Peut-on encore contrôler la finance mondiale??
Source : Capital
09/01/2012 à 05:00 / Mis à jour le 09/01/2012 à 09:59
Certes, la spéculation na jamais été aussi forte contre les pays du Vieux Continent. Mais il nest pas trop tard pour instaurer des règles mettant fin à ces dérives. A condition de choisir les bonnes?!
Des attaques spéculatives en rafale sur les Etats européens, des agences de notation qui continuent de faire leur loi sur les marchés, des hedge funds qui se la coulent douce dans les îles Caïmans Pour un peu, on croirait que rien na changé depuis la crise des subprimes?! «Trois ans après, les financiers nen font toujours quà leur tête», salarme léconomiste Jean-Paul Pollin.
De fait, même si le G20 a commencé à sattaquer au problème il a limité les bonus des traders et imposé aux banques de renforcer leurs fonds propres il reste encore beaucoup à faire pour mettre enfin la finance mondiale sous contrôle. La plupart des décideurs politiques jurent dailleurs vouloir sy atteler. Mais comment sy prendre?? Entre les utopies sympathiques, les fausses bonnes idées et les propositions démagogiques, les vraies solutions sont parfois difficiles à discerner. «Les réformes les plus séduisantes ne sont pas toujours les meilleures», observe Patrick Artus, de Natixis. Ces pages le confirment.
Marie Charrel
1. Les réformes efficaces et réalisables
Trois ans après le début de la crise, certaines de ces mesures commencent enfin à être étudiées par les principales autorités de régulation de la planète. Si tout va bien, quelques-unes pourraient entrer en vigueur dici à 2015.
Réguler le marché des produits dérivés
Aujourdhui, 95% de ces produits financiers complexes, comme les fameux CDS («credit default swaps»), séchangent de gré à gré, cest-à-dire hors des marchés régulés.
Résultat?: quand certains dentre eux explosent, comme les titres bourrés de subprimes en 2008, personne ne sait quelles banques en détiennent, ni quelles sont celles risquant la faillite.
Pour mettre fin à cette opacité, lEurope et les Etats-Unis envisagent dobliger les financiers à effectuer leurs achats et ventes de produits dérivés par le biais de chambres de compensation. Un peu à la manière des Bourses traditionnelles, ces structures récolteraient les dépôts de garantie des participants, vérifieraient leur solidité financière et répertorieraient toutes les transactions. «Cela nous permettrait de savoir qui détourne ces produits financiers pour spéculer et de stopper la machine avant quelle semballe», explique Laurence Scialom, de Paris-X. Bien entendu, ces chambres de compensation devraient être suffisamment capitalisées pour encaisser les crises et elles aussi surveillées de près par les régulateurs. Autrement, on serait ramené au problème précédent.
à suivre
Source : Capital
09/01/2012 à 05:00 / Mis à jour le 09/01/2012 à 09:59
Certes, la spéculation na jamais été aussi forte contre les pays du Vieux Continent. Mais il nest pas trop tard pour instaurer des règles mettant fin à ces dérives. A condition de choisir les bonnes?!
Des attaques spéculatives en rafale sur les Etats européens, des agences de notation qui continuent de faire leur loi sur les marchés, des hedge funds qui se la coulent douce dans les îles Caïmans Pour un peu, on croirait que rien na changé depuis la crise des subprimes?! «Trois ans après, les financiers nen font toujours quà leur tête», salarme léconomiste Jean-Paul Pollin.
De fait, même si le G20 a commencé à sattaquer au problème il a limité les bonus des traders et imposé aux banques de renforcer leurs fonds propres il reste encore beaucoup à faire pour mettre enfin la finance mondiale sous contrôle. La plupart des décideurs politiques jurent dailleurs vouloir sy atteler. Mais comment sy prendre?? Entre les utopies sympathiques, les fausses bonnes idées et les propositions démagogiques, les vraies solutions sont parfois difficiles à discerner. «Les réformes les plus séduisantes ne sont pas toujours les meilleures», observe Patrick Artus, de Natixis. Ces pages le confirment.
Marie Charrel
1. Les réformes efficaces et réalisables
Trois ans après le début de la crise, certaines de ces mesures commencent enfin à être étudiées par les principales autorités de régulation de la planète. Si tout va bien, quelques-unes pourraient entrer en vigueur dici à 2015.
Réguler le marché des produits dérivés
Aujourdhui, 95% de ces produits financiers complexes, comme les fameux CDS («credit default swaps»), séchangent de gré à gré, cest-à-dire hors des marchés régulés.
Résultat?: quand certains dentre eux explosent, comme les titres bourrés de subprimes en 2008, personne ne sait quelles banques en détiennent, ni quelles sont celles risquant la faillite.
Pour mettre fin à cette opacité, lEurope et les Etats-Unis envisagent dobliger les financiers à effectuer leurs achats et ventes de produits dérivés par le biais de chambres de compensation. Un peu à la manière des Bourses traditionnelles, ces structures récolteraient les dépôts de garantie des participants, vérifieraient leur solidité financière et répertorieraient toutes les transactions. «Cela nous permettrait de savoir qui détourne ces produits financiers pour spéculer et de stopper la machine avant quelle semballe», explique Laurence Scialom, de Paris-X. Bien entendu, ces chambres de compensation devraient être suffisamment capitalisées pour encaisser les crises et elles aussi surveillées de près par les régulateurs. Autrement, on serait ramené au problème précédent.
à suivre