«Nous ferons tout pour baisser le prix du livre» - Christophe Cuvillier, PDG de la Fnac
La Fnac (groupe PPR) va simplanter au Maroc avec un premier magasin à Casablanca en 2011, dans le cadre dun accord de franchise avec le groupe Aksal. A terme, la Fnac ambitionne douvrir quatre magasins.
Pourquoi ce choix du Morocco Mall pour votre première implantation au Maroc?
Il nous a semblé très intéressant de faire ce partenariat avec le groupe Aksal pour cette première implantation au Maroc, un pays de culture où les nouvelles technologies connaissent un engouement certain et où la Fnac bénéficie déjà dune certaine notoriété. Cest une Fnac pour les Marocains que nous lançons, avec à la fois des produits francophones, mais aussi des livres, des musiques, des films en arabe. Nous allons également organiser des évènements culturels à travers des dédicaces, conférences, rencontres avec des auteurs, des artistes, des musiciens pour faciliter laccès de chacun à la culture.
Cest le groupe Aksal qui est venu vers vous ou linverse?
Le groupe est venu nous présenter le projet Morocco Mall. Le fait quil soit déjà partenaire denseignes françaises connues comme Galeries Lafayette, montre un savoir-faire certain. Ils ont beaucoup de professionnalisme, des équipes capables de mener à bien des projets de cette envergure.
La Fnac est une enseigne plutôt compliquée, car nous faisons des métiers différents, à savoir: disques, livres, télévision, ordinateurs, cinéma... chacun de ces métiers a ses propres règles, ses fournisseurs, un savoir-faire différent et le groupe Aksal nous paraît très convaincant dans ce domaine.
Quel est le montant de linvestissement?
Nous ne le dévoilerons pas, ce sont des chiffres confidentiels, sachant que nous créons plus de 60 postes demploi.
Comment comptez-vous promouvoir la lecture au Maroc?
Nous avons été interpellés par le ministre de la Culture marocain sur le prix des livres. Il va falloir que nous travaillions avec les éditeurs français pour que les Marocains puissent avoir accès aux livres aux meilleurs prix possibles. Le marché du livre gagnerait à être plus développé au Maroc.
Les gens sont cultivés et ne demandent quà lire. Mais il faut quon leur facilite la vie et nous allons y travailler durant cette année qui nous sépare du lancement de la Fnac pour essayer de rendre le prix du livre le plus accessible possible aux Marocains.
Concernant le piratage, avez-vous prévu une politique de riposte?
Au Brésil, où nous sommes implantés, nous vivons ce problème et nous avons réussi à trouver une parade. Nous pensons lappliquer ici aussi en cas de dérapage.
Nous avons une part du disque qui est plus faible par rapport aux livres. Nous appliquerons le même système ici. Je pense que certaines catégories de musiques (classique, jazz, blues
) sont plus ou moins épargnées par le piratage. Nous aurons donc plus de produits dans ces rayons et moins dans les catégories les plus piratées. Pour ces derniers, la qualité est généralement très mauvaise et la Fnac offre lassurance qualité.
Militantisme culturel
La Fnac (Fédération nationale dachats des cadres) a été fondée en France en 1954 par André Essel (1918-2005) et Max Théret (1913-2009), deux anciens militants marxistes à tendance trotskiste.
Cétait à lépoque un endroit où les cadres venaient acheter leur matériel cinématographique et photographique. Petit à petit les rayons se sont étoffés avec lapparition de la photo, des radios et magnétophones, des disques, des livres en 1974, et des CD. Fortement implantée en France, où elle dispose à fin 2008 de 81 magasins, la Fnac se développe également à linternational où elle dispose de 145 points de vente répartis dans 7 pays: la Belgique, lEspagne, lItalie, le Portugal, la Suisse, la Grèce et le Brésil. Parallèlement à son activité de distributeur, la Fnac joue un rôle de prescripteur et dacteur culturel sur chacun de ses marchés. En 2008, la Fnac a réalisé un chiffre daffaires de 4.587 millions deuros.
Son PDG, Christophe Cuvillier, a entamé sa carrière au sein du groupe LOréal où il a exercé différentes responsabilités en France comme à létranger avant de rejoindre le groupe PPR.
Source: L'Economiste - Aziza El Affas