La question amazigh en Algérie

  • Initiateur de la discussion Initiateur de la discussion Amkhlaw
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Voici un extrait d'un article qui résume assez bien la place de tamazight dans l'Algérie du 21e siècle, que vous retrouverez en intégralité ici : http://kabyles.net/La-question-amazigh-en-Algerie,04307.html




Il ne suffit pas de proclamer dans la Constitution que « tamazight est également langue nationale ». Le statut de langue nationale est censé la protéger contre toute tentative de minoration politique et juridique puisqu’elle devrait être, avec l’arabe, la langue par laquelle se réalise aussi l’ensemble des activités publiques.

A ce titre, les pouvoirs publics doivent utiliser chacune d’elles sur l’ensemble du territoire ou dans des cadres de type administratif ou politique clairement délimités. L’aire géographique ou l’espace social concerné ne sont donc pas des critères certains de rétablissement juridique d’une langue. En droit, une langue nationale doit être assurée de sa force d’imprégnation culturelle par les appareils d’information, de communication et de diffusion. Elle doit être celle dans laquelle s’expriment les pouvoirs publics en direction des ressortissants de l’Etat. Si pour les Etats plurilingues, le principe est que les langues nationales sont des langues parlées et reconnues comme vecteur de communication sociale et de diffusion juridique dans l’Etat, sous le ciel algérien rien n’a changé.

La langue amazigh est toujours exclue des espaces publics tels que les tribunaux, l’administration, l’école et les médias. Son usage a été tant sur le plan social que sur le plan territorial. Force est de constater, aujourd’hui, que la politique d’enseignement accentue, de plus en plus, sa désocialisation à l’école. Dans le domaine de la communication, la culture amazigh est laissée pour compte aussi bien dans les médias publics, la télévision nationale, la radiodiffusion, l’édition que dans le cinéma et le théâtre. La chaîne amazigh de la TV algérienne tant promise peine à sortir de ses limbes. Elle connaît un début chancelant avec, en toile de fond, la même orientation idéologique et réductrice.

La radio kabyle de Tizi-Ouzou est renvoyée aux calendes grecques alors que les autres radios régionales, à l’image de Soummam, Batna, Tassili, Ouargla…, sont davantage une réédition de la chaîne nationale et sont corollairement très peu régionales et/ou enclines aux spécificités locales et à la diversification de ses espaces d’expression. A cela s’ajoute l’opiniâtre, et néanmoins préjudiciable, volonté de certains cercles à confiner tamazight dans le seul segment folklorique et muséographique ! Devant cette situation, une conclusion peut être tirée. Nonobstant l’amendement constitutionnel du 8 avril 2002, l’ordre politico-juridique est resté vigoureusement imprégné d’exclusion et d’ostracisme linguistique et culturel. L’engagement dû à l’Etat algérien en matière de réhabilitation et de promotion de la « composante amazigh (fondamentale selon le préambule de la Constitution) demeure au stade de vœux pieux. Cet amendement n’a pas connu les prolongements législatifs et réglementaires qui viendraient consolider les rares acquis enregistrés et leur donner leur place dans un dispositif juridique cohérent à même d’assurer leur application et garantir la pleine effectivité de cette disposition constitutionnelle. Autrement dit, la dichotomie est réelle entre les proclamations abstraites des principes juridiques contenus dans la Constitution et leur mise en pratique effective(7).

De plus, quel crédit accorder à l’article 3 bis lorsque l’on sait que la langue amazigh ne fait pas partie des sept fondements considérés comme irréversibles » en vertu de l’article 178 de la Constitution ? Cet article, pourtant amendé et reformulé lors de la dernière révision, précise que « toute révision constitutionnelle ne peut porter atteinte au caractère républicain de l’Etat (…) à l’Islam en tant que religion de l’Etat ; à l’arabe en tant que langue nationale et officielle… » , autorisant ainsi, par omission, la révocabilité du statut national de tamazight. Peut-être que cet oubli se confond avec les dispositions du code de procédure civile et administrative et des lois relatives à la généralisation de l’utilisation de la langue arabe et à l’information qui excluent de fait l’usage de tamazight dans les espaces publics !
 
La majorité des maghrebins ici sont berberes et cette majorité ne s'interesse pas à l'ecole
Et pourtant c'est une ecole neutre,laique et chacun a sa chance!!!!
Donc Amazighité ou pas,il faut changer la mentalité et imposer aux peuples maghrebins le savoir
 
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