Avant de passer à l'acte, avant d'abattre méthodiquement plus de soixante-quinze personnes sans défense des jeunes Norvégiens comme lui, Anders Behring Breivik s'est pratiqué pendant plus d'un an en utilisant Call of Duty: Modern Warfare 2. C'est une simulation informatique un jeu de rôle où l'on peut tuer des êtres humains à bout portant avec une panoplie d'armes à feu et observer de près le résultat de son tir. Cris de douleur, sang qui gicle, cervelle qui éclate, etc., etc. Ce n'est pas la première fois qu'un tueur de masses peaufine sa technique à l'aide de jeux de simulation. Ce ne sera pas la dernière. Les progrès technologiques devancent ceux de la civilisation.
Nous avons eu ici même, au Québec, nos propres jeunes hommes solitaires et «sociopathes» qui décident de se venger de leur mal de vivre en utilisant les moyens que leur enseignent les jeux vidéo et le cinéma hyperviolent et hypersanglant de Hollywood.
Breivik se voit comme le chevalier-martyr d'une nouvelle croisade qui va réveiller l'Occident contre le péril de l'Islam. Assez curieusement, il n'est pas un chrétien intégriste. Dans son manifeste de 1 500 pages, il est rarement question de ses croyances chrétiennes. Il se présente plutôt comme un laïque de tradition chrétienne. Difficile de le présenter comme un militant néo-nazi, puisqu'il se dit sioniste et pro-israélien.
Conservateur, il sentait son identité nationale menacée par la Norvège multiculturelle qui remplaçait celle de son enfance. Lui-même d'ailleurs était en pleine mutation culturelle. Sur internet, il anglicisait son nom, et son manifeste, rédigé en anglais, citait en grande partie des idéologues et des maîtres à penser anglo-saxons. Breivik s'est inspiré de Timothy McVeigh et de l'unabomber Ted Kaczynski, deux Américains narcissiques et mythomanes comme lui.
Les opinions extrémistes antiislamiques de Breivik reflètent un courant de fond en Europe qui s'est développé à mesure que l'immigration musulmane y a affirmé sa propre identité. Pendant longtemps, les dirigeants européens ont refusé de reconnaître le problème en utilisant le vocabulaire de la rectitude politique et en promouvant, comme ici au Canada, le multiculturalisme. Les temps changent.
La chancelière allemande Angela Merkel, le président français Nicolas Sarkozy et le premier ministre britannique David Cameron ont reconnu au cours des derniers mois que l'approche multiculturelle dans l'intégration des immigrants avait totalement échoué. Au Canada, au niveau fédéral, personne n'a encore osé le reconnaître.
Si le multiculturalisme est un échec, par quoi faut-il le remplacer? La question est posée, en Europe comme au Canada.
L'État ne peut imposer à la société des valeurs qui sont contraires à celles qui font largement consensus. Vouloir le faire, c'est appeler à des troubles sociaux et c'est ouvrir la voie à des dérapages, individuels ou collectifs. Anders Behring Breivik en est un exemple monstrueux.
Par Normand Lester
Nous avons eu ici même, au Québec, nos propres jeunes hommes solitaires et «sociopathes» qui décident de se venger de leur mal de vivre en utilisant les moyens que leur enseignent les jeux vidéo et le cinéma hyperviolent et hypersanglant de Hollywood.
Breivik se voit comme le chevalier-martyr d'une nouvelle croisade qui va réveiller l'Occident contre le péril de l'Islam. Assez curieusement, il n'est pas un chrétien intégriste. Dans son manifeste de 1 500 pages, il est rarement question de ses croyances chrétiennes. Il se présente plutôt comme un laïque de tradition chrétienne. Difficile de le présenter comme un militant néo-nazi, puisqu'il se dit sioniste et pro-israélien.
Conservateur, il sentait son identité nationale menacée par la Norvège multiculturelle qui remplaçait celle de son enfance. Lui-même d'ailleurs était en pleine mutation culturelle. Sur internet, il anglicisait son nom, et son manifeste, rédigé en anglais, citait en grande partie des idéologues et des maîtres à penser anglo-saxons. Breivik s'est inspiré de Timothy McVeigh et de l'unabomber Ted Kaczynski, deux Américains narcissiques et mythomanes comme lui.
Les opinions extrémistes antiislamiques de Breivik reflètent un courant de fond en Europe qui s'est développé à mesure que l'immigration musulmane y a affirmé sa propre identité. Pendant longtemps, les dirigeants européens ont refusé de reconnaître le problème en utilisant le vocabulaire de la rectitude politique et en promouvant, comme ici au Canada, le multiculturalisme. Les temps changent.
La chancelière allemande Angela Merkel, le président français Nicolas Sarkozy et le premier ministre britannique David Cameron ont reconnu au cours des derniers mois que l'approche multiculturelle dans l'intégration des immigrants avait totalement échoué. Au Canada, au niveau fédéral, personne n'a encore osé le reconnaître.
Si le multiculturalisme est un échec, par quoi faut-il le remplacer? La question est posée, en Europe comme au Canada.
L'État ne peut imposer à la société des valeurs qui sont contraires à celles qui font largement consensus. Vouloir le faire, c'est appeler à des troubles sociaux et c'est ouvrir la voie à des dérapages, individuels ou collectifs. Anders Behring Breivik en est un exemple monstrueux.
Par Normand Lester