La police britannique saisit le matériel électronique du journaliste Asa Winstanley, lors d’un raid

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
Publié 19 octobre 2024

Jeudi, la police antiterroriste britannique a effectué un raid au domicile d’Asa Winstanley (*), rédacteur adjoint de The Electronic Intifada, et a saisi une bonne partie de son matériel informatique.



Asa Winstanley.

Asa Winstanley. (Photo : R. Witts Photography)


Ali Abunimah, 17 octobre 2024

Un peu avant 6 heures du matin, une dizaine d’agents sont arrivés au domicile d’Asa Winstanley, dans le nord de Londres, et lui ont présenté des mandats et d’autres papiers qui les autorisaient à perquisitionner sa maison et son véhicule à la recherche de matériel et de documents.

Une lettre adressée à Winstanley par le « commandement du contre-terrorisme » des Services de la Police métropolitaine indique que les autorités sont « au courant de votre profession » en tant que journaliste mais que, « néanmoins, la police enquête sur de possibles délits » repris sous les sections 1 et 2 de la Loi de 2006 sur le terrorisme. Ces dispositions énoncent l’infraction présumée d’« encouragement au terrorisme ».

Un officier qui dirigeait le raid de jeudi a informé Winstanley que l’enquête était liée aux messages du journaliste dans les médias sociaux. Nos tentatives en vue de joindre les Services de la Police métropolitaine se sont avérées sans succès.

Bien que son équipement informatique et autre ait été saisi, Winstanley n’a pas été arrêté et n’a été accusé d’aucun délit.

Asa Winstanley est actif sur plusieurs plates-formes de médias sociaux et il a plus de 100 000 fans sur X (Twitter), où il partage fréquemment des articles, des avis d’autres personnes et ses propres commentaires sur les crimes d’Israël contre le peuple palestinien, sur le soutien du gouvernement britannique à ces crimes et sur la résistance palestinienne à l’occupation, l’apartheid et le génocide israéliens.

Les dispositions plutôt vagues concernant l’« encouragement au terrorisme » violeraient manifestement le Premier Amendement de la Constitution des États-Unis garantissant la liberté d’expression, mais le Royaume-Uni ne dispose pas de protections constitutionnelles similaires de la liberté d’expression.

La législation draconienne « restreint toute une gamme de libertés », estime le professeur de droit de l’Université d’Édimbourg, Andrew Cornford, y compris

« la liberté de discuter ouvertement de sujets controversés et celle de partager des opinions morales, politiques et religieuses ».
Human Rights Watch a invité le gouvernement britannique à abroger les dispositions répressives de la Loi sur le terrorisme (2006), faisant remarquer que

« la définition de l’encouragement au délit de terrorisme est trop large, qu’elle soulève de sérieuses inquiétudes à propos de l’atteinte injustifiée à la liberté d’expression ».
En août, le Service des poursuites judiciaires de la Couronne britannique a publié une mise en garde conseillant au public britannique de « réfléchir avant de poster un message » et menaçant de poursuivre toute personne qu’il estimait coupable de ce qu’il catalogue de « violence en ligne ».



« Le journalisme n’est pas un crime »​

Le raid de la police au domicile de Winstanley et la saisie de ses appareils constituent le dernier recours en date des autorités britannique à la législation répressive du « contre-terrorisme » afin de sanctionner des journalistes et activistes impliqués dans des reportages ou des protestations contre les crimes d’Israël, y compris le génocide actuellement en cours à Gaza.

En décembre, Winstanley avait écrit un article pour The Electronic Intifada sur la façon dont la police britannique du contre-terrorisme avait arrêté Mick Napier et Tony Greenstein, deux éminents activistes, pour avoir exprimé leur soutien au droit palestinien de résister à Israël – un droit d’ailleurs repris dans la législation internationale...................




 
Retour
Haut