La France réfléchit à la reconnaissance d'un Etat palestinien

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K.ZNIDAR
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L'ambassadeur de France à l'ONU a envisagé cette «option» à laquelle réfléchissent d'autres pays de l'UE, tandis que Mahmoud Abbas était reçu, jeudi, par Nicolas Sarkozy.

La France, qui recevait jeudi le président palestinien Mahmoud Abbas en visite à Paris, réfléchit de plus en plus ouvertement à une reconnaissance de l'Etat palestinien par l'Union européenne pour dépasser la paralysie du processus de paix avec Israël.

«La reconnaissance de l'Etat de Palestine est une option à laquelle nous réfléchissons actuellement avec nos partenaires européens, dans l'optique de créer un horizon politique à même de relancer le processus de paix», a déclaré jeudi à New York l'ambassadeur de France à l'ONU Gérard Araud, lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur le Moyen-Orient.

L'ambassadeur faisait cette déclaration alors qu'à Paris Mahmoud Abbas était reçu par Nicolas Sarkozy pour, a-t-il dit, lui «demander conseil» sur les démarches à suivre en vue de la reconnaissance d'un Etat de Palestine.

Face au blocage des négociations de paix, interrompues après une brève relance en septembre, Paris semble envisager sérieusement cette reconnaissance, même en l'absence d'accord entre les deux parties.

«Une question à laquelle nous réfléchissons»

Depuis sa prise de fonction fin février, le chef de la diplomatie française Alain Juppé s'est exprimé à deux reprises en ce sens. «C'est une question à laquelle il faut réfléchir et à laquelle nous réfléchissons. Et elle se posera au mois de septembre ou octobre», a-t-il affirmé cette semaine. Nicolas Sarkozy n'a pas pris position récemment.

Mais interrogé sur France 24, Mahmoud Abbas a estimé jeudi que les Européens étaient prêts à reconnaître l'Etat palestinien, sans n'avoir reçu de promesse: «Tous les signes de ces organisations et Etats montrent qu'ils attendent le bon moment pour reconnaître.»

Le président palestinien a réitéré sa préférence pour un accord négocié avec Israël. «Nous préférons que cela se fasse par la négociation, c'est pourquoi nous voulons revenir à la table de négociations à tout prix pour réaliser la paix», a-t-il expliqué.

Le choix d'une reconnaissance unilatérale a déjà été fait par plusieurs pays d'Amérique latine, même si la communauté internationale s'est fixé comme objectif la création de l'Etat palestinien à l'automne, au moment de l'Assemblée générale des Nations unies. Mais ce calendrier est menacé par des profonds désaccords entre Israéliens et Palestiniens, en particulier sur la question de la colonisation juive en Cisjordanie et à Jérusalem Est, et par des divergences entre les grandes puissances.

Une réunion ministérielle du Quartette (Russie, UE, ONU, Etats-Unis) sur le Proche-Orient, prévue le 15 avril, a dû être reportée. Washington est à l'origine de l'ajournement de cette rencontre au cours de laquelle les Européens espéraient définir les «paramètres» d'un règlement final, notamment sur les frontières et la sécurité.

Source : AFP
 
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