La gale, maladie très contagieuse, est en recrudescence
Les dermatologues tirent la sonnette d'alarme sur la difficulté d'accès au traitement pour cette maladie parasitaire.
Alerte des autorités sanitaires de Midi-Pyrénées vendredi, épidémie dans les crèches ardennaises en octobre, traitement préventif de 300 patients de l'hôpital de Montbéliard en août dernier: la gale, maladie que l'on croyait presque disparue, fait son grand retour. La recrudescence de cette maladie de peau, certes bénigne, mais très contagieuse, inquiète les dermatologues qui réclament la création d'une cellule de crise.
La gale est une affection de la peau spécifique à l'homme. Elle est causée par la femelle d'un acarien microscopique, le sarcopte, qui creuse dans l'épiderme des galeries où elle dépose ses œufs, provoquant un prurit constant et de vives démangeaisons, premiers signes de cette maladie. La gale est très facilement transmissible: un simple contact de deux peaux suffit pour faire passer le redoutable acarien d'une personne à une autre. La dissémination du parasite est favorisée par la vie en collectivité: crèches, hôpitaux ou maisons de retraites sont ses lieux de prédilection pour sa propagation.
Des traitements difficiles à obtenir
Les données sur l'épidémie sont quasi inexistantes mais sur le terrain, les spécialistes en constatent l'ampleur. «Tous les jours, à Marseille, mais également à Bordeaux ou Paris, nous rencontrons de plus en plus de cas dans nos consultations hospitalières», affirme le professeur Marie-Aleth Richard, dermatologue à l'hôpital de la Timone à Marseille et secrétaire générale de la Société française de dermatologie. «Or il existe un véritable problème d'accès aux médicaments», explique la spécialiste.
Cette difficulté d'accès aux traitements est liée à différentes causes. La première est la pénurie persistante du traitement de référence. Depuis près d'un an, la lotion Ascabiol est absente des pharmacies en raison d'une rupture d'approvisionnement d'un de ses principes actifs «L'absence d'Ascabiol ne devrait pas entraîner de problème sanitaire car il existe des alternatives thérapeutiques», estime le docteur Nathalie Dumarcet, responsable du pôle dermatologie de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Deux autres traitements sont en effet commercialisés en France: les comprimés de Stromectol et le spray Spregal.
Un enjeu financier
Mais les dermatologues ne partagent pas tout à fait l'analyse de l'ANSM. Ils pointent les contre-indications de ces produits chez les plus jeunes ou chez les asthmatiques pour le spray. Lorsque ces deux médicaments ne sont pas efficaces ou sont contre-indiqués, ils peuvent être remplacés par deux autres uniquement délivrés à l'hôpital, faute d'autorisation de mise sur le marché en France. «C'est le cas de la Permetrine, produit de référence aux États-Unis mais qui est délivré dans des conditions très contraignantes en France», explique le professeur Richard.
Enfin, dernier obstacle et non des moindres: le coût dissuasif de ces médicaments. Mis à part les comprimés de Stromectol, aucun traitement n'est remboursé par la Sécurité sociale. Or, selon les calculs de l'Institut de veille sanitaire, lorsqu'un cas de gale survient dans une famille, cela coûte 75 euros de traiter la personne et de protéger les autres. C'est pourquoi les dermatologues, tout comme le Haut Comité de santé publique, militent pour une prise en charge par l'Assurance-maladie des traitements contre la gale. Encore faudrait-il qu'ils soient disponibles
le figaro
mam
Les dermatologues tirent la sonnette d'alarme sur la difficulté d'accès au traitement pour cette maladie parasitaire.
Alerte des autorités sanitaires de Midi-Pyrénées vendredi, épidémie dans les crèches ardennaises en octobre, traitement préventif de 300 patients de l'hôpital de Montbéliard en août dernier: la gale, maladie que l'on croyait presque disparue, fait son grand retour. La recrudescence de cette maladie de peau, certes bénigne, mais très contagieuse, inquiète les dermatologues qui réclament la création d'une cellule de crise.
La gale est une affection de la peau spécifique à l'homme. Elle est causée par la femelle d'un acarien microscopique, le sarcopte, qui creuse dans l'épiderme des galeries où elle dépose ses œufs, provoquant un prurit constant et de vives démangeaisons, premiers signes de cette maladie. La gale est très facilement transmissible: un simple contact de deux peaux suffit pour faire passer le redoutable acarien d'une personne à une autre. La dissémination du parasite est favorisée par la vie en collectivité: crèches, hôpitaux ou maisons de retraites sont ses lieux de prédilection pour sa propagation.
Des traitements difficiles à obtenir
Les données sur l'épidémie sont quasi inexistantes mais sur le terrain, les spécialistes en constatent l'ampleur. «Tous les jours, à Marseille, mais également à Bordeaux ou Paris, nous rencontrons de plus en plus de cas dans nos consultations hospitalières», affirme le professeur Marie-Aleth Richard, dermatologue à l'hôpital de la Timone à Marseille et secrétaire générale de la Société française de dermatologie. «Or il existe un véritable problème d'accès aux médicaments», explique la spécialiste.
Cette difficulté d'accès aux traitements est liée à différentes causes. La première est la pénurie persistante du traitement de référence. Depuis près d'un an, la lotion Ascabiol est absente des pharmacies en raison d'une rupture d'approvisionnement d'un de ses principes actifs «L'absence d'Ascabiol ne devrait pas entraîner de problème sanitaire car il existe des alternatives thérapeutiques», estime le docteur Nathalie Dumarcet, responsable du pôle dermatologie de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Deux autres traitements sont en effet commercialisés en France: les comprimés de Stromectol et le spray Spregal.
Un enjeu financier
Mais les dermatologues ne partagent pas tout à fait l'analyse de l'ANSM. Ils pointent les contre-indications de ces produits chez les plus jeunes ou chez les asthmatiques pour le spray. Lorsque ces deux médicaments ne sont pas efficaces ou sont contre-indiqués, ils peuvent être remplacés par deux autres uniquement délivrés à l'hôpital, faute d'autorisation de mise sur le marché en France. «C'est le cas de la Permetrine, produit de référence aux États-Unis mais qui est délivré dans des conditions très contraignantes en France», explique le professeur Richard.
Enfin, dernier obstacle et non des moindres: le coût dissuasif de ces médicaments. Mis à part les comprimés de Stromectol, aucun traitement n'est remboursé par la Sécurité sociale. Or, selon les calculs de l'Institut de veille sanitaire, lorsqu'un cas de gale survient dans une famille, cela coûte 75 euros de traiter la personne et de protéger les autres. C'est pourquoi les dermatologues, tout comme le Haut Comité de santé publique, militent pour une prise en charge par l'Assurance-maladie des traitements contre la gale. Encore faudrait-il qu'ils soient disponibles
le figaro
mam