Afghanistan : les amants lapidés
Kunduz, dans le nord du pays, Sediqa est tombée amoureuse de Qayum, un homme marié. Le village a participé au lynchage.
Sur la tombe de Sediqa, une main charitable a déposé une poignée de grains de blé. Des oiseaux les picoreront, apaisant l'âme de cette toute jeune disparue. Ainsi le veut la coutume, seul réconfort dans cette histoire où l'amour mène à la pire des morts. Tout indique que la victime fut enterrée à la va-vite; des pelletées de terre aride, même pas aplanies. Une sépulture abandonnée puisque la famille de Sediqa est partie s'installer dans la ville de Mazar-e-Sharif. Trop de honte. Non pour la barbarie dont leur fille a été victime mais pour son comportement, de son vivant.
Six mois se sont écoulés depuis la fin tragique de Sediqa, dans la province de Kunduz, dans le nord de l'Afghanistan. Accusés d'adultère, elle et son amant ont été lapidés par les talibans et une foule de villageois survoltés. Elle avait 22 ans, lui 26. Ce genre d'exécution, courante sous la férule des talibans, n'avait pas eu lieu depuis la fin de leur régime, en 2001. Les chaînes afghanes ont récemment diffusé des images insoutenables de cette exécution, qu'un des protagonistes a filmée sur son téléphone portable. La scène se passe en août 2010, dans le cimetière qui jouxte la place du marché du village de Mullah Quli. Tandis qu'un chef religieux taliban condamne à mort les amoureux, des centaines de villageois se rassemblent. Vêtue de la burqa, une silhouette est poussée sans ménagement, puis jetée dans une tombe fraîchement creusée pour elle.
Des hommes se saisissent de pierres aussi grosses que des ballons et la visent aux cris d'«Allah Akbar!». Parmi eux, le propre père et le frère de la condamnée, affirment des témoins. Elle tente de s'extraire du trou mais ses bourreaux la repoussent impitoyablement. Certains ont même le sourire aux lèvres. Quand la lapidation se termine, un faible sanglot s'échappe encore de la suppliciée. Un taliban l'achève d'une décharge d'AK-47. Mais le spectacle continue, puisque c'est maintenant au tour de son amant, Qayum. Vêtu de blanc, mains attachées dans le dos, il jette un regard de défi à l'appareil qui le filme. Juste avant d'avoir les yeux bandés, puis d'être jeté au sol. Le son atroce et mat des projectiles reprend. Jusqu'à ce que le corps, dans la poussière, ne donne plus signe de vie.
Attention, ces images sont violentes et peuvent heurter.
http://www.parismatch.com/Actu-Match/Monde/Actu/Afghanistan-les-amants-lapides-255033/
Kunduz, dans le nord du pays, Sediqa est tombée amoureuse de Qayum, un homme marié. Le village a participé au lynchage.
Sur la tombe de Sediqa, une main charitable a déposé une poignée de grains de blé. Des oiseaux les picoreront, apaisant l'âme de cette toute jeune disparue. Ainsi le veut la coutume, seul réconfort dans cette histoire où l'amour mène à la pire des morts. Tout indique que la victime fut enterrée à la va-vite; des pelletées de terre aride, même pas aplanies. Une sépulture abandonnée puisque la famille de Sediqa est partie s'installer dans la ville de Mazar-e-Sharif. Trop de honte. Non pour la barbarie dont leur fille a été victime mais pour son comportement, de son vivant.
Six mois se sont écoulés depuis la fin tragique de Sediqa, dans la province de Kunduz, dans le nord de l'Afghanistan. Accusés d'adultère, elle et son amant ont été lapidés par les talibans et une foule de villageois survoltés. Elle avait 22 ans, lui 26. Ce genre d'exécution, courante sous la férule des talibans, n'avait pas eu lieu depuis la fin de leur régime, en 2001. Les chaînes afghanes ont récemment diffusé des images insoutenables de cette exécution, qu'un des protagonistes a filmée sur son téléphone portable. La scène se passe en août 2010, dans le cimetière qui jouxte la place du marché du village de Mullah Quli. Tandis qu'un chef religieux taliban condamne à mort les amoureux, des centaines de villageois se rassemblent. Vêtue de la burqa, une silhouette est poussée sans ménagement, puis jetée dans une tombe fraîchement creusée pour elle.
Des hommes se saisissent de pierres aussi grosses que des ballons et la visent aux cris d'«Allah Akbar!». Parmi eux, le propre père et le frère de la condamnée, affirment des témoins. Elle tente de s'extraire du trou mais ses bourreaux la repoussent impitoyablement. Certains ont même le sourire aux lèvres. Quand la lapidation se termine, un faible sanglot s'échappe encore de la suppliciée. Un taliban l'achève d'une décharge d'AK-47. Mais le spectacle continue, puisque c'est maintenant au tour de son amant, Qayum. Vêtu de blanc, mains attachées dans le dos, il jette un regard de défi à l'appareil qui le filme. Juste avant d'avoir les yeux bandés, puis d'être jeté au sol. Le son atroce et mat des projectiles reprend. Jusqu'à ce que le corps, dans la poussière, ne donne plus signe de vie.
Attention, ces images sont violentes et peuvent heurter.
http://www.parismatch.com/Actu-Match/Monde/Actu/Afghanistan-les-amants-lapides-255033/