amsawad
Tayri nem tuder g-ul inu
Le 23 Septembre 2014 restera dans la mémoire des imazighen comme le clairon qui a sonné la fin d’une illusion, celle de la volonté de la caste au pouvoir à résoudre la question amazighe conformément aux revendications légitimes du Mouvement Amazigh, entendues par le Roi depuis le discours d’Ajdir en 2001.
Dans un lieu déjà hautement symbolique de la discrimination et du racisme arabo-islamiste de la caste dominante à l’égard de l’amazighité, en l’occurrence les locaux de l’agence Maroc Arabe Press (MAP), le Ministre de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle, un technocrate qui n’a pas l’habitude des mensonges et de l’hypocrisie des politiciens, affirme officiellement lors d’une conférence de presse consacrée à la rentrée scolaire que :
1- « La constitutionnalisation de la langue amazighe comme langue officielle au Maroc (depuis 2011 ) ne signifie pas son enseignement » ;
2- « La nouvelle école pour le citoyen de demain » aura comme pivot « la maîtrise de la langue arabe » et « la maîtrise des enseignements fondamentaux… ».
C’est la douche froide pour celles et ceux qui croyaient encore la veille, que la question amazighe, dans au moins son volet scolaire, connaissait le chemin d’une solution consensuelle qui met le pays à l’abri de l’insécurité civile que connaît le « monde arabe ». Que signifie une telle affirmation venant d’un ministre qui a la charge d’appliquer la politique éducative du Gouvernement, dans un secteur clé qui conditionne toute volonté politique de changement des mentalités et des comportements des futurs citoyens à l’égard du constituant fondamental de l’identité du Maroc ?
La vérité est que la majorité des composantes du Mouvement Amazigh et des observateurs avaient déjà compris depuis des années que la caste au pouvoir n’avait aucune volonté politique d’aller de l’avant sur la voie tracée par le discours d’Ajdir en 2001. Ce constat avait déjà conduit sept membres du Conseil d’Administration de l’IRCAM(l’Institut Royal de la Culture Amazghe) à démissionner pour protester contre le blocage de toutes les décisions du Conseil qui visaient à traduire dans les faits, les décisions du Roi. En effet, la fronde contre ces décisions s’était exprimée publiquement et à plusieurs reprises au sein même des caciques du palais royal et de la classe politique : Mrini, Abbas Elfassi, Benkirane en tête. Cette fronde s’était encore exprimée sans voile lors du débat sur le projet de la constitution en 2011. Pour rappel, dans son discours de Mars, juste quelques mois avant le référendum constitutionnel, le Roi avait parlé de l’amazighité comme « socle de l’identité marocaine, et de deux langues officielles pour l’Etat : les langues amazighe et arabe ».
Tollé et levée de boucliers contre une éventuelle égalité devant la loi suprême du pays entre « chalha » et la langue arabe: l’Istiqlal et le PJD, la quatrième colonne du baâthisme arabe et de l’islamisme qatari et saoudien montent au créneau et, en trois jours seulement, ils torpillent les travaux de la Commission Manouni, imposent une constitution baclée qui fait du Maroc un pays avec une identité bâtarde, sous prétexte de la diversité culturelle. Ainsi, l’identité amazighe du Maroc est noyée dans les apports idéologiques exogènes insignifiants, au détriment des données réelles, géographiques, historiques et anthropologiques du Nord de l’Afrique. Les ennemis de l’amazighité, à défaut d’interdire l’officialisation de la langue amazighe, soumettent alors cette dernière à des conditions qui annulent dans les faits tous les droits que confère l’officialisation constitutionnelle à toute langue de part le monde.
Autrement dit, la langue amazighe sans les lois organiques n’est pas officielle. C’est ce que vient de rappeler le Ministre de l’Education à tout le monde, et on devrait le remercier pour cette clarification au lieu de le blâmer. En effet, on ne peut pas enseigner comme il se doit une langue sans statut juridique. Et la langue amazighe n’a pas encore de statut juridique. Elle ne peut donc être enseignée qu’à titre expérimental et non à titre d’une langue obligatoire, avec son propre budget, ses programmes, le statut officiel de ses enseignants et inspecteurs…
Oui, on devrait remercier ce ministre pour sa franchise et sa sincérité, car tout changement commence par des mots, mais des mots qui sonnent la vérité. Et cette vérité, elle s’adresse d’abord au Mouvement Amazigh. Elle interpelle les dirigeants de ces centaines d’associations et ces milliers de militants qui pullulent sur les réseaux sociaux… mais qui continuent encore à croire que les mots suffisent à changer la réalité, à subir la malédiction séculaire des imazighen : les divisions pour diverses raisons mesquines, à continuer le combat en l’absence d’une stratégie et d’une organisation politique qui imposerait l’amazighité comme un projet de société démocratique et réellement citoyen, en opposition au projet apartheidiste arabo-islamiste qui prépare le terrain depuis des décennies déjà, à un Etat daîchien sur la terre des imazighen.
Mais imazighen méritent-ils encore de se nommer « les hommes libres » ? La balle est depuis longtemps dans le camp du Mouvement Amazigh. Il ne peut pas attendre que les ennemis de l’amazighité, omniprésents dans tous les rouages des institutions de l’Etat, fassent aboutir la revendication amazighe à sa place.
Par ali khadaoui
Dans un lieu déjà hautement symbolique de la discrimination et du racisme arabo-islamiste de la caste dominante à l’égard de l’amazighité, en l’occurrence les locaux de l’agence Maroc Arabe Press (MAP), le Ministre de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle, un technocrate qui n’a pas l’habitude des mensonges et de l’hypocrisie des politiciens, affirme officiellement lors d’une conférence de presse consacrée à la rentrée scolaire que :
1- « La constitutionnalisation de la langue amazighe comme langue officielle au Maroc (depuis 2011 ) ne signifie pas son enseignement » ;
2- « La nouvelle école pour le citoyen de demain » aura comme pivot « la maîtrise de la langue arabe » et « la maîtrise des enseignements fondamentaux… ».
C’est la douche froide pour celles et ceux qui croyaient encore la veille, que la question amazighe, dans au moins son volet scolaire, connaissait le chemin d’une solution consensuelle qui met le pays à l’abri de l’insécurité civile que connaît le « monde arabe ». Que signifie une telle affirmation venant d’un ministre qui a la charge d’appliquer la politique éducative du Gouvernement, dans un secteur clé qui conditionne toute volonté politique de changement des mentalités et des comportements des futurs citoyens à l’égard du constituant fondamental de l’identité du Maroc ?
La vérité est que la majorité des composantes du Mouvement Amazigh et des observateurs avaient déjà compris depuis des années que la caste au pouvoir n’avait aucune volonté politique d’aller de l’avant sur la voie tracée par le discours d’Ajdir en 2001. Ce constat avait déjà conduit sept membres du Conseil d’Administration de l’IRCAM(l’Institut Royal de la Culture Amazghe) à démissionner pour protester contre le blocage de toutes les décisions du Conseil qui visaient à traduire dans les faits, les décisions du Roi. En effet, la fronde contre ces décisions s’était exprimée publiquement et à plusieurs reprises au sein même des caciques du palais royal et de la classe politique : Mrini, Abbas Elfassi, Benkirane en tête. Cette fronde s’était encore exprimée sans voile lors du débat sur le projet de la constitution en 2011. Pour rappel, dans son discours de Mars, juste quelques mois avant le référendum constitutionnel, le Roi avait parlé de l’amazighité comme « socle de l’identité marocaine, et de deux langues officielles pour l’Etat : les langues amazighe et arabe ».
Tollé et levée de boucliers contre une éventuelle égalité devant la loi suprême du pays entre « chalha » et la langue arabe: l’Istiqlal et le PJD, la quatrième colonne du baâthisme arabe et de l’islamisme qatari et saoudien montent au créneau et, en trois jours seulement, ils torpillent les travaux de la Commission Manouni, imposent une constitution baclée qui fait du Maroc un pays avec une identité bâtarde, sous prétexte de la diversité culturelle. Ainsi, l’identité amazighe du Maroc est noyée dans les apports idéologiques exogènes insignifiants, au détriment des données réelles, géographiques, historiques et anthropologiques du Nord de l’Afrique. Les ennemis de l’amazighité, à défaut d’interdire l’officialisation de la langue amazighe, soumettent alors cette dernière à des conditions qui annulent dans les faits tous les droits que confère l’officialisation constitutionnelle à toute langue de part le monde.
Autrement dit, la langue amazighe sans les lois organiques n’est pas officielle. C’est ce que vient de rappeler le Ministre de l’Education à tout le monde, et on devrait le remercier pour cette clarification au lieu de le blâmer. En effet, on ne peut pas enseigner comme il se doit une langue sans statut juridique. Et la langue amazighe n’a pas encore de statut juridique. Elle ne peut donc être enseignée qu’à titre expérimental et non à titre d’une langue obligatoire, avec son propre budget, ses programmes, le statut officiel de ses enseignants et inspecteurs…
Oui, on devrait remercier ce ministre pour sa franchise et sa sincérité, car tout changement commence par des mots, mais des mots qui sonnent la vérité. Et cette vérité, elle s’adresse d’abord au Mouvement Amazigh. Elle interpelle les dirigeants de ces centaines d’associations et ces milliers de militants qui pullulent sur les réseaux sociaux… mais qui continuent encore à croire que les mots suffisent à changer la réalité, à subir la malédiction séculaire des imazighen : les divisions pour diverses raisons mesquines, à continuer le combat en l’absence d’une stratégie et d’une organisation politique qui imposerait l’amazighité comme un projet de société démocratique et réellement citoyen, en opposition au projet apartheidiste arabo-islamiste qui prépare le terrain depuis des décennies déjà, à un Etat daîchien sur la terre des imazighen.
Mais imazighen méritent-ils encore de se nommer « les hommes libres » ? La balle est depuis longtemps dans le camp du Mouvement Amazigh. Il ne peut pas attendre que les ennemis de l’amazighité, omniprésents dans tous les rouages des institutions de l’Etat, fassent aboutir la revendication amazighe à sa place.
Par ali khadaoui