La monnaie nationale perd de sa valeur

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La monnaie nationale perd de sa valeur. Le gouvernement hésite à l’officialiser, par crainte de la flambée des prix et des remous sociaux.
Le dirham dévalué ?

Le café de commerce s’enflamme. Un sujet de conversation, plus que tout autre, rend l’ambiance passionnelle. Il n’y a plus à la terrasse que des financiers aguerris et des économistes accomplis. Faut-il dévaluer le dirham? La réponse est “oui” à la majorité absolue, sans un décompte pointilleux des voix. D’autres osent balbutier un petit “mais” aux accents timides, mais aux allures vindicatives du genre: “vous allez voir, ce que vous allez voir, si jamais vous dévaluez; vous mettrez le feu à la poudrière sociale”. Dans ce combat entre deux camps diamétralement opposés, Salaheddine Mezouar, ministre de l’Économie et des Finances, est évidemment mis à contribution. Il est présenté comme ouvert à toute idée de dévaluation, voire même franchement favorable.

Répercussions
L’idée que l’on retient d’emblée de ce débat sur le tas, c’est que la dévaluation n’est plus considérée comme une question hautement technique, du ressort exclusif de quelques gourous technocrates. Elle intéresse au plus haut point l’opinion publique. Et pour cause, les répercussions sociales qu’elle entrainerait risquent d’être fâcheusement désagréables, sinon carrément indigestes.
Par contre, il y a une quasi-unanimité sur le fait que le dirham est surévalué, par rapport à d’autres monnaies européennes ou maghrébines, plus 15% pour le livre sterling; plus 25% pour la livre turque et plus 5% pour le dinar tunisien. Notre situation vis-à-vis de l’euro est paradoxale. Lui-même souffre d’un taux de change trop élevé, particulièrement à l’égard du dollar américain qui pousse à la baisse; et en même temps, il participe beaucoup à l’appréciation exagérée du dirham vu l’importance de nos échanges avec cette zone monétaire.

Concurrence
En définitive, avec un dirham affublé d’une valeur au dessus de celle qui devrait être la sienne, l’économie marocaine perd sur tous les tableaux. Ce sont surtout nos entreprises à vocation exportatrice qui sont pénalisées. Nos produits, industriels, agricoles ou halieutiques, coûtent cher à l’exportation.
À offre égale en qualité, des pays comme la Tunisie, la Turquie ou la Grèce, nous coiffent au poteau. Nous tombons dans une concurrence pratiquement déloyale, mais néanmoins consentie, il faut le reconnaître, par le seul jeu de la parité du dirham dans son rapport aux autres monnaies. Dans les conditions actuelles, il est difficile, par exemple, d’aider les PME à s’introduire dans un marché international fortement concurrentiel, et, qui plus est, avec un dirham cher. Or, comme chacun sait, les PME constituent l’essentiel de notre tissu productif. Il est vrai que nous en avons actuellement pour une dizaine de mois de couverture en devises. Ce qui n’est pas négligeable, vu la modestie de nos ressources. Mais ce petit matelas risque de se dégonfler s’il n’est pas régulièrement alimenté par des exportations pourvoyeuses de monnaies fortes.
La conjoncture internationale actuelle, caractérisée par une crise financière et économique aux conséquences diffuses qui touche tous les secteurs d’activités, milite en faveur d’une dévaluation du dirham. Celle-ci nous serait d’un grand apport dans au moins deux domaines. Le tourisme et le rapatriement des économies de nos MRE. Évidemment que l’effet de la crise peut ralentir ce double mouvement. Mais un dirham moins cher pourrait être un facteur d’incitation au voyage pour nos visiteurs étrangers et pour nos MRE qui auront réussi à garder leurs emplois.

Manne
Il devrait même donner un bon coup de fouet à l’investissement. La flambée que connaît l’immobilier, depuis quelque temps, y gagnerait en devenant à la fois durable et un peu moins spéculatif. Un indicateur parmi d’autres, le nombre de retraités étrangers, par limite d’âge ou par anticipation, qui s’installent chez nous, après avoir acquis une propriété dans une ville ancestrale, est considérable. Ce qui prouve que le Maroc reste attractif à plus d’un titre.
Lorsque Abderrahim Bouabid, ministre de l’Économie et des Finances dans le gouvernement de Abdellah Ibrahim, a sorti le Maroc de la zone franc, en 1960, nous étions fiers de notre monnaie nationale, le dirham est coté sur les marchés financiers internationaux comme une monnaie d’échange crédible. Ce n’est pas un bon d’achat, produit de la planche à billet comme chez nos voisins de l’Ést, malgré l’immense manne pétrolière.
Seulement voilà, au-delà des arguments ... http://www.maroc-hebdo.press.ma/MHinternet/Archives_846/html_846/dirham.html
 
Le dirham est ce que l'on appelle une monnaie de singe! En effet en dehors des frontières du Maroc elle n'est pas convertible, le dirham n'a donc de valeur que pour les marocains au Maroc. Il faut savoir que toutes les entreprises étrangères au Maroc négocient leur contrats non pas en dirham mais en euros ou en dollars! Même le roi (qui est censé être le garant de la devise marocaine) a tous ses avoirs liquide en devises étrangères(il est pas fou) Cela est la désastreuse conséquence (une de plus) de choix politique sans envergure de la caste corrompue du pouvoir qui se désintéresse complètement de l'essor économique du Maroc!
 
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