matériaux mis en œuvre et des travaux, leur conformité aux normes en vigueur, n'est pas estimé à sa juste valeur en terme de durabilité : celle de devoir ouvrir de nouveaux marchés de réfection, réhabilitation, de restructuration d'équipements emportés par les pluies en obsolescence programmée à court terme.
Enfin, un "bon" gouvernement a les moyens de réduire considérablement cette dérive, en mettant en place un référentiel général des prix par région (du fait de l'impact du transport, de la localisation des matériaux) en saisissant sur une plateforme numérique le détail des facturations soumises à TVA par les différents acteurs (privés ou publics). Une démarche que remplissent les entreprises pour établir le bordereau des actes, des travaux et des prix.
Un système d'information référentiel qui permettrait d'estimer les soumissions parallèlement à un service de contrôle physique sur le terrain quantitatif et surtout qualitatif (recours aux laboratoires) pour limiter le jeu et s'assurer du respect des normes. Un gouvernement qui légifère en la matière en imposant la présentation de fiches techniques de conformité à tous les stades d'avancement des chantiers et qui sanctionne lourdement les malfaçons "volontaires". Les failles du système sont connues : accord de gré à gré, contrat à rallonge et travaux annexes, jeu sur les prix, les métrés et cubages, jeu sur la qualité, demandes "pipées" par des clauses pour limiter les offres de services ou prestations etc ...
Bref, l'impact de la corruption va au delà du simple détournement de deniers publics par ses effets sur la croissance comme sur la probité avec la banalisation de comportements individualistes dépossédant l'intérêt public de la chose publique.