La logique Benkirane : Rouler à l’essence, c’est rouler sur l’or

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Chaque jour que le bon Dieu fait, le chef de gouvernement le saisit pour sortir l’une de ses perles. La dernière en date a été lors de la diffusion, mercredi, par les deux chaînes publiques (Al Oula et 2M) du programme « Invité spécial ».

Abdel-Ilah Benkirane ne s’est pas gêné le moins du monde pour insulter l’intelligence du citoyen marocain quand il s’est lancé dans une explication farfelue au sujet de l’augmentation des prix des carburants. Pour lui, rouler à l’essence, c’est rouler sur l’or.

Ainsi, si le gouvernement a décidé de réviser le prix de l’essence, en l’appréciant de deux dirhams, c’est que les propriétaires des véhicules roulant à l’essence sont riches. Et soulager leurs bourses de quelques centaines de dirhams par mois n’affectera aucunement leur niveau de vie.

Voilà ce que l’on peut appeler un raisonnement culotté : les riches carburent à l’essence et les pauvres au gasoil. C’est pour cette raison d’ailleurs que ce carburant n’a été augmenté que d’un dirham, ce qui est, selon le raisonnement de Benkirane, aussi logique que supportable.

Ce dernier qui aime jongler avec les chiffres et les statistiques, a dû manquer une donne concernant les proprios de véhicules qui fonctionnent à l’essence. Le chef de gouvernement n’est-il pas au fait que la majorité des citoyens qui disposent de voitures à essence les ont acquises à crédit, sachant qu’il s’agit de véhicules d’une gamme de moyen standing ?

Alors que l’autre partie qui roule à l’essence dispose de voitures achetées au marché d’occasion du fait que leurs prix sont accessibles. Et la facture pourrait être encore moins élevée au cas où une personne se procurerait un véhicule à essence avec à la clé une vraie écurie de chevaux vapeurs.

Et les Marocains qui guettent de telles occasions ne peuvent en aucun cas être des riches, sauf pour le chef de gouvernement qui, en optant pour cet argumentaire se montre vraiment déconnecté de la réalité.
Sacré Benkirane et vivement 2017 si Dieu le Clément et le Miséricordieux le veut.

source:Libération
 
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