Après quatre exercices déficitaires, la filiale tunisienne de la première banque marocaine se hisse au rang de la deuxième banque privée la plus rentable du pays.
Par Walid Kéfi, Tunis
Lannée 2008 a été particulièrement faste pour Attijari Bank-Tunisie. Durant cet exercice, létablissement contrôlé depuis novembre 2005 par le groupe marocain Attijariwafa Bank a dégagé un résultat net consolidé de 40,79 millions de dinars (1 dinar = 0,54 euro), selon des chiffres présentés lors dune communication financière tenue le 19 mai. Lex-Banque du Sud renoue ainsi avec les bénéfices après quatre exercices déficitaires. Mieux, linstitution sest hissée au rang de la deuxième banque privée la plus rentable du pays, après la Banque de Tunisie (BT) dont le bénéfice net a culminé à 62,7 millions de dinars au cours du même exercice. Attijari Bank a notamment détrôné dans ce chapitre la Banque internationale arabe de Tunisie (33,7 millions de dinars de bénéfices en 2008), mais aussi dautres établissements privés solidement implantés dans le pays depuis les années 60 comme Amen Bank et lUnion bancaire pour le commerce et lindustrie, filiale du groupe français BNP Paribas. Une percée qui incite le management de la banque à loptimisme. « Ces réalisations, largement supérieures aux objectifs fixés par le business plan adopté en 2007, nous permettent de rester confiants quant à lavenir de la banque », sest félicité avec un sourire entendu Hassen Bertal, directeur général de létablissement, devant une salle archicomble.
Titre phare à la bourse
La bonne santé de la filiale tunisienne de la première banque marocaine se reflète également au niveau dune évolution de 22,7% de son PNB (128,5 millions de dinars), qui profite dune forte croissance de la marge sur intérêts (+ 30,6%), de la marge sur commissions (+ 11,9%) et des revenus sur portefeuille-titres (+20,4%). De son côté, le chiffre daffaires de linstitution a atteint 220,30 millions de dinars, en augmentation de 21,7%, alors que le résultat brut dexploitation (RBE) a connu une hausse de 44,5%, pour sétablir à 60 millions de dinars. Les dépôts (2,41 milliards de dinars) se sont accrus de 24,1%, à un rythme plus élevé que celui de des crédits décaissés (1,96 milliard de dinars, +15,2%). Le total bilan de la banque a, quant à lui, progressé de 19,9%, à 2,83 milliards de dinars.
Ces performances ont été largement récompensées par la Bourse de Tunis, qui a raffolé tout au long de lannée écoulée du papier de la banque au logo sinusoïdal. Cet engouement a permis au titre de progresser de 88% en glissement annuel.
30 nouveaux produits
Les résultats exceptionnels de la banque, qui était au bord de la faillite en 2004, découlent essentiellement dune « forte agressivité commerciale », comme la rappelé Moncef Chaffar, président du conseil dadministration de la banque, qui se réjouit du lancement de 30 nouveaux produits innovants en 2008. Dans le segment des entreprises, Attijari Bank a notamment lancé le service On line Trade, qui permet de réaliser des opérations de commerce international en ligne, et Attijari Cash management, une solution e-banking destinée à réaliser des opérations de règlements de fournisseurs en ligne. Létablissement est également devenu plus agressif dans lactivité retail, avec le lancement de quatre nouveaux types de crédits immobiliers remboursables sur 25 ans et dune large gamme de cartes bancaires. Lexercice écoulé a été, dautre part, marqué par louverture de 32 agences, un record historique dans le secteur bancaire tunisien.
Du pain sur la planche
En dépit de cette fulgurante ascension, lancien établissement de crédit public, fondé en 1968, ne sest pas définitivement débarrassé des séquelles de près de quatre décennies de gestion étatique. Il a continué à traîner 352,4 millions de dinars dactifs douteux, représentant 13% du total des créances sur la clientèle à la fin 2008. Un volume dautant plus inquiétant que le taux de couverture des créances par les provisions sest limité à 51,3%, contre une moyenne de 57,7% pour lensemble du secteur bancaire tunisien et un taux de 70% fortement recommandé par la Banque centrale de Tunisie (BCT).
Autre ombre au tableau : le ratio de solvabilité dAttijari Bank-Tunisie sest situé à 6,08% au 31 décembre dernier, soit deux points en dessous du niveau règlementaire (8%). Des lacunes que le management de la banque a promis de combler avant la fin de cet exercice 2009.
Les Afriques
Par Walid Kéfi, Tunis
Lannée 2008 a été particulièrement faste pour Attijari Bank-Tunisie. Durant cet exercice, létablissement contrôlé depuis novembre 2005 par le groupe marocain Attijariwafa Bank a dégagé un résultat net consolidé de 40,79 millions de dinars (1 dinar = 0,54 euro), selon des chiffres présentés lors dune communication financière tenue le 19 mai. Lex-Banque du Sud renoue ainsi avec les bénéfices après quatre exercices déficitaires. Mieux, linstitution sest hissée au rang de la deuxième banque privée la plus rentable du pays, après la Banque de Tunisie (BT) dont le bénéfice net a culminé à 62,7 millions de dinars au cours du même exercice. Attijari Bank a notamment détrôné dans ce chapitre la Banque internationale arabe de Tunisie (33,7 millions de dinars de bénéfices en 2008), mais aussi dautres établissements privés solidement implantés dans le pays depuis les années 60 comme Amen Bank et lUnion bancaire pour le commerce et lindustrie, filiale du groupe français BNP Paribas. Une percée qui incite le management de la banque à loptimisme. « Ces réalisations, largement supérieures aux objectifs fixés par le business plan adopté en 2007, nous permettent de rester confiants quant à lavenir de la banque », sest félicité avec un sourire entendu Hassen Bertal, directeur général de létablissement, devant une salle archicomble.
Titre phare à la bourse
La bonne santé de la filiale tunisienne de la première banque marocaine se reflète également au niveau dune évolution de 22,7% de son PNB (128,5 millions de dinars), qui profite dune forte croissance de la marge sur intérêts (+ 30,6%), de la marge sur commissions (+ 11,9%) et des revenus sur portefeuille-titres (+20,4%). De son côté, le chiffre daffaires de linstitution a atteint 220,30 millions de dinars, en augmentation de 21,7%, alors que le résultat brut dexploitation (RBE) a connu une hausse de 44,5%, pour sétablir à 60 millions de dinars. Les dépôts (2,41 milliards de dinars) se sont accrus de 24,1%, à un rythme plus élevé que celui de des crédits décaissés (1,96 milliard de dinars, +15,2%). Le total bilan de la banque a, quant à lui, progressé de 19,9%, à 2,83 milliards de dinars.
Ces performances ont été largement récompensées par la Bourse de Tunis, qui a raffolé tout au long de lannée écoulée du papier de la banque au logo sinusoïdal. Cet engouement a permis au titre de progresser de 88% en glissement annuel.
30 nouveaux produits
Les résultats exceptionnels de la banque, qui était au bord de la faillite en 2004, découlent essentiellement dune « forte agressivité commerciale », comme la rappelé Moncef Chaffar, président du conseil dadministration de la banque, qui se réjouit du lancement de 30 nouveaux produits innovants en 2008. Dans le segment des entreprises, Attijari Bank a notamment lancé le service On line Trade, qui permet de réaliser des opérations de commerce international en ligne, et Attijari Cash management, une solution e-banking destinée à réaliser des opérations de règlements de fournisseurs en ligne. Létablissement est également devenu plus agressif dans lactivité retail, avec le lancement de quatre nouveaux types de crédits immobiliers remboursables sur 25 ans et dune large gamme de cartes bancaires. Lexercice écoulé a été, dautre part, marqué par louverture de 32 agences, un record historique dans le secteur bancaire tunisien.
Du pain sur la planche
En dépit de cette fulgurante ascension, lancien établissement de crédit public, fondé en 1968, ne sest pas définitivement débarrassé des séquelles de près de quatre décennies de gestion étatique. Il a continué à traîner 352,4 millions de dinars dactifs douteux, représentant 13% du total des créances sur la clientèle à la fin 2008. Un volume dautant plus inquiétant que le taux de couverture des créances par les provisions sest limité à 51,3%, contre une moyenne de 57,7% pour lensemble du secteur bancaire tunisien et un taux de 70% fortement recommandé par la Banque centrale de Tunisie (BCT).
Autre ombre au tableau : le ratio de solvabilité dAttijari Bank-Tunisie sest situé à 6,08% au 31 décembre dernier, soit deux points en dessous du niveau règlementaire (8%). Des lacunes que le management de la banque a promis de combler avant la fin de cet exercice 2009.
Les Afriques