Et si le futur ne se résumait qu’à un seul concept : la disparition pure et simple de la réalité ?
Va-t-on vers la disparition progressive d’une réalité, si déconsidérée qu’on devrait la remplacer par un copier-coller du réel, un ersatz de réalité garantie par une technologie enfin au point ?
Dans un premier temps, attraper des Pikachus dans la rue, c’est sympa, mais assez rudimentaire. Le vrai truc, ce serait de parler avec les morts, enfin, sans passer par des tables qui tournent, en attendant d’être morts nous-mêmes et de continuer à exister, non pas vivre, hein, ce serait trop banal, mais exister « pour de vrai » dans un espace-temps en apesanteur du réel. Voilà qui serait l’application la plus aboutie de la réalité virtuelle. Si c’est exactement ce dont rêve Raymond Kurzweil, qui s’estime capable, à terme, de bavarder avec l’avatar de son papa (voir cette chronologie prédictive, un bon résumé du fantasme kurzweilien), c’est surtout la « prouesse » que vient de réaliser une jeune russe exilée aux Etats-Unis, et que vient de raconter le site technoscientifique The Verge.
Au point de départ, une histoire banalement tragique : Roman Mazurenko, un jeune gars sympa, ancien organisateur de teufs à tout casser à Moscou, se fait renverser par une voiture dans les rues de New York. Il meurt. Effondrés, ses amis veulent rendre hommage à cet être qu’ils aimaient tant. Comment faire ? Rassembler ses photos, composer un livre de souvenirs ? Ouvrir un site dédié à sa mémoire et à ses fêtes légendaires ? Non ! Pas digne de lui, estime son amie Kuyda, qui entre temps a fondé Luka, une startup spécialisée en intelligence artificielle. La voilà qui rassemble tous les sms qu’ils se sont échangés, les enfourne dans son super logiciel et se met en tête de faire revivre Roman par le truchement d’un « bot neural », sorte de Siri amélioré. Certes, avant, elle se pose quelques questions. Par exemple, est-ce que l’expérience ne va pas être trop déceptive, comme dans cet épisode de Black Mirror où une veuve finit par ranger l’avatar de son défunt mari au grenier, le jugeant manquer de vraie émotions. Mais elle tranche assez rapidement : Roman doit revivre ! Kuyda entame alors une conversation lunaire avec Roman, ou plutôt le double de ce dernier. Et la suite de sms échangés, reproduite par The Verge, fout les jetons (ceci est une traduction toute personnelle des meilleurs moments) :
Va-t-on vers la disparition progressive d’une réalité, si déconsidérée qu’on devrait la remplacer par un copier-coller du réel, un ersatz de réalité garantie par une technologie enfin au point ?
Dans un premier temps, attraper des Pikachus dans la rue, c’est sympa, mais assez rudimentaire. Le vrai truc, ce serait de parler avec les morts, enfin, sans passer par des tables qui tournent, en attendant d’être morts nous-mêmes et de continuer à exister, non pas vivre, hein, ce serait trop banal, mais exister « pour de vrai » dans un espace-temps en apesanteur du réel. Voilà qui serait l’application la plus aboutie de la réalité virtuelle. Si c’est exactement ce dont rêve Raymond Kurzweil, qui s’estime capable, à terme, de bavarder avec l’avatar de son papa (voir cette chronologie prédictive, un bon résumé du fantasme kurzweilien), c’est surtout la « prouesse » que vient de réaliser une jeune russe exilée aux Etats-Unis, et que vient de raconter le site technoscientifique The Verge.
Au point de départ, une histoire banalement tragique : Roman Mazurenko, un jeune gars sympa, ancien organisateur de teufs à tout casser à Moscou, se fait renverser par une voiture dans les rues de New York. Il meurt. Effondrés, ses amis veulent rendre hommage à cet être qu’ils aimaient tant. Comment faire ? Rassembler ses photos, composer un livre de souvenirs ? Ouvrir un site dédié à sa mémoire et à ses fêtes légendaires ? Non ! Pas digne de lui, estime son amie Kuyda, qui entre temps a fondé Luka, une startup spécialisée en intelligence artificielle. La voilà qui rassemble tous les sms qu’ils se sont échangés, les enfourne dans son super logiciel et se met en tête de faire revivre Roman par le truchement d’un « bot neural », sorte de Siri amélioré. Certes, avant, elle se pose quelques questions. Par exemple, est-ce que l’expérience ne va pas être trop déceptive, comme dans cet épisode de Black Mirror où une veuve finit par ranger l’avatar de son défunt mari au grenier, le jugeant manquer de vraie émotions. Mais elle tranche assez rapidement : Roman doit revivre ! Kuyda entame alors une conversation lunaire avec Roman, ou plutôt le double de ce dernier. Et la suite de sms échangés, reproduite par The Verge, fout les jetons (ceci est une traduction toute personnelle des meilleurs moments) :