salam
Le vendredi 16 septembre 2016, les comités locaux norvégiens chargés des prédateurs ont autorisé la chasse de 47 loups sur 65 à 68 à partir de l’automne. Cette espèce menacée d’extinction en Norvège est pourtant protégée depuis 1973. Mais suite à la perte de 500 moutons par les éleveurs de la région, cette décision a été prise en défaveur du canidé. 24 animaux seront donc abattus dans le territoire qui leur est attribué, 13 seront tués dans son voisinage et 10 autres dans le reste du pays.
Une telle extermination de loups n’a pas été menée depuis 1911... Mais pour quelles raisons des loups se nourrissant à 95% d’élans sauvages, soit une centaine d’élans par meute par an, auraient-ils attaqué tant de moutons ? Rovdata, organisme norvégien recenseur de prédateurs, lance l’hypothèse que les portées de louveteaux seraient plus importantes depuis quelques années. Par ailleurs, les loups sortiraient de leur territoire assigné.
L’évolution démographique des loups est coupée dans son élan
Il n’y a jamais eu autant de louveteaux depuis 1998 en Norvège. Rovdata a dénombré neuf portées cette année, ce qui est bien au delà du quota arrêté dans le pays : en juin ils avaient décidé de limiter les portées au nombre de quatre à six. Selon Øystein Flagstad, généticien à Rovdata, des loups de Finlande et de Russie ont migré jusqu’en Scandinavie depuis une dizaine d’années. Or ils se reproduisent 2,5 fois mieux avec les loups scandinaves qu'avec des animaux issus de meutes voisines, pour des problèmes de consanguinité.
Autrement dit, la diversité des populations est une condition sine qua non à la pérennité du loup dans cette région du monde ; une diversité forcément entamée par les futurs "prélèvements" de loups. "Nous faisons totalement fausse route ; la gestion des animaux à la norvégienne signifie que des espèces peuvent être amenées à la limite de l’extinction puisqu’un risque de consanguinité accrue est imminent", s’affole Arnodd Hapnes, responsable de la Fédération des Amis de la Terre.
Selon l’étude Predator control should not be a shot in the dark de Adrian Treves et ses collègues de l’Université du Wisconsin, tuer les prédateurs dans un cadre de contrôle des populations est tout à fait inefficace. Dans 70% des cas, l’abattage se révèle sans effets et le plus souvent, cela augmente même le nombre d’attaques sur les animaux d’élevage.
À l’inverse, les méthodes douces comme la délimitation des pâturages par des barrières électriques ou la surveillance du bétail par des chiens seraient à favoriser car elles sont efficaces dans 80% des cas.
http://www.sciencesetavenir.fr/anim.../la-norvege-autorise-la-chasse-aux-loups.html
Le vendredi 16 septembre 2016, les comités locaux norvégiens chargés des prédateurs ont autorisé la chasse de 47 loups sur 65 à 68 à partir de l’automne. Cette espèce menacée d’extinction en Norvège est pourtant protégée depuis 1973. Mais suite à la perte de 500 moutons par les éleveurs de la région, cette décision a été prise en défaveur du canidé. 24 animaux seront donc abattus dans le territoire qui leur est attribué, 13 seront tués dans son voisinage et 10 autres dans le reste du pays.
Une telle extermination de loups n’a pas été menée depuis 1911... Mais pour quelles raisons des loups se nourrissant à 95% d’élans sauvages, soit une centaine d’élans par meute par an, auraient-ils attaqué tant de moutons ? Rovdata, organisme norvégien recenseur de prédateurs, lance l’hypothèse que les portées de louveteaux seraient plus importantes depuis quelques années. Par ailleurs, les loups sortiraient de leur territoire assigné.
L’évolution démographique des loups est coupée dans son élan
Il n’y a jamais eu autant de louveteaux depuis 1998 en Norvège. Rovdata a dénombré neuf portées cette année, ce qui est bien au delà du quota arrêté dans le pays : en juin ils avaient décidé de limiter les portées au nombre de quatre à six. Selon Øystein Flagstad, généticien à Rovdata, des loups de Finlande et de Russie ont migré jusqu’en Scandinavie depuis une dizaine d’années. Or ils se reproduisent 2,5 fois mieux avec les loups scandinaves qu'avec des animaux issus de meutes voisines, pour des problèmes de consanguinité.
Autrement dit, la diversité des populations est une condition sine qua non à la pérennité du loup dans cette région du monde ; une diversité forcément entamée par les futurs "prélèvements" de loups. "Nous faisons totalement fausse route ; la gestion des animaux à la norvégienne signifie que des espèces peuvent être amenées à la limite de l’extinction puisqu’un risque de consanguinité accrue est imminent", s’affole Arnodd Hapnes, responsable de la Fédération des Amis de la Terre.
Selon l’étude Predator control should not be a shot in the dark de Adrian Treves et ses collègues de l’Université du Wisconsin, tuer les prédateurs dans un cadre de contrôle des populations est tout à fait inefficace. Dans 70% des cas, l’abattage se révèle sans effets et le plus souvent, cela augmente même le nombre d’attaques sur les animaux d’élevage.
À l’inverse, les méthodes douces comme la délimitation des pâturages par des barrières électriques ou la surveillance du bétail par des chiens seraient à favoriser car elles sont efficaces dans 80% des cas.
http://www.sciencesetavenir.fr/anim.../la-norvege-autorise-la-chasse-aux-loups.html