La kasbah de boulaouane

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el jadida

el jadida/mazagan beach
Boulaouane est pour les autochtones, cette zone frontalière entre deux grandes "kbilas", ce petit souk (Tleita), perché fièrement sur un haut plateau, contemplant éternellement la profonde vallée d’Oum Errabie.
Il serait injuste de ne retenir pour le site de Boulaouane que cette double signification.
Boulaouane est, avant tout, une kasbah qu’il faut savoir dénicher dans les confins des Doukkala.
carte panneau Arrivé à Tleita,venant d' El Jadida , il faut virer vers la droite et emprunter la route qui allonge, de loin, la rivière en serpentant gaîment dans la plaine verdoyante des Ouled Frej. On prendra, après, à gauche et avant d’atteindre Imfout , le petit chemin sinueux qui fuit vers la vallée en se faufilant entre les arbustes d’un taillis presque désert où la quiétude vient trouver refuge. Le sentier gambade tranquillement dans le relief accidenté qui annonce généralement l’approche des cours d’eau.

La Kasbah Soudain, un édifice gigantesque dont les flancs sont en lambeaux s’érige et confère au paysage une connotation touristique.
Kasbah imposante par son site sur une haute falaise qui tombe abruptement sur la rive gauche de l’oued .
Kasbah fière et glorieuse à l’image de son bâtisseur, Moulay Smail , qui fut, à l’instar de Louis XIV, le « Roi Soleil » du Maroc.
Kasbah stratégique par son emplacement sur ce point équidistant des principales tribus des plaines du centre.
Il fut un temps où la forteresse grouillaient de fantassins, de soldats nègres ( Abides El Boukhari ) , où les ordres des chefs guerriers se mêlaient au hennissement des chevaux.




Des battants du portail, il ne reste qu’un, complètement disloqué dont les clous, aux têtes exagérément arrondies, s’alignent sur le bois meurtri tels des sceaux indélébiles sur un vieux parchemin.
Que de fois ces portes ont grincé, que de notables, que de soldats, que de forçats, que d’esclaves ont passé, sont passés...
La citadelle ne peut que qu’emprunter la voix de Don Diègue et dire :
« O rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie !
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers
Que pour voir, en ce jour, flétrir tant de lauriers ?
…
O cruel souvenir d’une gloire passée,
Œuvres de tant de jours, aujourd’hui, effacées ! »

Le minaret La Kasbah La forteresse est toujours là, malgré tout, puisant ses forces dans son passé et offrant généreusement ses vestiges aux quelques visiteurs qui daignent lui accorder un moment de leurs loisirs.
Juste après l’entrée, des escaliers raides et poussiéreux mènent aux allées des sentinelles. Des fentes, dans le mur épais scrutent les horizons .
En bas, à gauche, une mosquée affiche l’esquisse d’une restauration inachevée qui, de ce fait, dénature l’édifice. Seuls, le minaret et son minuscule escalier ont échappé à cette altération. Tout près, repose , dans un petit mausolée, un personnage vénéré dont on ignore le rang et l’identité.
A droite, on peut admirer les vestiges d’une architecture raffinée digne des palais de seigneurs. En effet,d'après notre vieux guide béquillard , il s’agit là d’une résidence royale. Des chambres, il ne reste quelques pans de murs savamment décorés, portant , en partie, des fresques avec de superbes ornements calligraphiques. Les murs sont finement crépis mais, victimes des vicissitudes du temps, ils présentent un aspect de bois vermoulu.
Dans la cour, on peut voir et toucher des morceaux de marbre blanc sculpté et quelques bandes de carrelage qui résistent péniblement au vandalisme des visiteurs.. La résidence est dominée par un superbe « menzeh » reposant sur des charpentes en bois noircies par le temps.
On croit entendre et voir le cliquetis des riches ustensiles, le fin glouglou continu du thé écumant et sirupeux qu’on verse délicatement dans de verres irisés de « bellar » doré . Le « Berrad » , richement sculpté par les habiles artisans de Fes, trône majestueusement au milieu d’une éclatante « siniya ».
On croit entendre le fin murmure des « khadems ». et de leurs maîtresses et le tintement léger de leurs bijoux d’argent.
On croit voir et entendre, dans les jardins du palais, des œillets multicolores embrassant des rosiers, le gazouillis des chardonnerets se mêlant au friselis du feuillage des pommiers.
Quelle ombrelle font les « dalia ». aux grappes pendantes !
La fraîcheur des « Riads ». et des « Arsa ». reflétaient le calme et la prospérité de l’ère ismailienne…

http://www.maroc.site.voila.fr/boulaouane/boulaouane.html
 
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