« Se battre en Algérie » Un demi-siècle sest écoulé et les passions sont toujours vives...
publié le mardi 16 septembre 2008
Actualité
11:40 Condoleezza Rice est arrivée au Kazakhstan pour parler pétrole
09:33 Afghanistan : « Nous nallons pas gagner cette guerre » général Carleton-Smith (GB)
07:58 FINANCES Un week-end de crise
05:01 Loto Cest plus cher, mais ça peut rapporter plus de gogos !
03:29 Les ventes darmes illégales à lAngola : Sarkozy aimerait bien tourner la page
1 | 2 | 3 | 4 | ...Tous
« Se battre en Algérie » démontre que cette guerre ne se résumait pas à des opérations de ratissage ou de contrôles dans le bled, ni même à de rares scènes de torture et dexécutions sommaires. Elle ne fut pas non plus une guerre où tous les Appelés désoeuvrés dans un poste perdu dans le djebel, se livraient à des actes répréhensibles sur les populations civiles. Réduire la Guerre dAlgérie à ces clichés est intellectuellement malhonnête.
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Un livre écrit à partir de nombreux témoignages recueillis par lauteur durant près de 25 ans, recoupés et complétés à laide des archives officielles. Prix : 28,00 + frais de port et demballage (4,50 pour un exemplaire)
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Elle fut émaillée de combats, parfois farouches, livrés par des combattants français et algériens courageux, dans des paysages apocalyptiques, dans le froid, la pluie, la neige et le vent, ou sous une chaleur excessive. Elle fut aussi et surtout faite par de jeunes français respectueux de ladversaire, dont limmense majorité ne sest pas livrée aux actes barbares dont font état certains.
De 1954 à 1962, lélite de lArmée Française sest battue en Algérie, en première ligne : légionnaires, parachutistes, commandos, équipages dhélicoptères, pilotes de chasse et dobservation, marins, tirailleurs, sahariens, artilleurs, cavaliers, etc. A travers des récits poignants et véridiques, ce livre vous fait revivre des combats âpres dans lesquels ces hommes ont été engagés.
Il vous emmène dans les djebels arides et déchiquetés, dans les sables et oasis du Sahara, dans les forêts tapissées de ronces ou de chênes-lièges, dans les airs à bord davions de chasse et dhélicoptères qui survolaient des paysages magnifiques que la furie guerrière pouvait rapidement métamorphoser en enfer. Au fil des pages, vous côtoyez aussi ces rudes moudjahidin, parfois vétérans des Campagnes dItalie et dIndochine, qui se battaient pour leur indépendance avec détermination.
Les grands épisodes de la Guerre dAlgérie sont relatés : les opérations de Timimoun, la bataille de Souk Ahras, les combats livrés dans lAtlas Saharien, dans les Aurès et à proximité des frontières tunisiennes et marocaines, la traque et la fin de « moudjahidin » éminents comme les colonels Amirouche, Si Mhamed, Lotfi, tous les trois chefs de Wilaya, jusquà la Bataille de Bizerte en Tunisie au cours de laquelle les parachutistes, venus dAlgérie, ont dégagé la base et la ville menacées.
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50 ans après...
Un demi-siècle sest écoulé et les passions sont toujours vives au point que certains parlent de « repentance ». Si durant toutes ces années lon a surtout évoqué à juste titre les souffrances des Pieds-Noirs et des Algériens, lon a passé sous silence celles quont endurées les familles des militaires français, souvent appelés du contingent, tués lors des opérations de maintien de lordre. Les autres, ceux qui sont revenus, sont dans leur majorité blessés à jamais dans leur corps et dans leur âme.
Mon oncle, Claude Lepage, était un Appelé du Contingent qui a été incorporé dans un régiment de parachutistes. Il a été tué au combat sur la frontière algéro-tunisienne en février 1958. A ses obsèques, mes grands-parents étaient effondrés. Ma grand-mère se tenait assise sur une chaise que deux de ses fils portaient, avec un médecin à ses côtés pour lui administrer des piqûres. Jamais ils ne se sont remis de la disparition de leur « gamin » tout juste âgé de vingt-deux ans. Il y a quelques années, jai rencontré le frère dun parachutiste du même régiment, mort au cours dune embuscade. A lépoque, il était enfant. Dans les mois qui ont suivi la disparition de son grand frère, sa mère puis son père ont dépéri jusquà mourir de chagrin. Il navait que douze ans lorsquil fut placé à lAssistance Publique
Ces jeunes garçons sont « Morts pour la France ». Leurs noms ont été gravés sur les Monuments aux Morts, au même titre que ceux qui sont tombés durant la Première et la Seconde Guerre mondiale. Et pourtant, si leurs aînés ont défendu une cause « noble », lopinion publique considère que les « soldats du djebel » se sont battus contre un peuple désireux de recouvrer son indépendance, ce qui suffit à les déconsidérer. Cest sans doute pour cette raison quaujourdhui certains baissent encore la tête et refusent dévoquer cette période douloureuse de leur vie, dautant quils ont été la cible de certains médias et dune intelligentsia moraliste qui se refuse à prendre en compte tous les paramètres. Il est toujours facile de juger lorsque lHistoire a rendu son verdict. Mais dans la plupart des familles affectées, la cicatrice ne sest encore pas refermée.
Dernièrement, un ancien parachutiste du régiment de « Bigeard », retourné en Algérie en 2006, mécrivait :
Je suis retourné à Alger et plus particulièrement à El Biar ou jai retrouvé les anciens de mon âge. Parmi eux des commerçants et deux anciens prisonniers. Je peux assurer que tous mont réservé le meilleur accueil possible ; certains mont invité à partager leur repas deux anciens commerçants aujourdhui à la retraite avaient même gardé ma photo en para. Les jeunes qui nous entouraient me disaient : « tu as habité ici tu es chez toi, tu es le bienvenu ». Il est vraisemblable que si javais été le tortionnaire para tel quon se plait à le caricaturer encore aujourdhui, laccueil eut été différent. Nous étions des soldats professionnels. A aucun moment nous navons cherché à humilier un adversaire que nous respections Dans le régiment, toutes les races et toutes les religions étaient représentées A cette époque nous avions tous une petite amie européenne, arabe, berbère ou juive, nous nétions pas racistes. Je pense quil est temps deffacer nos rancurs et tenter de rapprocher les adversaires dhier
Une bonne fois pour toute, il faudra admettre que les jeunes gens qui se sont battus en Algérie nétaient pas des « barbares ». Ils ont eu à remplir une mission difficile et ingrate.
En janvier 1990, le général Jacques Massu mécrivait dans une lettre : Nous voyons bien aujourdhui quen nous battant pour lAlgérie Française nous étions en pleine utopie Il faudrait se décider à voir les choses en face, raisonnablement, et reconnaître que la passion nous a aveuglés, en labsence davertissements sérieux
Arrêtons de faire payer plus dun siècle de colonisation à une seule génération. Décoloniser par la guerre, est sans doute la pire des solutions. Ceux qui ont eu à remplir une telle mission méritent un minimum de considération et quon leur rende leur Honneur.
Patrick-Charles RENAUD
publié le mardi 16 septembre 2008
Actualité
11:40 Condoleezza Rice est arrivée au Kazakhstan pour parler pétrole
09:33 Afghanistan : « Nous nallons pas gagner cette guerre » général Carleton-Smith (GB)
07:58 FINANCES Un week-end de crise
05:01 Loto Cest plus cher, mais ça peut rapporter plus de gogos !
03:29 Les ventes darmes illégales à lAngola : Sarkozy aimerait bien tourner la page
1 | 2 | 3 | 4 | ...Tous
« Se battre en Algérie » démontre que cette guerre ne se résumait pas à des opérations de ratissage ou de contrôles dans le bled, ni même à de rares scènes de torture et dexécutions sommaires. Elle ne fut pas non plus une guerre où tous les Appelés désoeuvrés dans un poste perdu dans le djebel, se livraient à des actes répréhensibles sur les populations civiles. Réduire la Guerre dAlgérie à ces clichés est intellectuellement malhonnête.
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Un livre écrit à partir de nombreux témoignages recueillis par lauteur durant près de 25 ans, recoupés et complétés à laide des archives officielles. Prix : 28,00 + frais de port et demballage (4,50 pour un exemplaire)
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Elle fut émaillée de combats, parfois farouches, livrés par des combattants français et algériens courageux, dans des paysages apocalyptiques, dans le froid, la pluie, la neige et le vent, ou sous une chaleur excessive. Elle fut aussi et surtout faite par de jeunes français respectueux de ladversaire, dont limmense majorité ne sest pas livrée aux actes barbares dont font état certains.
De 1954 à 1962, lélite de lArmée Française sest battue en Algérie, en première ligne : légionnaires, parachutistes, commandos, équipages dhélicoptères, pilotes de chasse et dobservation, marins, tirailleurs, sahariens, artilleurs, cavaliers, etc. A travers des récits poignants et véridiques, ce livre vous fait revivre des combats âpres dans lesquels ces hommes ont été engagés.
Il vous emmène dans les djebels arides et déchiquetés, dans les sables et oasis du Sahara, dans les forêts tapissées de ronces ou de chênes-lièges, dans les airs à bord davions de chasse et dhélicoptères qui survolaient des paysages magnifiques que la furie guerrière pouvait rapidement métamorphoser en enfer. Au fil des pages, vous côtoyez aussi ces rudes moudjahidin, parfois vétérans des Campagnes dItalie et dIndochine, qui se battaient pour leur indépendance avec détermination.
Les grands épisodes de la Guerre dAlgérie sont relatés : les opérations de Timimoun, la bataille de Souk Ahras, les combats livrés dans lAtlas Saharien, dans les Aurès et à proximité des frontières tunisiennes et marocaines, la traque et la fin de « moudjahidin » éminents comme les colonels Amirouche, Si Mhamed, Lotfi, tous les trois chefs de Wilaya, jusquà la Bataille de Bizerte en Tunisie au cours de laquelle les parachutistes, venus dAlgérie, ont dégagé la base et la ville menacées.
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50 ans après...
Un demi-siècle sest écoulé et les passions sont toujours vives au point que certains parlent de « repentance ». Si durant toutes ces années lon a surtout évoqué à juste titre les souffrances des Pieds-Noirs et des Algériens, lon a passé sous silence celles quont endurées les familles des militaires français, souvent appelés du contingent, tués lors des opérations de maintien de lordre. Les autres, ceux qui sont revenus, sont dans leur majorité blessés à jamais dans leur corps et dans leur âme.
Mon oncle, Claude Lepage, était un Appelé du Contingent qui a été incorporé dans un régiment de parachutistes. Il a été tué au combat sur la frontière algéro-tunisienne en février 1958. A ses obsèques, mes grands-parents étaient effondrés. Ma grand-mère se tenait assise sur une chaise que deux de ses fils portaient, avec un médecin à ses côtés pour lui administrer des piqûres. Jamais ils ne se sont remis de la disparition de leur « gamin » tout juste âgé de vingt-deux ans. Il y a quelques années, jai rencontré le frère dun parachutiste du même régiment, mort au cours dune embuscade. A lépoque, il était enfant. Dans les mois qui ont suivi la disparition de son grand frère, sa mère puis son père ont dépéri jusquà mourir de chagrin. Il navait que douze ans lorsquil fut placé à lAssistance Publique
Ces jeunes garçons sont « Morts pour la France ». Leurs noms ont été gravés sur les Monuments aux Morts, au même titre que ceux qui sont tombés durant la Première et la Seconde Guerre mondiale. Et pourtant, si leurs aînés ont défendu une cause « noble », lopinion publique considère que les « soldats du djebel » se sont battus contre un peuple désireux de recouvrer son indépendance, ce qui suffit à les déconsidérer. Cest sans doute pour cette raison quaujourdhui certains baissent encore la tête et refusent dévoquer cette période douloureuse de leur vie, dautant quils ont été la cible de certains médias et dune intelligentsia moraliste qui se refuse à prendre en compte tous les paramètres. Il est toujours facile de juger lorsque lHistoire a rendu son verdict. Mais dans la plupart des familles affectées, la cicatrice ne sest encore pas refermée.
Dernièrement, un ancien parachutiste du régiment de « Bigeard », retourné en Algérie en 2006, mécrivait :
Je suis retourné à Alger et plus particulièrement à El Biar ou jai retrouvé les anciens de mon âge. Parmi eux des commerçants et deux anciens prisonniers. Je peux assurer que tous mont réservé le meilleur accueil possible ; certains mont invité à partager leur repas deux anciens commerçants aujourdhui à la retraite avaient même gardé ma photo en para. Les jeunes qui nous entouraient me disaient : « tu as habité ici tu es chez toi, tu es le bienvenu ». Il est vraisemblable que si javais été le tortionnaire para tel quon se plait à le caricaturer encore aujourdhui, laccueil eut été différent. Nous étions des soldats professionnels. A aucun moment nous navons cherché à humilier un adversaire que nous respections Dans le régiment, toutes les races et toutes les religions étaient représentées A cette époque nous avions tous une petite amie européenne, arabe, berbère ou juive, nous nétions pas racistes. Je pense quil est temps deffacer nos rancurs et tenter de rapprocher les adversaires dhier
Une bonne fois pour toute, il faudra admettre que les jeunes gens qui se sont battus en Algérie nétaient pas des « barbares ». Ils ont eu à remplir une mission difficile et ingrate.
En janvier 1990, le général Jacques Massu mécrivait dans une lettre : Nous voyons bien aujourdhui quen nous battant pour lAlgérie Française nous étions en pleine utopie Il faudrait se décider à voir les choses en face, raisonnablement, et reconnaître que la passion nous a aveuglés, en labsence davertissements sérieux
Arrêtons de faire payer plus dun siècle de colonisation à une seule génération. Décoloniser par la guerre, est sans doute la pire des solutions. Ceux qui ont eu à remplir une telle mission méritent un minimum de considération et quon leur rende leur Honneur.
Patrick-Charles RENAUD